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TRABER Ulrich

Capitaine de mercenaires (XVe siècle). Bourgeois de Mulhouse, Traber appartint d’abord à un corps franc engagé par Lucerne, puis par Zurich et prit part aux batailles de Grandson, de Morat et de Nancy contre Charles le Téméraire. Fortement endetté, il passa ensuite au service de Bâle et tint garnison à Vesoul, jusqu’à la fin de l’année 1477, semant la terreur dans toute la région. Il s’empara notamment de la place française de Gray le 29 septembre 1477. De retour à Mulhouse, il acquit l’auberge de l’Ange, sur la Grand-Place, avant de retourner en Franche-Comté, mais cette fois, au service du gouverneur français, Jean de Chalon, avec lequel il entra rapidement en conflit. Incarcéré au château de Bellevesvre (fin mai 1478), il fut alors libéré grâce à l’intervention des autorités mulhousiennes, mais ne tarda pas à reprendre ses activités guerrières pour le compte de l’armée de Louis XI. Ses initiatives désordonnées et les actes de brigandage commis par sa troupe suscitèrent de nombreux débats parmi les Confédérés suisses alors très divisés quant à la conduite à tenir face au roi de France et à la maison d’Autriche. Mis en accusation par la Diète confédérale, le 18 septembre 1478, Traber fit l’objet d’une enquête accablante, mais n’en fut pas davantage inquiété. Ce n’est qu’un peu plus tard, en reprenant une nouvelle fois du service en Bourgogne, que sa tête fut effectivement mise à prix : à la fin du mois de mars 1479, à Dijon, il tomba sous les coups du gentilhomme sundgauvien Burcard de Masevaux. Son frère Peter Traber obtint le règlement des soldes que lui devaient encore ses anciens employeurs, vers 1481.

X. Mossmann, « Un chef de bande des guerres de Bourgogne », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1872, p. 357 et s. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 883 ; G. Ponsot, « Enquête sur des actes de pillage commis en Franche-Comté par une bande allemande en 1477 », Bulletin de la Société d’agriculture… de la Haute-Saône, 1928, p. 51-68 ; Ph. Mieg, « Les difficultés de Mulhouse à l’époque de son alliance avec Berne et Soleure, 6e partie », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 7,1970, p. 39-146 ; G. Bischoff, Maximilien Ier et la Franche-Comté. Noblesse comtoise, noblesse alsacienne (1477-1495), Publication du Centre européen d’études bourguignonnes, Bruxelles, 1992, p. 85-97.

Georges Bischoff (2001)