Moine et abbé cistercien, (C) (★ château de Rhede, près de Bocholt, Rhénanie-du-Nord-Westphalie 5.12.1801 † Oelenberg, commune de Reiningue, 4.3.1884). Fils de Franz Van der Meulen, commerçant, et d’Anna Elisabeth Robelink. La famille s’installa à Amsterdam, Pays-Bas, où le père dirigea un commerce de café. Van der Meulen fit ses études au gymnase de Coesfeld, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, puis étudia la philosophie, la théologie et le droit canonique aux universités de Munich et de Bonn. Le 6 avril 1825, il fut ordonné prêtre au titre du diocèse de Munster, Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Les premières années de sa vie sacerdotale furent consacrées à l’éducation de la jeunesse comme précepteur à Bonn, professeur au gymnase de Münster, directeur d’une école latine à Bocholt et inspecteur d’un établissement d’enseignement à Francfort-sur-le-Main. En 1842, la mort de son ami, le poète Clemens Brentano qu’il assista sur son lit de mort, remit en cause son existence et l’amena à demander son admission dans l’abbaye cistercienne de la stricte observance d’Oelenberg. Après une année de noviciat, il fut admis à la profession simple le 8 décembre 1848 et reçut le nom de dom Ephrem. Devenu prieur de la communauté dès 1850, il fut chargé d’administrer l’abbaye après la mort de l’abbé, le 28 juin 1850. Il fut élu abbé le 1er août 1850. Mgr A. Raess © présida la bénédiction abbatiale dans l’église d’Oelenberg. Dom Ephrem entreprit de nombreux travaux de restauration et d’agrandissements des bâtiments conventuels : buanderie, réfectoire, dortoir, salle capitulaire, cuisine. Il fit creuser des caves, installa une brasserie et racheta un ancien moulin. De nouvelles cultures furent introduites dans l’exploitation agricole. Il est aussi à l’origine de la bibliothèque monastique. Le nombre de moines passant de 87, en 1850, à 114, en 1860, l’abbé décida de fonder un prieuré à Mariawald, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en 1861. De 1865 à 1871, il fut secrétaire général de la congrégation des Cisterciens réformés. En cette qualité, il assista au concile Vatican I où il défendit l’infaillibilité pontificale. Pendant la guerre de 1870-1871, l’abbaye abrita un hôpital militaire. Comme abbé, il entretint de précieux liens avec le préfet du Haut-Rhin, puis le Statthalter du Reichsland, évitant à l’abbaye d’être inquiétée pendant le Kulturkampf.
Abbaye d’Oelenberg, Namen-Verzeichnis aller Religiosen und Brüder des Klosters Oelenberg von der Gründung, an. n° 12.
Alte und neue Welt. Illustriertes katholisches Familienblatt, Einsiedeln, t. 22, 1884 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 913-914 ; S. Friederich, Das Jublläum in Oelenberg 1825-1925, Strasbourg, 1925, p. 19-23 ; S. Friederich, Le premier siècle de la trappe d’Oelenberg 1825-1925, Strasbourg, 1925, p. 7-11 ; P. Stintzi, Oelenberg. 900 Jahre Geschichte der Abtei 1046-1954, Westmalle, 1962, p. 114-153, 286 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p.7535 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 439-440 ; J.-P. Blatz, Le clergé séculier et régulier du diocèse de Strasbourg (1801-1918), thèse d’histoire, Strasbourg, 1993, p. 2498, 2523, 2528.
Portrait : peinture à l’huile par E. Steinle (1855) conservée dans l’abbaye d’Oelenberg.
Jean-Paul Blatz (2002)