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VOGEL Raymond

Comédien, metteur en scène, (C) (★ Paris 1.4.1915 † Strasbourg 28.4.1988). Fils de Paul Marcel Vogel, fourreur, et de Jeanne Charlotte Louise Voegtlin. ∞ 18.4.1942 à Paris Marguerite Gaschi († Strasbourg 26.10.1999). Au lendemain de la guerre 1914-1918, la famille Vogel, regagna sa province d’origine et ouvrit un magasin de fourrures à Strasbourg, où Vogel, interrompant ses études, fut à l’âge de 15 ans, apprenti-fourreur. Sa vocation artistique l’attira au Conservatoire de Strasbourg où il obtint ses premiers prix, rencontra Germain Muller © et réussit le concours d’entrée au Conservatoire de Paris ; à sa sortie, en 1942, il fut engagé au Théâtre national de l’Odéon. Après la libération de Strasbourg, il dirigea, dès décembre 1944, les programmes artistiques de Radio-Strasbourg renaissant. Il y retrouva Germain Muller © et fonda, avec lui, en janvier 1945, la Société artistique et littéraire La Fontaine pour organiser les tournées des grands artistes et troupes de théâtre dans la région et dans la zone d’occupation française d’Allemagne, où la Société La Fontaine ouvrit, à Baden-Baden, une librairie française. En mars 1945, les deux artistes organisèrent la réouverture du théâtre municipal de Strasbourg avec Le barbier de Séville de Beaumarchais ; ils se produisirent au Théâtre de l’Union, dans une première revue V’Ià le printemps. Le 14 décembre 1946, fut fondé le Barabli qui présenta ses premiers spectacles à l’Aubette, avant l’ouverture du théâtre du Cercle sous la direction de Vogel, fin avril 1949. Ils présentèrent également l’émission publique Le Parasol à Radio-Strasbourg, puis créèrent, en 1952, Le Paravent, cabaret de minuit d’expression française au Bar du Cercle. Si Vogel n’assura que deux ans la codirection du Barabli, il continua d’y jouer jusqu’en 1957 ; il écrivit, par exemple le premier sketch de Désiré qui imposa le personnage légendaire de Robert Breysach ©, interpréta l’émouvant poème Le Corridor et un Louis XIV magistral dans la revue du tricentenaire du rattachement de l’Alsace à la France, en 1948. Pour le 15e anniversaire du Barabli, il revint tenir un rôle dans Enfin…« redde m’rnim devon ». Aux élections municipales de mars 1959, il fut élu sur la liste « Pour Strasbourg » qu’il avait préparée avec Germain Muller, mais dut démissionner en octobre pour incompatibilité avec ses fonctions au théâtre municipal, la direction d’opérettes. Dans ce domaine, il eut une brillante carrière avec des engagements à Bâle, Zurich, Genève, Heidelberg, en particulier pour les mises en scène d’Offenbach. De retour en Alsace, Vogel dirigea, pendant deux ans, le théâtre de Mulhouse, puis retourna à Paris où il eut sa troupe, La Compagnie française d’opérettes, revint pour participer à la création de l’Opéra du Rhin et en diriger l’une des composantes: l’Atelier lyrique, centre de création de théâtre musical implanté à Colmar en 1972 ; il y créa la comédie musicale La grande oreille. Son plan pour transformer l’Atelier en Centre de formation lyrique permanent n’étant pas accepté, il continua d’assumer, à Paris, la mise en scène et l’administration des spectacles d’Annie Cordy. Sa santé déclinant, celui qui, dans les années cinquante, fut surnommé « le plus parisien des Alsaciens et le plus alsacien des Parisiens », ne put pas mener à bonne fin son projet d’une Madame Sans-Gêne dont Germain Muller devait écrire le livret.

Dernières Nouvelles d’Alsace des 29.11.1972, 22.1.1973 et 30.4.1988 ; Encyclopédie de l’Alsace, II, p. 946-947 ; 42 Johr Barabli, 1988 ; B. Jenny, Germain, 1997.

Alphonse Irjud (2002)