Avocat, sous-préfet, (PI) (★ Joigny, Yonne, 13.3.1776 † ?). ∞ 1798 à Creveldt, Roër, auj. Krefeld, Rhénanie-Palatinat, Catherine Hoechter (★ 1772 † Colmar 14.1.1825), veuve, fille de Jacob Hoechter, fabricant, et de Sophie Puller. Étudiant en droit, Verny s’engagea pendant la Révolution au 49e régiment de ligne, avant d’être nommé en l’an VI aux fonctions de greffier du tribunal civil de Krefeld. Magistrat de sûreté de l’arrondissement de Joigny en l’an IX, il gagna Mayence en messidor an IX comme chef de division au commissariat général des quatre nouveaux départements de la rive gauche du -Rhin. Nommé sous-préfet de Spire en vendémiaire an XII, il y mena sous l’Empire une vie de notable aisé, avec des revenus estimés à plus de 30 000 F, et grâce à des procédés jugés « peu délicats ». Membre du Consistoire de la Confession d’Augsbourg de Spire, il fut proposé en 1806 comme président du collège électoral de l’arrondissement, puis comme candidat au Corps législatif, et devint en 1808 le vénérable de la loge « la Grande Famille » qu’il avait lui-même fondée à Spire en 1804, après avoir été initié à « l’Union Philanthropique » de Landau. Sa nomination comme sous-préfet de Wissembourg en 1811 fut ressentie comme une « demi-disgrâce », et il fut finalement révoqué de ce nouveau poste lors de la Première Restauration. Il se fit alors admettre dès 1814 comme avocat à la Cour royale de Colmar, où il se fixa jusqu’au début de la Monarchie de Juillet, et fut le dernier président de la loge « la Concorde » en 1816. Ayant rejoint les rangs du parti libéral, il plaida en faveur de certains accusés du complot de 1820 dirigé par le colonel Caron ©, et obtint notamment l’acquittement de Zickel ©, secrétaire général de la mairie de Mulhouse, compromis avec le député-maire Jean-Jacques Koechlin ©. Après la Révolution de 1830, il quitta le barreau pour devenir secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin, mais exerça très peu de temps cette fonction, ayant été nommé sous-préfet d’Altkirch à compter du 1er septembre 1830. Remplacé en août 1833 par Charles Doll © qui lui avait succédé entre temps comme secrétaire général, il quitta la région.
Archives nationales, FIB1, 176/8 (dossier personnel) ; Bibliothèque nationale, Nlles acquis. fr., 20035, et FM2, 216 ; Archives départementales du Haut-Rhin, 2M3, 15 et 17 ; Archives municipales de Strasbourg, Fonds Gerschel, 43/13 ; H. Sers et R. Guyot, Souvenirs d’un préfet de la monarchie. Mémoires du baron Sers (1786-1862), Paris, 1906 ; F.-J. Heitz, Deux registres de délibérations du barreau de Colmar 1712-1870, s.l., 1932 ; F. L’Huillier, Recherches sur l’Alsace napoléonienne, Strasbourg, 1947, p. 163 ; P. Leuilliot, La première restauration et les Cent-Jours en Alsace, Paris, 1958 ; idem, L’Alsace au début du XIXe siècle, Paris, 1960,1.1, p. 121 -122 et t. III, p. 228 et 255 ; CNRS, Grands notables du Premier Empire – Bas-Rhin, 1984, p. 39 et 92.
Jean-Marie Schmitt (2002)
