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TURCKHEIM Guillaume Rodolphe de

Maître des forges (★ Truttenhausen 14.6.1827 † Berne juillet 1890). ∞ à Genève Jeanne Bohn, fille d’André Bohn, colonel d’artillerie, ancien directeur de l’École d’artillerie de Strasbourg, et de Catherine Nesbit, alors domicilié au château El Biar d’Obernai ; 3 fils dont Hugo © 13. Ancien élève de l’École centrale, associé à la direction de la maison de Dietrich. Candidat en 1864 contre Théodore Renouard de Bussierre ©, catholique « ardent » comme conseiller d’arrondissement de Niederbronn, il remporta l’élection. En 1869, candidat de « l’Union libérale » monté par un groupe d’opposants de Wissembourg (les Gauckler) et de Bischwiller (Luroth) il mena une campagne extrêmement animée pour le siège législatif de Wissembourg contre le candidat bonapartiste pur, Paul de Leusse ©, soutenu par la préfecture. Mais les deux candidats donnèrent à la campagne le caractère d’un affrontement confessionnel que déplorèrent préfet et évêque. « Rodolphe de Turckheim mobilisa non seulement les employés et ouvriers des établissements de Dietrich, dont il fut l’un des copropriétaires, mais aussi les pasteurs du parti piétiste ultra-orthodoxe auquel il appartint », écrit le sous-préfet E. Hepp © à son sujet, qui le crut « avant tout orléaniste de sentiment ». Sa candidature fut soutenue aussi par le Courrier du Bas-Rhin d’Auguste Schneegans ©. De Leusse l’emporta. En 1870, Rodolphe renonça à représenter Niederbronn au conseil d’arrondissement. Après la guerre, il sembla avoir adopté la ligne de la « politique du sauvetage » préconisée aussi par son ami Kablé ©, et participa à un cercle d’amis (Kränzel) qui comptait à la fois Auguste Schneegans et Kablé dans ses rangs. Il tenta de les réconcilier après la brouille qu’entraîna l’élection de Kablé comme député de Strasbourg en 1878, mais échoua. Sa propre activité se cantonna désormais aux affaires (de Dietrich, Banque d’Alsace-Lorraine, Papeteries de la Robertsau…) et aux activités caritatives. Rodolphe entra dans le comité de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace dès 1858, prit en 1872-1873 le parti de ceux qui souhaitaient qu’elle poursuive son activité et rejoignit donc le Comité dont il resta membre jusqu’à sa mort. Il concourut en particulier à la conservation des châteaux vosgiens, dont le Landsberg, propriété de sa famille.

Archives départementales du Bas-Rhin, papiers Auguste Schneegans ; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 298.

François Igersheim (2001)