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THOMAN(N) von HAGELSTEIN David

Juriste, organiste et compositeur, (PI) (★ Lindau 26.4.1624 † Ratisbonne 20.1.1688 ; ★ 16.4.1624 † 10.1.1688 selon le calendrier julien également en usage à Lindau et à Ratisbonne). Fils de Jakob Ernst Thoman von Hagelstein (1588-1653), peintre réputé élève d’Adam Elsheimer. ∞ I 2.5.1654 à Augsbourg Anna Regina Braun (†1665) ; 6 fils, 1 fille dont seuls trois fils survécurent et l’un d’entre eux, Ernst Philipp (★ 1657 † 1726) laissa quelques œuvres picturales (toiles à l’église Saint-Ulrich d’Augsburg notamment), ∞ II 1666 à Augsburg Regina Schweiger, veuve Müller, qui lui survécut. Après avoir fréquenté l’école latine de Lindau, il effectua des études universitaires à Vienne, Autriche (1640-1642), puis à Strasbourg (1642-1650). Il y obtint le grade de docteur (Disputatio juridica Inauguralis de Proxenetis, publiée à Strasbourg en 1650). De 1650 à 1652, il fut conseiller de la chancellerie et de la cour de Neuenstein. En 1652, il quitta Neuenstein pour se rendre en Italie, mais accepta finalement un poste de jurisconsulte du Magistrat (Raths-Consulent) à Augsburg. De 1665 à 1683, il occupa différentes charges importantes auprès du Magistrat d’Augsburg (affaires économiques, monétaires et juridiques). En 1671, il fut nommé scholarque et Director Musicae, chargé de la censure des ouvrages imprimés dans cette ville. Il fut chargé de plusieurs députations auprès de l’empereur (pour le pays souabe en 1676) et auprès de la diète de l’Empire (en 1678 pour les villes d’Augsburg, Lindau, Biberach, Kaufbeuren, Wangen et Leutkirch). Lors de son séjour à Strasbourg, de 1643 à 1648/49, puis brièvement en 1655, il fit organiste de la paroisse Saint-Nicolas, un poste alors recherché. A Strasbourg, il noua des relations avec le monde universitaire et musical : en 1644, il fit le parrain de Johann David, fils de son ami Philipp Friedrich Böddecker, et dans son livre de motets paru en 1643, quelques vers très chaleureux de deux éminents universitaires strasbourgeois (Johann Georg Dorschaeus ©, doyen de la faculté de Théologie, et Johann Heinrich Boeder ©, professeur et doyen de la faculté de Philosophie) chantèrent les louanges de l’auteur. Cet ouvrage paru à Strasbourg (Sacrarum laudum Musicis concentibus, l’auteur avait 19 ans! est remarquable parce qu’il représente la première véritable production protestante strasbourgeoise dans le domaine du petit concert sacré avec basse continue dans le goût moderne italien, après celles de Vinceriz Jelich (musicien de l’évêque de Strasbourg à Saverne, publications à Strasbourg en 1622 et 1628) et avant celle de Boddecker (Sacra partitura, Strasbourg, 1651). D’autres œuvres de Thoman ont été inventoriées à Ansbach, Stuttgart et Ratisbonne, mais ont été perdues. Son oraison funèbre nous apprend que cet excellent musicien amateur, qui se décrit comme « philomusicus » dans sa publication strasbourgeoise, n’a cessé de composer le texte et la musique de nombreuses œuvres très appréciées, notamment des Geistliche Lieder et des psaumes. Aucune des autres publications citées dans ce document, dont certaines auraient été publiées sans nom d’auteur, n’a fait l’objet de recherches à ce jour.

Sacrarum laudum, musicis concentibus contentarum una, binis, ternis, quaternis et quinis vocibus ad organum concinnenaarum, pericula prima, Strasbourg, 1643.

Archives départementales du Bas-Rhin, 2 G 482 et C 32 ; Archives municipales de Strasbourg MS, N 220, f° 243 ; Landeskirchliches Archiv Stuttgart, A 29/4427/3 ; J. A. Ursinus, Bonae causae triumphus, Das eine zeitlang darnider ligende doch endlich siegende und triumphirende Recht [Leichenpredigt], Ratisbonne, 1688 ; S. de Brassard, Catalogue des Livres de musique théorique et pratique, vocal/e et instrumentalle, tant imprimée que manuscrite, qui sont dans le cabinet du S. Sebastien de Brossard chanoine de Meaux, 1724-1725, Paris, Bibliothèque nationale, Ms. Rés. Vm8 20. p. 124 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, II, p. 239,508 ; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p 505 ; A. Pirro, « Orgues et organistes en Alsace et en Lorraine du XIVe au XVIIIe s. », Compte rendu du Congrès d’orgue tenu à l’Université de Strasbourg du 5 au 8 mai 1932, Strasbourg, 1934, p. 181 ; F. Krummacher, Die Überlieferung der Choralbearbeitungen in der frühen evangelischen Kantate, Berlin, 1965, illustration n° XVI et p. 268 ; J. -L. Gester, La réception de la musique religieuse italienne en pays rhénan au XVIe siècle, thèse, Université de Strasbourg, 1994, vol. 2, p. 528-540 ; idem, « La musique italienne à Strasbourg et en Alsace dans la première moitié du XVIIe siècle », Academia Nazionaie di Santa Cecilia Roma, Studi musicali, Anno XXV, 1996 n° 1-2, Florence, 1997 (contient le motet Domine non sum dignus à une voix et basse continue du recueil de 1643).

Jean-Luc Gester (2001)