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TWINGER famille

Le pêcheur Burkhard Twinger, cité en 1290 (Schmidt, sans source), semble l’ancêtre de la famille. En 1308, le tuteur de sa veuve, Gertrud, est le marchand Paul Mosung. Burkhard est le père du pêcheur Johann Twingerlin, cité de 1299 à 1327
(Strassb. Urkb. III n° 394, 1180), et sans doute aussi de Huse, mariée au pêcheur Ebelin Furn, et de Burkhard Twinger, cité depuis 1313, qui avec sa femme Grede (née Geispolsheim, veuve Humbrecht selon Kindler) et la sœur de celle-ci, Anne (veuve de Heinrich Mosung), achète à partir de 1318 notamment des maisons et des rentes à Strasbourg et des terres à Koenigshoffen (Archives départementales du Bas-Rhin, Niedernai charte 42), Osthouse (Archives municipales de Strasbourg, 8NA 7) et Berstett (Stadtarchiv Marburg, X5 v.d. Tann-Rathsamh. U 1338 III 7). C’est ce Burkhard qui, après le renversement du gouvernement des nobles en 1332, devient Ammeister en 1333. Nommé à vie, il se démet en 1346 pour raison d’âge, et meurt le 17 mai 1348 (Closener 123-126). Depuis 1333, l’Ammeister est l’homme-clé de la vie politique strasbourgeoise. Il faut donc croire que le premier titulaire du poste était un homme de premier plan. Mais les rares sources disponibles ne nous apprennent rien de son profil politique, et ne montrent en lui qu’un homme d’affaires riche et avisé, qui a, par exemple, prêté 1400 livres à l’abbaye d’Erstein en 1348 (AM Archives municipales de Strasbourg S, VIII 83 f° 280v), à des conditions telles que sa fille, en 1380, s’est crue tenue de réduire la rente que lui devait le couvent « pour soulager sa conscience » (Friedel, 105-107, 115, 123). Les Twinger sont aussi Hausgenossen (membres du consortium des monnayeurs) de 1332 à 1376 au moins. L’ascension d’une famille de pêcheurs est exceptionnelle (on peut toutefois citer le cas des Fischer/Bertsch ©, d’ailleurs apparentés aux Twinger) ; l’alliance des Twinger avec les Mosung © a certainement joué un rôle, mais implique déjà une certaine situation. La fille aînée de Burkhard Twinger était mariée en 1329 à Johann Blumeler, peut-être charpentier, sa cadette au patricien Claus Nepelin, son fils Johann à Nese Gürteler, d’une famille passée, comme les Twinger et les Mosung, des corporations au patriciat bourgeois. Johann († 1376), souvent membre du Conseil (1350-1374) et trois fois Stettmeister, est surtout connu comme mécène de l’historiographie strasbourgeoise, car c’est lui qui a incité Closener à traduire le Bellum Waltherianium (et à écrire sa chronique ? et qui a sans doute financé les études (et suscité la vocation ? du futur chroniqueur Jacob von Koenigshofen ©, qui par reconnaissance a pris le nom de Twinger. Son fils Wilhelm († 1418), marié à Engelin, fille du chevalier Hugo Klette [v. Uttenheim] (Heider n° 151), est vassal de l’évêque de Strasbourg (F.
Battenberg, Lichtenberger Urkunderi, Il 1390) et des Geroldseck (Archives départementales du Haut-Rhin, E 835 p. 61), et siège au Conseil en 1389 et 1405 ; il semble n’avoir laissé qu’une fille, Margrede, qui épouse (selon Kindler 1. Peter Volz et 2.) en 1404 Ulrich Bock, et vit encore en 1438 (Heider n° 167, 291), voire 1449 ou 1460 (Kindler). Contrairement à ce qu’écrit Kindler, aucun Twinger n’a porté le titre d’écuyer. Il leur a manqué une ou deux générations pour accéder à la noblesse.

Urkundenbuch der Stadt Strassburg, index ; Kindler von Knobloch, « Jacob Twinger von Koenigshoven » (av. régestes et tableau généal. des Twinger), Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace 10, 1879, p. 285-289 ; Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, 1886, p. 380-381 ; idem, Oberbadisches Geschlechterbuch, I, 1898, p. 270 ; [Ch. Schmidt], Strassburger Gassen- und Häusernamen, 2e éd. 1888, p. 173 ; R. Friedel, Geschichte des Fleckens Erstein, 1927, index ; M. Alioth, Gruppen an der Macht. Zünfte und Patriziat in Strassburg im 14. und 15. Jh., 2 vol. 1988 (index par B. Metz disponible aux Archives municipales de Strasbourg) ; C. Heider, Chartrier de Niedernai, I, inventaire des chartes, 2000, index.

Bernhard Metz (2001)