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TRIMBORN Louis (en religion : frère Anthime Louis)

Religieux enseignant, (C) (★ Voellerdingen 8.9.1866 † Teloché, Sarthe, 7.11.1920). Fils de Victor Trimborn, tailleur, et de Marie Élisabeth Nehlig. Après avoir fréquenté l’école communale de Voellerdingen (1872-1880), il travailla dans l’exploitation agricole familiale tout en suivant des cours prodigués par le curé de la paroisse. En 1884, il quitta le Reichsland et entra au noviciat parisien de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes. Religieux profès en 1885, il reçut le nom de frère Anthime Louis et compléta sa formation au scolasticat de la congrégation, situé dans la rue de Sèvres, à Paris. En 1887, il débuta sa carrière de pédagogue. Il fut successivement professeur à l’Institut Saint-Nicolas d’Issy-lès-Moulineaux, Hauts-de-Seine (1887-1892), à l’école Fénelon de Vaujours, Seine-Saint-Denis (1892-1893), et au scolasticat de Paris (1893-1898) où il occupa aussi la fonction de directeur (1898-1904). Peu inquiété jusqu’alors par la législation anticongréganiste, l’institut dut se résoudre à transférer ses maisons de formation hors de France. En avril 1904, frère Anthime Louis quitta Paris avec un groupe de normaliens et s’installa provisoirement à Buzenval, Hauts-de-Seine. L’année suivante, ses supérieurs l’affectèrent au collège de Las Maravillas, à Madrid. S’étant perfectionné dans la langue espagnole, il fut nommé directeur du collège San Pedro y San Pablo à Puebla, Mexique, en 1906. Nommé visiteur des communautés de frères installées au Mexique en 1909, frère Anthime Louis ouvrit, en 1911, un noviciat et un petit scolasticat à San Borja, près de Mexico. Rappelé en France en 1913, il fut élu assistant du supérieur général de la congrégation, chargé particulièrement des districts de frères de Nantes, du Mans, de Quimper, du Chili et de l’Indochine française. Il fixa sa résidence dans la communauté de Notre-Dame du Rancher, à Téloché, Sarthe.

Frère Anthime Louis appartient à cette génération de religieux alsaciens qui quitta le Reichsland où les congrégations catholiques ne purent se fixer après le Kulturkampf, entrés en religion en France, ils furent rattrapés par l’anticléricalisme qui les obligea à abandonner leur terre d’accueil pour un nouvel exil en dehors du territoire de la République, souvent jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale.

« Le T. C. Frère Anthime Louis », Notices nécrologiques trimestrielles des Frères des écoles chrétiennes, n. 87, p. 1-42 ; P. Stinzi, Gottselige des Elsasses, Colmar, 1937, p. 214-215 ; Encyclopédie de l’Alsace, 12, 1986, p. 7427.

Jean-Paul Blatz (2001)