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VOIROL (WOIROL) Théophile, baron de

Lieutenant-général, (Pr) (★ Tavannes, canton de Berne, Suisse, 3.9.1781 † Besançon 15.9.1853). Fils de David Voirol, justicier de Tavannes, et de Marianne Ruedolf. ∞ 26.9.1820 Anastasie Marie Rose Omont. Enrôlé volontaire au 1er bataillon du Mont-Terrible en 1799 ; sous-lieutenant en 1803, lieutenant en 1806, capitaine en 1807, chef de bataillon en 1809, colonel en 1813. Voirol participa à 20 campagnes sous le Consulat et l’Empire, depuis celles de l’armée du Rhin en 1800 à celles de l’armée d’Afrique en 1833-1834 ; quatre blessures. Voirol se fit remarquer une première fois à Strasbourg par son intrépidité le 9 juillet 1815, comme colonel commandant le 18e régiment d’Infanterie lors des combats de Mittelhausbergen (bataille de la Souffel), au cours du deuxième blocus de la ville. Son pays d’origine, « ci-devant réuni à la France » étant redevenu suisse, il obtint le 11 mars 1816 ses « lettres de déclaration de nationalité ». Maréchal de camp en 1823, lieutenant général en 1833, il fut appelé au commandement de la 5e division militaire, à Strasbourg, le 21 décembre 1835 et nommé inspecteur général d’infanterie pour 1836 des troupes placées sous son commandement le 6 juin 1836. Le 30 octobre 1836, il refusa de se rallier à Louis Napoléon Bonaparte © lors de sa tentative de coup d’État à Strasbourg, avec la complicité notamment du colonel du 4e régiment d’Artillerie Vaudrey ©, et parvint à faire échouer l’entreprise en obtenant la reddition du prince. Cependant, le gouvernement, ayant découvert qu’il avait peut-être, pendant que le complot se préparait, commis quelques imprudences (c’est chez Voirol que le colonel Vaudrey et Éléonore Brault s’étaient rencontrés), Voirol fut mis en disponibilité le 20 janvier 1837. Le ministre lui écrivit cependant « que le roi n’entendait nullement se priver de ses services » et que « c’était uniquement pour séparer le passé de l’avenir » que la décision avait été prise de désigner un autre officier général à la tête de la 5e division militaire. Dès le 30 mai 1837, Voirol fut chargé de l’inspection générale du 6e arrondissement d’infanterie et reçut, le 24 novembre un nouveau commandement de division. Voirol resta en activité jusqu’au 17 avril 1848. Voirol était baron, à titre personnel depuis le 2 novembre1828 et fut nommé pair de France le 31 janvier 1839, après obtention de lettre de grande naturalisation par loi du 16 avril 1838. Grand-officier de la Légion d’honneur.

A. Fermé, Les grands procès politiques à Strasbourg, Paris, 1869 ; Delahache, « L’insurrection de Strasbourg », Revue alsacienne illustrée, 15 n° 4, 1913, 16 n° 1, 1914 ; B. et D. Quintin, Dictionnaire des colonels de Napoléon, Paris, 1996 ; F.C. Heitz, Strasbourg pendant les deux blocus et les Cent-Jours, Strasbourg, 1861, p. 199 ; P. Leuilliot, L’Alsace et les Cent Jours… ; Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 330-331 (sous Woirol).

† Jean-Paul Bailliard (2002)