Architecte, membre de l’Institut, artiste-peintre, (PI) (★ Colmar 24.12.1866 † Paris, VIIIe, 16.11.1940). Fils de Gustave Umdenstock, marchand de drap, et de Caroline Bicking. ∞ 22.6.1897 à Paris, VIe, Marie Charlotte Jeanne Normand, (C) (★ Fixin, Côte-d’Or, 11.1.1872). Études au lycée de Belfort, puis à l’École des Beaux-Arts de Paris. Architecte diplômé par le gouvernement en 1894, il réalisa en 1896, avec le statuaire Louis Joseph Enderlin, le monument dédié à Charles Grad © à Turckheim. Nommé professeur adjoint à l’École des Beaux-Arts en 1898, il fut chargé par les ministères de la Guerre et de la Marine de la construction du Palais des armées de terre et de mer à l’Exposition universelle de 1900, à Paris, où il se vit décerner une médaille d’or. Egalement répétiteur d’architecture à l’École polytechnique à partir de 1901, il fut architecte en chef de la construction du palais de la France à l’Exposition de Saint-Louis aux États-Unis en 1904. À partir de 1905, il fit partie du jury des concours à l’École des Beaux-Arts, où il devint professeur chef d’atelier d’architecture. En 1908, il réalisa les plans du « petit château Kiener » (actuelle Inspection académique du Haut-Rhin) à Colmar. En 1910, il fut chargé de l’organisation de l’exposition de pisciculture au Grand Palais à Paris, ainsi que de la construction du pavillon de l’Algérie à l’Exposition de Bruxelles. Conjointement avec le sculpteur Philippe Hébert, il réalisa le monument au roi Édouard VII érigé à Montréal en 1914. Engagé volontaire en août 1914, il fut blessé à Verdun en 1916 et promu lieutenant en 1917. Nommé professeur titulaire à l’École polytechnique (dont les élèves l’appelaient familièrement « le père Umb ») en 1919, il y enseigna jusqu’en 1937, puis obtint l’honorariat. Architecte en chef du gouvernement et membre du Conseil des bâtiments et lycées de France au ministère de l’Instruction publique, il fut notamment chargé de la construction des lycées Victor Duruy et Louis Pasteur à Neuilly-sur-Seine. Il y réalisa également l’hôtel de la Chambre de commerce et d’industrie, ainsi que celui de Colmar en 1929-1930, après avoir signé le monument aux morts de sa ville natale en 1927. Cette année-là, Umdenstock connut l’honneur, rarissime pour une personnalité vivante, de voir attribuer son nom à une rue de Colmar. Par ailleurs, Umdenstock réalisa plusieurs stations et postes d’aiguillage pour la Compagnie des Chemins de Fer du Nord, reconstruisit les gares de Lens, Saint-Quentin, Senlis et Taverny, réalisa l’immeuble de la Banque d’Algérie à Alger. Il signa également le « grand château Kiener » à Colmar en 1930, et surtout le pont du Carrousel à Paris en 1935, date de sa réception à l’Académie des Beaux-Arts. Comme artiste-peintre, Umdenstock exposa à plusieurs reprises au Salon des artistes français, qui lui décerna la première médaille d’or en 1924 et une médaille d’honneur en 1930. Excellent dans les dessins d’architecture et remarquable aquarelliste, il réalisa notamment des paysages au cours de ses voyages en France (Alsace, Bourgogne, Bretagne) et à l’étranger (Espagne, Italie, Maroc). Officier de la Légion d’honneur, croix de Guerre avec citation à l’ordre du corps d’armée, commandeur du Nicham Iftikar de Tunisie et titulaire de diverses autres décorations étrangères. Une médaille à son effigie, créée par Henri Bouchard, fut émise à Paris en 1940.
Cours d’architecture, Paris, 1930 (2 vol.) ; Oeuvres architecturales 1897 à 1933, Strasbourg, 1933.
Archives municipales de Colmar, doss. biographique ; Archives de l’École polytechnique, doss. personnel ; Chronique des arts, 1896, p. 254 ; Le Messager d’Alsace-Lorraine, 22.8.1908 ; Catalogue du Salon des artistes français, Paris, 1924, p. 222, 1927, p. 205, 1928, p. 193, 1930, p. 205 ; L’Alsace française, t. 17-18, 1929, p. 996-1000 ; Journal d’Alsace-Lorraine du 5.6.1930 ; E. Joseph, Dictionnaire biographique d’art contemporain, t. III, Paris, 1934, p. 357 ; Bulletin semestriel de l’Académie des Beaux-Arts, n° 22, 1935, p. 183 ; Beaux-Arts n° 151, 22.11.1935, p. 3 ; La France de l’Est du 28.10.1936 ; Funérailles de M. G. Umbdenstock. Discours de M. Desvallières. Président de l’Académie des Beaux-Arts, Paris, 1940 ; L. Staub, « Gustave Umbdenstock », L’Alsace du 6.12.1975 ; J.-P. Callot, Histoire de l’École polytechnique, Paris, 1982, passim ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, 33, p. 566- 567 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, Éditions Printek, 1987, p. 329-330 ; B. Grandadam, « Gustave Umbdenstock, architecte, artiste, créateur. Essai de notice biographique », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1994, p. 133-139.
Jean-Marie Schmitt (2001)