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THIELÉ Ernest

Juriste, syndicaliste, (C) (★ Strasbourg 22.2.1891 † Strasbourg 17.1.1938). Fils adoptif (14 juin 1904) d’Ernest Thielé, conseiller de chancellerie, greffier au tribunal de Niederbronn, et de Marie Simon. ∞ I 5.4.1919 à Strasbourg. ∞ II 12.4.1927 à Strasbourg Marie-Anne Fuchs ; 7 enfants. Études secondaires au collège Saint-Étienne à Strasbourg. Durant ses études de droit à l’Université de Strasbourg (1908-1912), Thielé se passionna pour la question sociale sous l’influence du mouvement des étudiants catholiques de l’abbé Sonnenschein. Après son doctorat, il fut nommé procureur au tribunal cantonal de Metz (1915-1918) : il y consacra déjà beaucoup d’énergie à ce qui allait rester une de ses préoccupations essentielles : la lutte contre « l’immoralité publique ». Revenu à Strasbourg en juillet 1918, il commença une nouvelle carrière dans l’administration municipale, mais en février 1919, Jean Keppi © et Camille Bilger © lui demandèrent d’établir les bases juridiques de la reconstitution du syndicalisme chrétien dans l’Alsace-Lorraine redevenue française. Dès la constitution de l’UGB (Unabhängige Gewerkschaftsbund), le 23 février 1919, Thielé en fut le Syndikus (directeur salarié). Il géra, jusqu’à son décès, les affaires juridiques et la formation des militants de cette « Fédération des syndicats indépendants d’Alsace et de Lorraine » et des organisations restées autonomes, mais liées par un accord de cartel avec l’UGB : le Syndicat indépendant (chrétien à partir de 1938) des cheminots (UEV), l’« Argentina » (union de commerçants et d’employés, comprenant à l’initiative de Thielé un « syndicat catholique des employés du commerce et de l’industrie ») et la « Fédération des syndicats féminins d’Alsace ». C’est lui qui négocia avec Gaston Tessier les conditions de l’adhésion des Alsaciens-Lorrains à la « Confédération française des travailleurs chrétiens » (CFTC), fondée en sa présence à Paris le 1er novembre 1919. Parfaitement bilingue, intermédiaire obligé entre les syndicalistes chrétiens de Strasbourg et ceux de Paris, il devint vice-président de la CFTC en 1930. Ses qualités d’interprète et de négociateur lui assurèrent également une grande influence à la « Confédération internationale des syndicats chrétiens ». Il fut, à partir de 1927, secrétaire administratif de l’« Internationale des employés chrétiens ». Propagateur inlassable de la doctrine sociale de l’Église catholique, il anima de nombreuses sessions de formation à l’usage des syndicalistes, des militants d’action catholique, des intellectuels, des séminaristes et des prêtres des diocèses de Strasbourg et de Metz. Il succéda à l’abbé Haegy © à la présidence de la « Fédération des cercles d’études » (1932) et Mgr Ruch © lui confia en 1933 la présidence du « Secrétariat social d’Alsace », animé par l’abbé Billing ©. Il présida aussi la caisse de maladie
« La Prévoyance ». En 1937, il devint trésorier de l’organisation internationale Caritas Catholica. Correspondant régional du quotidien parisien La Croix depuis 1935 et collaborateur de la revue L’Action populaire, président de « Radio-Famille
de l’Est » (1937), Thielé, soucieux de l’unité du catholicisme alsacien, a eu peu d’activités politiques, même après son élection à la vice-présidence de la « Ligue des catholiques d’Alsace » (1934). Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (1937).

Der Elsässer des 28.5.1931, 18-20.1.1938 ; J. Billing, Ein elsässischer Sozialapostel, Dr Ernest Thiele, Strasbourg, 1939 ; Christian Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris-Strasbourg, 1982 (index) ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7334 ; Ami du Peuple du 17.1.1988, n° 3 (portrait) ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 42, 1992, p. 143-144 ; Cd-Rom Le Maitron.

Léon Strauss (2001)