Skip to main content

TREMELLIO (TREMEL(L)IUS) Immanuel (Emanuel)

Orientaliste, professeur d’hébreu, ami de M. Bucer ©, (I, puis C, puis P) (★ Ferrare, Italie, 1510 † Sedan 9.10.1580). Né de parents juifs ; converti au catholicisme en 1540. ∞ vers 1546-1547 à Strasbourg une luthérienne originaire de Metz. Spécialisé dans les langues de l’Ancien Testament (hébreu, syriaque, chaldéen), au contact d’amis favorables à la Réforme, il se convertit au christianisme. Il enseigna l’hébreu à Lucques, Italie, sous la direction de Peter Martyr Vermigli © avec lequel il s’échappa d’Italie en 1542, de peur de l’Inquisition, pour chercher refuge à Strasbourg où il continua à enseigner l’hébreu au Gymnase. Peu avant l’introduction de l’Intérim à Strasbourg (1548), il suivit un appel de l’évêque Cranmer à Londres, puis à Cambridge où il continua d’enseigner l’hébreu. Mais, obligé de fuir la réaction catholique en Angleterre, il revint sur le continent en 1553. Son adhésion au calvinisme l’empêcha cependant de revenir à Strasbourg. Il trouva un poste de précepteur chez le duc Wolfgang von Zweibrücken (Deux-Ponts), puis d’enseignant à l’école latine de Hornbach, Palatinat. Mais le luthéranisme triomphant l’obligea une fois de plus à prendre la fuite en 1560. Après un bref séjour à Metz, il obtint, en 1562, un poste d’enseignant à la Haute École palatine. Il y resta une quinzaine d’années avant de s’établir à Sedan.

Tremellio joua un rôle de premier plan comme grammairien, éditeur, traducteur et commentateur des langues hébraïque, chaldéenne et syriaque. La traduction latine de l’Ancien Testament, parue entre 1575 et 1579, demeure son œuvre principale. Il traduisit également le Nouveau Testament avec commentaire à partir de la langue syriaque. Cet exemplaire se trouve au Vatican. Grâce à ses traductions, Tremellio voulut inciter ses anciens coreligionnaires à se convertir au christianisme. À cet effet, il traduisit aussi le catéchisme de Genève en hébreu et en grec dès 1551. La deuxième édition du catéchisme parut lors de son deuxième séjour à Strasbourg. Mais les rapports de Tremellio avec Strasbourg eurent une importance particulière à cause de l’édition des cours de M. Bucer © qu’il assura en 1562 sur l’épître aux Éphésiens et les fonctions ecclésiastiques, édition d’ailleurs critiquée par Conrad Hubert ©.

F. Buffers, Emanuel Tremelius, erster Rector des Zweibrücker Gymnasiums. Eine Lebensskizze, Zweibrücken, 1855 ; W. Becker, Immanuel Tremellius. Ein Proselytenleben im Zeitalter der Reformation, Breslau, 1887, 2e éd. Leipzig, 1890 ; Allgemeine deutsche Biographie, t. 38, 1894, p. 563-565 ; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben des 16. Jh., Il, Strasbourg, 1905, p. 83 ; K. Schottenloher, Ottheinrich und das Buch, 1927, p. 12 et s. ; Schottenloher, Bibliographie zur deutschen Geschichte im Zeitalter der Glaubensspaltung 1517-1585, t. 2, 1935, p. 336 ; F. Wendel, Martini Buceri opera latina t. 15, De regno Christi libri duo 1550, Gütersloh, 1955, p. 336 (passim) ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 5271 ; J. Rott, Investigationes historicae…, Il, Strasbourg, 1986, p. 146, n. 51 ; J.-P. Kintz, « Strasbourg, cité refuge », 350e anniversaire des Traités de Westphalie, une genèse de l’Europe, une société à reconstruire, Strasbourg, 1999, p. 488.

† François-Joseph Fuchs (2001)