Hautboïste, pédagogue et compositeur, (C) (★ Strasbourg 18.3.1781 † Paris 30.5.1870). Fils d’un hautboïste. Sa famille se fixa à Paris où il entra au Conservatoire en 1798. Il obtint l’année suivante un premier prix de hautbois dans la classe de F. A. Sallantin, puis travailla l’harmonie avec J.-B. Rey. Dès 1802, il devint l’assistant de Sallantin et lui succéda comme professeur de 1816 à 1853, formant ainsi une pléiade d’instrumentistes durant un demi-siècle. Auteur d’une Méthode de hautbois demeurée manuscrite et inachevée, il insistait sur la beauté du son et le legato, qui caractérisèrent l’école française. Il fut successivement second hautbois du Théâtre Montansier (1798), du Théâtre de l’Ambigu-Comique (1801), hautbois solo du Théâtre italien, de la Garde impériale avec laquelle il fit la campagne de 1805, de la musique privée de Napoléon, puis de la chapelle de Louis XVIII (1819-1830), de l’Opéra (1812-1834). Membre fondateur de la Société des concerts du conservatoire (1823), il y joua jusqu’à sa retraite en 1844. À Strasbourg, il vint donner deux concerts à la Réunion des arts en avril 1818 (Courrier du Bas-Rhin des 5, 9 et 14.4.1818) et participa à la Réunion musicale alsacienne du 14 avril 1830.
On lui doit de nombreuses œuvres pour son instrument — dont cinq concertos, quatre concertinos et un concerto pour cor anglais — des sérénades et marches pour orchestre d’harmonie, de la musique de chambre, des pièces pour piano et quelques compositions vocales. Il a publié à Colmar en 1862 un Solfège à l’usage des écoles primaires.
F.-J. Fétis, Biographie universelle des musiciens; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 926 ; T. L. Baker, N. Slonimsky, Dictionnaire biographique des musiciens, traduction française, Paris 1995; F. Badol-Bertrand, « L’enseignement du hautbois aux origines du Conservatoire », A. Bongrain, A. Poirier, Le Conservatoire de Paris, 1795-1995, Paris, 1999, p. 129-154.
Geneviève Honegger (2002)