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TAEUBER-ARP Sophie Henriette Gertrude

Femme peintre et sculpteur (★ Davos, Grisons, Suisse, 19.1.1889 † Zurich 13.1.1943). Fille d’Émile Taeuber, pharmacien, et de Sophie Kuresi. ∞ 20.10.1922 Jean-Hans Arp ©. Après avoir fréquenté l’École des Arts et Métiers de Saint-Gall (1907-1910), elle continua sa formation dans les ateliers d’arts appliqués de Munich (1910-1912), où elle fut l’élève de Wilhelm von Debschitz. En 1912, elle intégra l’École des arts appliqués de Hambourg. Menant de front l’enseignement du tissage et de la broderie à l’École des Arts et Métiers de Zurich et la création artistique, elle fit la connaissance de Jean Hans Arp et adhéra au mouvement dada. En 1917, elle commença la série des « motifs abstraits ». L’année suivante, elle créa des marionnettes et des décors pour une pièce de Carlo Gozzi, Le roi Cerf, datant de 1762. En 1919, elle s’occupa de la chorégraphie du ballet Schwarzer Kakadu.
Suivit la période des « taches quadrangulaires » polychromes. En 1926, le couple se rendit à Strasbourg pour réaliser avec Théo van Doesburg le nouveau décor de la brasserie-dancing de l’Aubette (partiellement masqué ou détruit dès 1938, mais rétabli en partie depuis 1994). Sophie Taeuber multiplia les compositions géométriques au rez-de-chaussée et au premier étage, alors que Jean Hans Arp tapissa le sous- sol de lignes sinueuses et arborescentes. Installés depuis 1928 à Meudon dans une maison conçue selon leurs désirs, Sophie Taeuber et Jean-Hans Arp passèrent une dizaine d’années en région parisienne, chacun évoluant au gré de son inspiration. Successivement, Sophie Taeuber jeta son dévolu sur le groupe « Cercle et Carré » (1930), puis sur « Abstraction-Création » (1931-1934), enfin sur le groupe « Allianz » animé par Max Bill et Leo Leuppi (1936). Elle se lança dans la confection de reliefs et fonda avec César Domela la revue Plastique (1937-1939). Fuyant l’occupant, le couple d’artistes élut domicile à Grasse, puis revint en Suisse. C’est là qu’un accident banal, les émanations d’un chauffage défectueux, mit fin aux jours de Sophie Taeuber.

Son œuvre considérable, visible dans les Musées de Bâle, Paris, Philadelphie, Strasbourg et Zurich, comprend des peintures et des aquarelles, des reliefs et des sculptures, des collages, des vitraux et des travaux textiles. De nombreuses expositions rétrospectives lui ont été consacrées entre 1955 et 1990.

Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann ; G. Schmidt, H. Weber, Sophie Taeuber-Arp, Bâle, 1948 ; J. Arp, Onze peintres vus par Arp, Zurich, 1949 ; M. Seuphor, L’art abstrait, ses origines, ses premiers maîtres, Paris, 1949; idem, Dictionnaire de la peinture abstraite, Paris, 1957; K. Gerstner, « Die Aubette als Beispiel integrierter Kunst », Werk, n° 10, 1960; M. Staber, Sophie Taeuber-Arp, Lausanne, 1970; T. Wolters, « Décorations d’intérieurs créées et réalisées par Sophie Taeuber et Jean Arp », L’information d’histoire de l’art, n° 1, 1970; V. Beyer, Les vitraux des Musées de Strasbourg, Strasbourg, 1965, p. 42 ; Catalogue de l’exposition Sophie Taeuber-Arp, Strasbourg, 1977 ; Les Muses, t. 13, Paris, 1974, p. 4322-4323 ; A. Finck, Th. Rieger, Jean-Hans Arp, Strasbourg, 1986 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7223 ; H. Watts, Hans Arp und Sophie Taeuber. Die Elemente der Bilder und Bücher, Wolfenbüttel, 1989 ; Théodore Rieger, Françoise Thary, Philippe Jung, Destins de femmes-100 portraits d’Alsaciennes célèbres. Éditions le Verger, 1996, p. 109 ; E. van Straaten, Théo van Doesburg, Paris, 1993.

† Théodore Rieger (2000)