Skip to main content

TOXITES (SCHÜTZ) Michael

Humaniste, poète, médecin, (C, puis PI) (★ Sterzing, Tyrol, vers 1515 † Haguenau début 1581). ∞ vers 1545 à Strasbourg Fronica Trubler alias Treubelbeer, veuve de Martin Stoer ; deux fois marié (voir Ch. Schmidt, op. cit. p. 41). À l’instar de nombreux autres humanistes, Michael Schütz latinisa très tôt son nom et se nomma Toxites. Après avoir fait des études secondaires à Dillingen, Bavière, Toxites étudia successivement aux universités de Tübingen (baccalaureus artium en 1532), de Pavie, Italie (1535), et de Wittenberg, Saxe. Vers 1537, il obtint un poste d’enseignant à Urach, Wurtemberg. Suite à une campagne de pamphlets contre le pasteur du lieu dont on l’accusa injustement d’être l’auteur, Toxites fut interdit de séjour en Wurtemberg. Il partit pour Bâle où il séjourna temporairement chez S. Grynaeus. En 1542, on le trouve professeur de cinquième au Gymnase nouvellement créé à Strasbourg. Admirateur de Jean Sturm ©, il en devint l’ami. Il pouvait également compter sur le soutien de Ludwig Gremp ©, syndic de la ville de Strasbourg depuis 1541, qu’il avait connu à l’Université de Tübingen. Ayant manifesté une certaine dextérité à composer des vers latins, Charles Quint lui conféra le titre de poeta laureatus à Spire, en 1544. Malheureusement, Toxites commença à s’adonner à la boisson et à négliger les cours. À Noël 1545, il fut renvoyé du Gymnase. L’année suivante, il accompagna Sturm en France lors d’un voyage diplomatique de ce dernier. À son retour, suite aux implications religieuses de l’Intérim, imposé en 1548 par Charles Quint à la ville de Strasbourg, Toxites renonça au droit de bourgeoisie le 24 septembre 1548 et se rendit à Bâle où son nom figure sur les registres d’immatriculation en 1548-1549. Il semble qu’il voulut y étudier le Droit en attendant de trouver un gagne-pain. Celui-ci lui fut obtenu par Bullinger au Gymnase de Brugg, Argovie, en 1549. Malgré une bonne rémunération, Toxites ne se sentit pas à l’aise à Brugg et revint à Strasbourg vers 1551 pour y rester au moins jusqu’en 1555. Il y obtint le titre de comes palatinus et commença, en grand admirateur de Paracelse, à pratiquer la médecine. Ayant obtenu, entre temps, l’annulation de sa condamnation de 1540 à Urach, Toxites fut engagé de 1556 à 1560 comme professeur de poésie à l’Université de Tübingen. Mais, dès 1560, il sollicita un congé pour s’adonner uniquement à la médecine. Il revint à Strasbourg où il publia plusieurs traités de Paracelse. En 1570, Toxites s’établit à Haguenau.

Une liste chronologique des œuvres de Toxites a été publiée par Ch. Schmidt © à la fin du livre consacré par cet auteur à la biographie de Toxites.

Archives municipales de Strasbourg, KS 551, f 6 v° et KS 631 f° 4v° (renonciation au droit de bourgeoisie), XXI 1555 f° 50 v°, AST 158, 162, 163, 173, 347 ; Pagel, Biographisches Lexikon der hervorragenden Ärzte, t. 5, 1887, p. 709 (réédition 1962, p. 618-619) ; Ch. Schmidt, Michael genannt Toxites. Leben eines Humanisten und Arztes aus dem 16. Jh., Strasbourg, 1888 ; Historische Zeitschrift t. 62, 1889, p. 322-324 (c. r. du livre de Ch. Schmidt) ; J. Bernays, « Zur Biographie Johann Winthers von Andernach », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 55, 1901, p. 36 n.1 ; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben des XVI. Jh., Il, 1905, p. 81 ; G. Ellinger, Die neulat. Lyrik Deutschlands, t. 2, 1929, p. 180 et s. ; Schottenloher, Bibliographie zur deutschen Geschichte im Zeitalter der Glaubensspaltung 1517-1585, t. 2, 1935, p. 334 ; F. Ritter, Histoire de l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe siècles, Strasbourg, 1955, p. 614 (passim) ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 5260 ; Die Amerbachkorrespondenz… bearb. u. hrs g. v. A. Hartmann, t. 6-9, Die Briefe aus den Jahren 1544-1585 bearb. u. hrsg. v. B. R. Jenny, Bâle, 1967-1983, p. 647 (passim). t. 7, 1973, p. 585 (passim), t. 8, 1974, p. 395 (passim), t. 9, 1982/1983, p. 815 (passim) ; A. Schindling, Humanistische Hochschule und freie Reichsstadt, Gymnasium und Akademie in Strassburg, 1538-1621,- Wiesbaden, 1977, p. 327-328 et n. 17 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, t. 2, p. 645 (passim) ; M. Usher Chrisman, Bibliography of Strasbourg imprints 1480-1599, Yale, 1982, p. 393 (passim) ; Histoire du Gymnase Jean Sturm, 1538-1988, textes réunis et publiés par P. Schang et G. Livet, Strasbourg, 1988, p. 131 ; W. Kühlmann, « Humanistische Verskunst im Dienste des Paracelsismus. Zu einem programmatischen Lehrgedicht des M. Toxites (1514-1581) », dans L’Alsace au XVIe siècle. Hommage à Jacques Ridé (n° spécial d’Études germaniques), Paris, 1995, p. 509-526.

† François-Joseph Fuchs (2001)