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STRAUSS Léon

universitaire, historien, (I) (★ Sarrebourg, Moselle, 14.9.1927). Fils d’Edmond Nephtali Strauss, (★ Sélestat 15.3.1886 d. Strasbourg 13.4.1965), professeur de lettres, et d’Alice Weil. ∞ I 8.9.1954 à Colmar Françoise Nanette Picard (★ Colmar 17.8.1925 d. Colmar 20.5.1976), professeur de sciences physiques, fille de Marcel Picard, employé de préfecture, et de Jeanne Cerf, professeur de mathématiques ; 2 enfants, ∞ II 27.6.1978 à Strasbourg Janine Nicole Marchal (★ Strasbourg 15.12.1927), professeur de français, fille de Jean-Paul Alexis Marchal, administrateur civil, et de Jeanne Lucie Kiener. Études secondaires aux collèges de Sarrebourg et de Cusset, Allier, au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, et au centre national d’enseignement par correspondance. Avec ses parents, il vécut de 1940 à 1945 à Vichy, Allier, puis à Chamalières, Puy-de-Dôme ; son père avait été mis à la retraite d’office en application du statut des Juifs, son frère fut déporté au camp d’Auschwitz- Monowitz, où il mourut. Léon Strauss « monta » le 4 juin 1944 au maquis de Saint-Genès-Champespe, Puy-de-Dôme. Après la dissolution de ce camp le 15 juin 1944, il servit dans diverses unités des Forces françaises de l’Intérieur dans le Cantal, puis, après la libération de l’Auvergne, en Bourgogne jusqu’en octobre 1944. Après la guerre, il a fait deux années en classes de Lettres supérieures et Première supérieure au lycée Fustel de Coulanges, puis il a poursuivi des études d’histoire à la faculté de Lettres de Strasbourg (1946-1950). Il a été reçu à la dernière session du certificat d’aptitude à l’enseignement de l’histoire et de la géographie dans les collèges (CAEC) en 1952 et à l’agrégation d’histoire en 1969. Après une année passée comme assistant de français à l’université populaire de Suède et au lycée de jeunes filles de Västerås (1950-1951), il enseigna quelques mois au collège de Saint-Avold, Moselle, avant de rejoindre le lycée Bartholdi de Colmar où il exerça de 1952 à 1973. Attaché de recherches au Centre national de recherche scientifique (Centre d’études germaniques de Strasbourg) entre 1973 et 1975, il a rejoint en 1976 l’Université de Strasbourg III où il a enseigné à l’Institut d’études politiques, d’abord comme maître-assistant, puis à partir de 1985 comme maître de conférences, ceci jusqu’à son départ à la retraite en 1992.

Léon Strauss a consacré l’essentiel de ses travaux à l’histoire d’Alsace des XIXe et XXe siècles, mais a particulièrement ancré ses recherches sur l’histoire du syndicalisme et du mouvement ouvrier, ainsi que sur l’histoire de la gauche en Alsace. D’autres publications portent sur les Alsaciens et Lorrains réfugiés et expulsés dans la France de Vichy, sur l’université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand et sur la création des congés payés en Europe. C’est à ces titres qu’il a été nommé membre du conseil
scientifique de la Revue d’Alsace, du comité de rédaction et de lecture du Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne où il a rédigé de nombreuses notices. En 1998-1999, il a fait partie du Comité scientifique institué par le secrétaire d’État aux Anciens Combattants pour étudier la création et proposer la trame historique du Mémorial d’Alsace-Moselle. Parallèlement à sa carrière d’enseignant et de chercheur, Strauss a mené une activité engagée dans la cité. Il a milité à Colmar à la Nouvelle Gauche (1957), puis après la fusion à l’Union de la Gauche socialiste, enfin au PSU (parti socialiste unifié) jusqu’en 1963. Au début des années 70, il a adhéré au Groupe d’action municipale de Colmar, puis au Parti Socialiste de 1973 à 1977. Avec quelques militants attachés à défendre les valeurs de la gauche, il a été à l’origine de la création en 1985 du Club Jacques Peirotes ©, un club de réflexion politique, mais qui se voulait aussi être un laboratoire d’idées. Il en assura la présidence de 1985 à 1990. Correspondant régional du « Maitron », Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier et du Mouvement social, Strauss a voulu associer un plus grand nombre de personnes à ce vaste chantier et a créé en 2001 l’association Alememos, Alsace mémoire du mouvement social, dont il assure la présidence.

F. L’Huillier (dir.), « Opinion publique et forces politiques en Alsace à la fin du Second Empire : le plébiscite du 8 mai 1870 dans le Haut-Rhin », L’Alsace en 1870-1871, Strasbourg, 1971, p. 105-188 ; « Les militants alsaciens et lorrains et les rapports entre les mouvements ouvriers français et allemands entre 1900 et 1923 », Revue d’Allemagne, Strasbourg, 1973, n° 3, p. 465-479 ; « La crise de Munich en Alsace (septembre 1938) », Revue d’Alsace, n° 105, 1979, p. 173-188; P. Klein (dir.), « Monde ouvrier et mouvement ouvrier du XVIIIe siècle à la Seconde Guerre Mondiale », L’Alsace, Paris, 1981, p. 227-272 ; J.-M. Boehler et alii (dir.), « Les organisations paysannes alsaciennes de 1890 à 1939 : notables et contestataires », Histoire de l’Alsace rurale, Istra, Strasbourg, Paris, 1983, p. 397-402 ; A. Wahl (dir,), » Les organisations sportives ouvrières en Alsace et en Lorraine (1899-1935) », Des jeux et des sports, Metz, 1986, p. 175-181 ; (avec J.-C. Richez), « Tradition et renouvellement des pratiques de loisirs en milieu ouvrier dans l’Alsace des années trente », Revue d’Alsace, 1987, n° 113, p. 217-237 ; J.-P. Rioux et alii, (dir.), L’Alsace-Lorraine, Les communistes français de Munich à Châteaubriant (1938-1941), Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, Paris, 1987, p. 369-387 ; En collaboration avec Richez, St. Jonas et F. Igersheim, direction de 1869-1935, Jacques Peirotes et le Socialisme en Alsace, BF Éditions, Strasbourg, 1989, 223 p.; En collaboration avec J.-C. Richez, direction de Les congés payés, n° 150, janvier-mars 1990 de Le Mouvement Social, Paris, et dans ce numéro ; Avec J.-C. Richez, « Généalogie des vacances ouvrières », Éditorial, p. 3-18; Avec J.-C. Richez, « Revendication et conquête des congés payés en Alsace et en Moselle », p. 79-105 ; Avec J.-C. Richez, Le mouvement social de mai 1968 en Alsace : décalages « et développements inégaux », Revue des Sciences Sociales de la France de l’Est, n° 17, 1989-1990, p. 117-153; R. Mengus (dir.), « Les sociaux-démocrates alsaciens et l’Encyclique Rerum Novarum », Cent ans de catholicisme social en Alsace, Presses Universitaires de Strasbourg, 1991 ; « Les délations de Rossé. Un document inédit », Saisons d’Alsace, n° 117, automne 1992, p. 237-248 et 263-271 ; « Exil, exclusion, extermination. Les juifs alsaciens en zone sud », ibidem, n° 121, automne 1993, p. 182-213 et 252-253 ; La grève des verriers de Vallérysthal en 1929 et la fondation de la verrerie ouvrière d’Hartzviller. Une première approche, Publication de la section de Sarrebourg de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Lorraine, Sarrebourg, 1994, 24 p. ; « Friedrich Spieser, un nazi alsacien face à la France », Avancées n° 2: Image de soi, image de l’autre : la France et l’Allemagne en miroir. Chantiers de recherche, Presses Universitaires de Strasbourg, 1994, p. 131-143; « Les salariés sous contrôle. Avec le Front du Travail », Saisons d’Alsace, été 1994, n° 124, p. 203-210; « Le dramatique été des Juifs d’Alsace », Ibidem, été 1994, n° 124, p. 225-229 ; P. Arnaud (dir.), « Le sport travailliste français pendant l’entre-deux-guerres », Les origines du Sport ouvrier en Europe, L’Harmattan, Paris, 1994, p. 193-218; A. Gueslin (dir.), « L’Université de Strasbourg repliée, Vichy et les Allemands », Les Facs sous Vichy, Clermont-Ferrand, 1994, p. 87-112; Avec D. Badariotti et R. Kleinschmager, Géopolitique de Strasbourg. Permanences et mutations du paysage politique depuis 1871, La Nuée Bleue, Strasbourg, 1995 ; Idem, « Les élections du printemps 1995 en Alsace », Revue d’Alsace, Strasbourg, n° 21, 1995, p. 297-334 ; Avec J.-C. Richez, « Un temps nouveau pour les ouvriers : les congés payés (1930-1960) », A. Corbin, L’avènement des loisirs 1850-1960, Paris, Aubier, 1995, p. 376-410, 459-464; « L’antisémitisme en Alsace dans les années trente », XVIIIe colloque de la Société d’Histoire des Israélites d’Alsace et de Lorraine Strasbourg 10 et 11 février 1996, Strasbourg, 1996, p. 77-89; « Fritz Spieser. Le Reconstructeur de la Burg» , Hunebourg, un rocher chargé d’histoire, Strasbourg, 1997, p. 121-173 ; En collaboration avec P. Deyon et J.-CI. Richez, direction de Marc Bloch, l’historien et la cité, Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 1997 et dans ce volume : « Marc Bloch résistant », p. 183-196 ; « Les réfugiés et expulsés alsaciens et mosellans dans la France de Vichy, 1940-1944 », Paul Levy et Jean-Jacques Becker, Les réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale, Les Annales de la Mémoire, CERHIM, Centre régional d’Histoire de la Mémoire, Confolens, 1999, p. 13-34 ; « Retour à Clermont. Sur les traces de l’exil » (photographies de Christophe Bourgeois), Les Saisons d’Alsace, nouvelle série, n° 6, printemps 2000, p. 108-126 ; 1789-1939 ; Freddy Raphaël (dir.), « Les Juifs d’Alsace, la nation et la politique », Regards sur la culture judéo-alsacienne, La Nuée Bleue, Strasbourg, 2001, p. 153- 166, 270-272 ; « L’Alsace de 1918 à 1945. D’une Libération à l’autre », Hildegard Châtellier et M. Mombert (éd.), La presse en Alsace au XXe siècle, Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 2002, p. 39-52 ; « Le CEG replié à Clermont-Ferrand (1939-1945) », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, t. 34, n° 3, juillet-septembre 2002 (« Un regard français sur l’Allemagne. Le cas du Centre d’études germaniques », p. 347-352 ; avec Françoise Olivier-Utard et Pierre Schill, « Les particularités de l’ancien réseau d’Alsace et de Lorraine » dans : M.-L. Goergen (dir.), Cheminots et militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, Les Éditions de l’Atelier, Paris, 2003, p. 50-52 ; « L’université française de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, 1939-1945 », Chr. Baechler, F. Igersheim, P. Racine (dir.), Les Reichsuniversitäten de Strasbourg et de Poznan et les résistances universitaires, Strasbourg, 2005, p. 237-261 ; E. Crawford et J. Olff-Nathan (dir.), La science sous influence. L’université de Strasbourg, enjeu des conflits franco-allemands 1872-1945, Strasbourg, 2005; Avec Françoise Olivier-Utard, « Résister aux dictateurs fascistes », p. 173-174; « Les étudiants alsaciens-mosellans dans l’entre-deux-guerres : une génération sacrifiée ? » p. 175-178 ; « Chronique de la Faculté des sciences de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand », p. 179-184.

Notices dans J. Maitron (dir.) Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, Encyclopédie de l’Alsace, dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, dans Komintern : l’histoire et les hommes et dans Cheminots et Militants : un siècle de syndicalisme ferroviaire. Comptes rendus d’ouvrages dans la Revue d’Alsace depuis 1979. Participation à la série de films Cinquante ans d’histoire filmée de l’Alsace (1918-1968), Carmin Films, Strasbourg.

François Uberfill (2006)