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VALENTIN Marie Rose Adélaïde Antoinette

Religieuse, (C) (★ Strasbourg 14.4.1816 † Worthing, Sussex, Angleterre, 11.2.1886). Fille de Georges Benoît Valentin, avocat, et de Marie Rose Hodel. Aînée de 14 enfants parmi lesquels Edmond ©, la Mère Aurélie, religieuse de la Congrégation des sœurs de Ribeauvillé (Adélaïde Valentin), Marie et Laure, comme elle, futures religieuses de Notre-Dame de Sion. En 1831, Georges Valentin plaça toute sa famille sous la direction du jeune vicaire de la cathédrale, Théodore Ratisbonne ©, dont Rose Valentin suivit la catéchèse. Les convictions de son père amenèrent celui-ci à refuser de prêter le serment civique au gouvernement de Louis-Philippe, ce qui lui valut une radiation du barreau de Strasbourg entraînant la ruine de la famille. Par des amis, Georges Valentin obtint un poste de percepteur à Blodelsheim. Le 23 janvier 1847, Rose Valentin arriva à Paris au moment où le père Théodore songeait à organiser sa future congrégation. Elle fut envoyée pour un stage d’initiation à la vie religieuse au monastère de la Visitation Sainte-Marie de la rue d’Enfer; expérience destinée à éclairer le fondateur lui-même pour sa propre communauté de Notre-Dame de Sion. Après sa profession religieuse, le 15 août 1847, Rose Valentin se vit confier l’externat ouvert à la demande du curé de Saint-Merri à Paris. Les débuts se firent dans une extrême pauvreté, mais les élèves affluèrent; la mort du curé mit fin à cette expérience et Rose Valentin fut envoyée à Grandbourg (Évry) où elle donna une forte impulsion au pensionnat. En 1850, elle était à Constantinople pour y seconder au pensionnat la supérieure Mère M. Louise Weywada qu’elle remplaça en 1860 lorsque celle-ci fut élue supérieure générale de la Congrégation. Malgré la situation politique critique, l’œuvre se développa, le pensionnat regroupant des élèves de différentes confessions : catholique, grecque, arménienne, israélite. Le programme d’études offrait un large éventail de langues : grec, arménien, français, italien, anglais, allemand. Très vite, la supérieure fut amenée à ouvrir une nouvelle école à Cadi Keuï sur l’autre rive du Bosphore. En 1872, Mère Rose succéda à Mère M. L. Weywada à la tête de la Congrégation. À ce titre, elle eut l’honneur de présenter au Saint Siège la rédaction définitive des Constitutions de la Congrégation et de recevoir l’approbation romaine (1874). Son supériorat fut marqué par de nombreuses visites aux différentes fondations: lassy et Galatz en Roumanie, Constantinople, Smyrne, Alexandrie en Égypte et enfin Jérusalem, sans oublier les maisons de France. En même temps s’achevait l’édification de la maison-mère, rue Notre-Dame des Champs à Paris, aujourd’hui disparue. Toujours vaillante au milieu d’infirmités croissantes, Mère Rose exerça ses fonctions jusqu’en 1885. Elle désira alors terminer ses jours à Worthing, en Angleterre, maison fondée en 1860, où elle mourut.

Le T. R. père Marie Théodore Ratisbonne, fondateur de la Société des prêtres et de la Congrégation des religieuses de Notre-Dame de Sion, 2 tomes, sans nom d’auteur, Paris, 1909; Collection Sources de Sion, 5 volumes de documents (collection privée) ; Grandbourg et Evry, par une ancienne élève (collection privée) ; J. Wenger-Valentin, Souvenirs pour mes petits-enfants (collection privée) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 911.

Sœur Jean Marie Chauvin (2002)