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TOUCHEMOLIN Charles Marie Joseph Alfred

Peintre, dessinateur et graveur (★ Strasbourg 9.11.1829 † Brighton, Angleterre, 4.1.1907). Fils de Charles Borromée Touchemolin (★ Francfort-sur-le-Main 12.9.1797), commis négociant, et de Félicité Célestine Hasslauer (★ Strasbourg 10.1.1807). Petits-fils de Claude Touchemolin, d’origine bourguignonne, officier d’empire, vice-consul à Memel (aujourd’hui Klaïpeda en Lituanie). ∞ 10.1.1867 à Strasbourg Wilhelmine Schneider, veuve Schneider (★ La Nouvelle-Orléans 17.10.1838) ; 1 fille. Élève de Gabriel Guérin © à Strasbourg, puis, de 1847 à 1852, de Drolling fils © et de Victor François Biennourry à Paris. En 1848, il fit partie de la Garde nationale, ce qui aviva son goût pour le monde militaire. Il fit ultérieurement des séjours volontaires au camp de Châlons-en-Champagne pour se familiariser avec la vie des soldats. De retour à Strasbourg (1855), il fonda un atelier de dessin et de peinture qui connut un vif succès jusqu’en 1870. En 1871, il se fit élire conseiller municipal sur la liste libérale et radicale du Comité Carré. Il opta néanmoins pour la nationalité française et se fixa, après quelques va-et-vient, à Paris (1883) qu’il quitta en 1903 pour Brighton dans l’East Sussex où habitait sa fille. La nostalgie du pays natal restait très forte et il appela son cottage « Alsace-House ». Son œuvre considérable comporte plusieurs dizaines de tableaux, souvent à sujet militaire comme la Batterie de siège au Moyen Âge (Salon de 1863, Musée de Strasbourg), Bataille de Solférino (1865), Épisode de la bataille de Magenta (1866, Musée de Varzy dans la Nièvre), Batterie de fuséens autrichiens (1866), Attaque de la gare de Magenta (1867), Siège de Strasbourg, évacuation de blessés (1878), Le maréchal de Mac-Mahon et son état-major quittant le château de Reichshoffen (château de Reichshoffen). Parmi les ventes publiques récentes, il faut signaler Croates et Pandours d’Alsace (crayon et aquarelle). Ses portraits sont fort remarquables, notamment celui de son beau-père Frédéric Piton © (1852, Musée de Strasbourg) et celui du vicomte Bertrand Pierre de Castex © (Musée de Strasbourg). Les scènes de genre sont plus rares : sa Chambre d’accouchée, intérieur strasbourgeois date de 1872 (Musée de Strasbourg). La notoriété de Touchemolin repose en grande partie sur ses nombreuses illustrations d’ouvrages ou de revues françaises et anglaises. Ses thèmes de prédilection restent l’Alsace et les choses militaires. Si sa participation au Strasbourg illustré et pittoresque de Seyboth (1894) ou au In die Vogesen de Fritz Ehrenberg (1888) est très limitée, il donne toute la mesure de son talent dans les planches en couleurs du Strasbourg illustré (1855), de Fr. Piton. À citer de même, Vues des châteaux d’Alsace (1868), Album de Sainte-Odile (1877), Strasbourg militaire (1894), Régiment d’Alsace (1897), Le siège de Strasbourg (1900), Journal d’un assiégé (1902), l’Album Touchemolin (1906).

Archives municipales de Strasbourg; F. Reiber, « Les Maîtres alsaciens, Alfred Touchemolin, artiste-peintre », Le Mirliton, n° 10, 1883 ; Revue alsacienne illustrée, 1906, 1907 ; H. Weisgerber, « A. Touchemolin », Revue d’Alsace, 1907, p. 198 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 897 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, vol. 33, p. 319 ; R. Metz, Les peintres alsaciens de 1870 à 1914, Strasbourg, 1971 ; Encyclopédie de l’Alsace, vol. 12, p. 7366 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs), Artistes-peintres alsaciens d’un temps ancien (1800-1880), Kaysersberg, Éditions Printek, 1991, p. 326 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, p. 373 ; R. Oberlé, M. Fuchs, Chr. Lamboley, Batailles d’Alsace du Moyen Âge à 1870, Strasbourg, 1987, p. 480 ; R. Recht, Le portrait dans les Musées de Strasbourg, 1988, p. 378 ; Mayer, Ventes publiques, 1997.

Autoportrait dans Le Mirliton, n° 10, 1883 (Archives municipales de Strasbourg, FH).

Théodore Rieger (2001)