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ULRICH Thi(é)baut

Batelier, (PI) (★ Strasbourg 12.8.1822 † Strasbourg 1911). Fils de Jean Thibaut Ulrich, pilote (batelier sur le Rhin), et de Marie Madeleine Busch. Son père s’associa, en 1833, à trois autres bateliers pour naviguer sur le Rhin. Face aux inondations périodiques provoquées par le Rhin, la France accepta le projet de correction de Tulla ©. Le port rhénan de Strasbourg devint inutilisable ; on creusa des canaux : le Rhône au Rhin et la Marne au Rhin (1853). Les descendants des bateliers rhénans devinrent canaliers. Un bateau d’Ulrich fut le premier à rallier Paris par le canal. Ulrich s’associa avec ses frères Charles Auguste (★ 1823) et Théodore (★ 1837). L’un se fixa à Cumières, au débouché du canal sur la Marne, et l’autre à Paris. Les trois frères et deux associés exploitèrent une compagnie de 16 bateaux, avec des correspondants au Havre, à Rouen, Nancy, Bâle, Sarrebruck, Colmar, Mulhouse, Huningue. En 1861, ils transportèrent café, coton, huiles, sucres, amidons, mélasses, bois de teinture, cuivre, potasse. Lors du coup d’État du prince-président, le 2 décembre 1851, Thibaut, qui était démocrate, fut arrêté avec quelques autres personnes le 6 décembre, puis relâché. En 1871, Strasbourg devint allemande, mais l’activité de l’entreprise Ulrich sur les canaux français continua, jusqu’à l’incendie du chantier (sur les deux rives de l’III près de l’église Saint-Paul: bois de chauffage, coke, charbon, machines, bureaux, une grue, etc…) le 24 août 1882. Ses deux frères étant décédés, Thibaut se retrouva seul avec un neveu fixé dans la région parisienne. Il ne reconstruisit pas et l’activité de l’entreprise s’arrêta. Par ailleurs, dans le cadre de la Chambre de Commerce, il travaillait, depuis quelques années, à réclamer à l’État allemand la création d’un canal latéral au Rhin de Strasbourg à Ludwigshafen, qui ne se fit jamais, et à créer un port rhénan à Strasbourg qui se fit hors de la Porte des Bouchers et devint le Bassin d’Austerlitz.

Archives départementales du Bas-Rhin, 79 J 506; Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann ; L.-H. Nicolai, De Argentinensium in Rheno Navigalione, thèse de 1760, traduction M.-H. David publiée par la Société des amis du Musée régional du Rhin et de la navigation (bulletins des années 1993, 1994, 1996 et 1998) ; R. Descombes, Canaux et batellerie en Alsace, p. 107 ; Elsässer Journal und Niederrheinischer Kurier ; Journal d’Alsace et Courrier du Bas-Rhin du 25.8.1882 ; Memorandum zur Hafenfrage in Strassburg, Handelskammer; C. Koenig, La batellerie strasbourgeoise et la navigation sur le Rhin supérieur au XVIIIe siècle, Diplôme d’études supérieures d’histoire, 1962 ; C. Löper, Die Rheinschiffahrt Strassburgs in früherer Zeit und die Strassburger Schiffleut-Zunft, Strasbourg; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg,  III, p. 209, 478, IV, p. 102 ; R. Descombes, L’eau dans la ville, des métiers et des hommes, 1995 ; Annuaire de l’Association d’Alsace pour la conservation des monuments napoléoniens, XIII, 1998.

Marie-Hélène David (2001 et 2007)