- Pierre,
sénateur (★ Mulhouse 20.1.1684 † château de Thunstetten, Suisse, 4.9.1753). Fils de Pierre Thierry et de sa deuxième épouse Marguerite Reber. ∞ 26.4.1706 à Mulhouse Anne Françoise d’Anthès (★ 1682 † Thunstetten 1754), fille de Philippe Michel d’Anthès ; 4 enfants. Chef de la tribu des Tailleurs et conseiller à Mulhouse. C’est lui qui fit reconstruire la maison patricienne de la rue des Franciscains à laquelle il donna le nom de Cour de Lorraine en souvenir de l’origine de sa famille.
- Jonas,
industriel (★ Mulhouse 4.8.1709 † Mulhouse 1777). Fils de Jean Ulrich Thierry et d’Élisabeth Frey. ∞ 14.12.1729 à Mulhouse Élisabeth Koenig (★ 21.12.1770 † 15.3.1742 en couches), fille de David Koenig et de Catherine Sollenberger ; 5 enfants dont Jonas Henri © 3. ∞ II Anne Marie Huber (★ 21.9.1719 † ?) ; 8 enfants. Nommé conseiller en 1745, succédant à son père, il fonda, la même année, à Mulhouse, la manufacture Thierry l’Aîné dissoute quelques mois plus tard. Il s’associa, en 1764, avec Pierre Thierry le Jeune (★ 11.4.1743 † 9.3.1815) et Jean Michel Spoerlein pour créer un nouvelle manufacture Thierry et Ci.
- Jonas Henri (dit Jonas le Jeune),
industriel (★ Mulhouse 15.7.1736 † Mulhouse 22.4.1804). Fils de 2 et d’Élisabeth Koenig. ∞ Mulhouse Anne Marie Dollfus (★ 3.7.1740 † 28.11.1838), fille de Jean Dollfus, médecin, et d’Anne Marie Koechlin ; 9 enfants. Il fonda, avec Jean Risler, Jacques Vetter et Jean Michel Hofer, la manufacture Hofer-Risler & Cie, la seule
qui, à l’époque, disposait d’un département impression.
- Nicolas (dit le Licencié),
sénateur (★ Mulhouse 19.2.1758 † Mulhouse 20.4.1817). Fils de Jean Georges Thierry, sénateur et hôtelier Au Raisin, et de sa première femme Élisabeth Heilmann. ∞ 13.8.1777 à Mulhouse Gertrude Koechlin (★ 12.4.1759 † Altkirch 1.4.1834), fille de Samuel Koechlin, imprimeur d’indiennes, et d’Élisabeth Hofer ; 12 enfants dont Samuel © 8. Études de droit à Strasbourg et Leipzig (licence en 1775). Adepte des idées libérales, il souhaita obtenir la charge de syndic de Mulhouse qui lui échappa pour des raisons politiques. Nommé échevin en 1782, il fit partie de ceux qui furent favorables au rattachement de Mulhouse à la France. Le 13 janvier 1798, il fut l’un des trois délégués qui signèrent le rattachement de la République de Mulhouse à la France. Il fonda, en 1781, avec son beau-frère Jean Jacques Koechlin, le nouvel Institut de commerce, première école de commerce en Europe qui ferma en 1787.
- Pierre,
industriel (★ Mulhouse 6.12.1767 † Mulhouse 7.12.1844). Fils de Pierre Thierry le Jeune et de Judith Risler. ∞ I 29.6.1791 à Mulhouse Anne Schwartz (★ 16.9.1770 † 20.11.1795) ; 2 filles. ∞ II 30 thermidor an VII (17 août 1799) à Mulhouse Anne Hofer (★ 6.1.1771 † 13.12.1849) ; sans enfant. Fabricant d’indiennes à la Cour de Lorraine à Mulhouse, avec son frère cadet Mathias © 7, et agent d’assurances à Mulhouse (1825). Sa carrière se fit à l’ombre de celle d’Émile Dollfus ©.
- Jean Ulrich,
industriel (★ Mulhouse 19.4.1774 † Mulhouse 15.4.1835). Fils de Jonas Thierry dit l’Aîné et d’Anne Schlumberger. ∞ 9.7.1800 à Mulhouse Anne Catherine Mieg (★ 16.10.1778 † 15.4.1866), fille de Mathieu Mieg © et de Judith Blech ; 8 enfants dont Mathieu © 9 et Charles Jonas © 10 ; avec leurs deux autres frères ils obtinrent, par ordonnance royale du 21 juillet 1847, l’autorisation d’ajouter le nom Mieg à celui de Thierry. Manufacturier. Franc-maçon à partir de 1810. Membre du conseil municipal de 1812 à 1831. Associé avec Théodore Braun et Jean Baptiste Lacour dans une manufacture d’indiennes dite manufacture de la Quarantaine Braun-Lacour-Thierry et Cie à Béligny, près de Villefranche-sur-Saône, qu’il géra de 1797 à 1800 et dans
laquelle il perdit une partie de ses économies. La manufacture ferma d’ailleurs en 1806 et fut expropriée. À son retour, en mars 1800, son futur beau-père, Mathieu Mieg, le commandita ; il reprit les locaux et le matériel de Jelensperger-Thierry et fonda alors, avec Josué Graf, une affaire d’impression Graf-Thierry Cle au 17 rue des Tanneurs à Mulhouse. Il s’occupa de la partie commerciale. Cependant, les associés, en désaccord sur la stratégie, se séparèrent en 1806. Il conserva les
bâtiments et acheta un immeuble à Ensisheim dans lequel il installa un atelier et fit fabriquer à façon, sous l’autorité du contremaître Antoine Eberlin. En 1823, il acheta la manufacture Paul Blech et Cie, en liquidation depuis 1814, avec la maison, le jardin, la fabrique entièrement outillée et les dépendances de la rue Sainte-Claire à
Mulhouse. Elle fut rebaptisée Thierry-Mieg et fut exploitée jusqu’en 1856. En 1833, il acheta deux autres fabriques, l’une dans la Grand-rue, l’autre à la Chaussée de Dornach.
Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 435.
- Mathias
industriel (★ Mulhouse 28.12.1780 † Mulhouse 11.4.1844). Frère de 5. ∞ I 24.3.1803 à Mulhouse Marguerite Risler (★ 9.11.1779 † 16.5.1807), fille de Jérémie Risler, fabricant d’indiennes, et d’Anne Catherine Mieg ; 1 fils. ∞ II 25.8.1808 à Mulhouse Suzanne Koechlin (★ 1.8.1784 † 24.11.1843), fille d’Henri Koechlin et de ?Rosine Huguenin ; 5 enfants. Fabricant d’indiennes à Mulhouse. Fondateur, avec André Koechlin et André Bock, de AKC André Koechlin et Cie. Il fut un des principaux chefs de file des maçons mulhousiens de la loge de la Parfaite harmonie (1826-1841).
- 8. Samuel,
avocat (★ Mulhouse 1.12.1784 † Mulhouse 28.6.1872). Fils de 4 et de Gertrude Koechlin. ∞ 2.2.1815 à Altkirch Antoinette Meyer (★ 1793 † ?) ; 4 enfants. Avoué, puis avocat. Adjoint au maire d’Altkirch en 1825.
- Mathieu (Thierry-Mieg),
chimiste (★ Mulhouse 6.3.1801 † Mulhouse 11.1.1883). Fils de 6. ? Judith Blech (★ 14.1.1800 † 11.1.1880), surnommée « Dite », fille de Jean Jacques Blech, dit le Jeune, et d’Ursule Reber ; 4 enfants. Chimiste et agronome. À 23 ans, il devint fondé de pouvoir chez Thierry-Mieg. Il quitta l’entreprise familiale en 1858 et se retira à Vevey.
- Charles Jonas (Thierry-Mieg),
industriel (★ Mulhouse 24.6.1802 † Mulhouse 29.10.1865). Frère de 9. ∞ 31.5.1826 à Mulhouse Catherine Heilmann (★ 31.7.1808 † 25.8.1883) surnommée « Triendle », fille de Jean Jacques Heilmann et d’Anne Catherine Frauger ; 6 enfants dont Charles © 11 et Auguste © 12. Il commença très jeune à accompagner son père dans ses déplacements professionnels et apprit le métier. Il fit de fréquents séjours à Paris notamment. Orléaniste convaincu, il fut membre de la Chambre de commerce de 1857 à 1865 et du conseil municipal de 1860 à 1865. Il fit construire la maison Mieg au coin de la rue Clemenceau et de la rue Auguste Wicky, à Mulhouse.
- Charles (Thierry-Mieg),
industriel (★ Mulhouse 10.3.1833 † Genève 19.6.1901 ; inhumé à Mulhouse). Fils de 10. Il intégra, après des études de droit à Paris, la fabrique d’impression de son père (1853). Il fonda, sur le modèle de la Conférence Chateaubriand à Paris, des conférences littéraires réunissant les jeunes ayant le goût des lettres. Il fut un des fondateurs de la Société des bibliothèques communales et contribua à la création de plusieurs bibliothèques populaires dans le Haut-Rhin. À la suite d’un voyage d’étude des populations ouvrières en Angleterre, il publia un mémoire intitulé Réflexions sur l’amélioration morale des classes ouvrières (1860). Partisan de l’émigration de familles françaises en Algérie (Six semaines en Afrique), il présida la Société Coligny qui aidait les familles pauvres des Hautes-Alpes à s’y installer. Établi définitivement à Paris après la guerre de 1870, sans toutefois abandonner la direction de la fabrique mulhousienne, il publia divers travaux sur l’industrie du Haut-Rhin, le travail des femmes, le libre-échange, la généalogie (La France et la concurrence étrangère, Conférence sur les tissus chez les différents peuples, 1887, La succession de Jean Thierrv de Venise, Histoire de la famille Thierrv, Paris, 1894). Vice-président de la Chambre syndicale des tissus; membre de la Société d’enseignement professionnel ou Bibliothèque Forney; président de la Société Franklin favorisant la création de bibliothèques populaires et la propagation de bons livres.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 866.
- Auguste (Thierry-Mieg),
industriel (★ Mulhouse 24.2.1842 † Mulhouse 9.12.1911). Frère de 11. Il entra en 1857 au laboratoire de chimie de l’École des sciences appliquées, puis dans l’établissement Thierry-Mieg et Cie que dirigeait son père. Il en devint l’un des associés en 1865. Après la fermeture de la fabrique (1895), il fit de la représentation, puis accepta, en 1899, le poste de secrétaire général de la Société industrielle dont il devint membre du conseil d’administration et de divers comités. Il contribua à la publication de l’Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse au XIXe siècle d’Ernest Meininger (1902). Il se consacra aussi à plusieurs œuvres sociales : membre de la Société des intérêts de Mulhouse et de la région ; membre du comité, puis président des Colonies de vacances, président du comité des Conférences littéraires ; fondateur de la Société du bric-à-brac. Membre du comité (1886), puis vice-président (1892) du Musée historique de Mulhouse, il fut un collaborateur assidu du Bulletin du Musée historique.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 3, 1984, p. 93.
- Bernard (Thierry-Mieg),
industriel (★ Cernay 22.8.1902 † Mulhouse 15.8.1988 ; inhumé à Vieux-Thann). Fils de Henri Thierry-Mieg, industriel à Cernay, et de Hilda de Bary. ∞ I 8.4.1926 à Beaucourt Marie Thérèse Japy (divorce le 8 décembre 1964 à Paris) ; 3 enfants. ∞ II 8.4.1965 à Paris, 16e, Jaromira Cervenka (★ 1909 † 1990) ; sans enfant. Il étudia à Cernay, puis à l’école des Roches. Il entra ensuite à Janson le Sailly, fit Centrale en 1919 et une licence de droit. Il fit son service militaire comme officier dans l’artillerie à Poitiers (1923). Attiré par les voyages, il se rendit aux États-Unis où il pratiqua tous les métiers, d’ouvrier métallurgiste à travailleur à la chaîne à River Rouge, chez Henri Ford. De retour en 1926, il entra dans une banque, puis fut remarqué par André Jaquet, président de Schaeffer, qui lui confia la direction des usines Schaeffer de Vieux-Thann et de Saint-Amarin. Intéressé par le progrès social, il fut le premier patron à mettre en œuvre, dès 1931, dans ses usines, des congés payés de huit à 15 jours. Maire de Vieux-Thann (sans étiquette) de 1946 à 1953. Président de Schaeffer Impression et de Schaeffer Engineering dès 1959 et de diverses sociétés textiles au Maroc, en Algérie ; il fut également administrateur de De Dietrich à Niederbronn-les-Bains, de Berglas Kiener à Colmar et de la Manurhin à Mulhouse. Il fut aussi l’un des fondateurs du CAHR et de la SADE en Alsace. Retraité en 1973, il se consacra à la Fondation Dollfus à Dornach.
Jacques-Alexandre Favre (2001)