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STRAUS Isidore

Physiologue, professeur de pathologie expérimentale, (I) (★ Dambach-la-Ville 24.3.1845 d. Paris 6.12.1896). Fils d’Anselme Straus, négociant, et de Pauline Leutershauser († Strasbourg 26.3.1866), originaire de Scheuhausen, Bavière. Études médicales à Strasbourg, commencées en 1862. Interne des hôpitaux civils, il soutint sa thèse doctorale en 1868 par un Essai sur la dégénérescence graisseuse des muscles. L’année suivante, il se présenta avec une dispense d’âge au concours pour l’agrégation en chirurgie et obstétrique avec une thèse Sur les ruptures du périnée chez la femme et leur traitement, mais ne fut pas admis. Il fut, avec Albert Blum, rédacteur en chef de la Gazette médicale de Strasbourg depuis la défaite de 1870 jusqu’à son option pour la France en 1872. Durant la guerre de 1870, il servit sur le champ de bataille de Froeschwiller et aux ambulances de Haguenau, puis comme médecin-major de la Garde nationale lors du siège de Paris. Établi dans cette ville, il devint successivement chef de clinique médicale à l’Hôtel-Dieu (1873), puis médecin des hôpitaux (1876). Malgré un nouvel échec au concours d’agrégation en 1875, il fut nommé professeur en 1878, avec la présentation d’une thèse Sur l’ictère chronique. Il venait d’être reçu à la suite d’un nouveau concours, agrégé à la faculté de Médecine, le premier de sa promotion. Sa carrière atteignit un sommet quand il succéda à Vulpian, en 1888, dans la chaire de pathologie expérimentale et comparée où il consacra l’essentiel de ses leçons à la bactériologie. De fait cette notoriété incontestée dont il bénéficiait dans les milieux scientifiques parisiens, Straus l’avait acquise à la faveur de ses dispositions pour la recherche et par l’originalité de ses études portant, entre autres, sur le choléra et la tuberculose. En relation de travail avec le laboratoire de Pasteur, Straus fut désigné comme chef de la mission française en Égypte, comprenant Roux, Thuillier et Nocard, avec le but de rechercher l’agent causal d’une épidémie de choléra qui s’y était déclarée depuis juin 1883 ; l’année suivante, il effectua une nouvelle enquête à Toulon en compagnie de Roux. Chevalier de la Légion d’honneur.

Membre du comité de rédaction des Annales de l’Institut Pasteur depuis les débuts (1887), il fut également l’un des fondateurs et un des collaborateurs les plus actifs des Archives de médecine expérimentale et d’anatomie pathologique. Le docteur Straus s’est surtout consacré aux études de pathologie générale et de bactériologie. Outre ses thèses de doctorat et d’agrégation tant à la faculté de Strasbourg qu’à celle de Paris (Essai sur la physiologie de la dégénérescence graisseuse des muscles, Strasbourg, 1868 ; Des ruptures du périnée chez la femme et des opérations auxquelles elles donnent lieu, Strasbourg, 1869 ; Recherches expérimentales sur l’inflammation, 1870; Des contractures, Paris, 1875 ; Des Ictères chroniques, Paris, 1879), il a laissé d’importants travaux : Recherches expérimentales sur la transmission des maladies virulentes aiguës de la mère au fœtus (1882) ; Exposé des recherches sur le choléra en Égypte, avec MM. Roux, Nocard et Thuillier (1883) ; Leçons sur le choléra (1884-1885) ; Le charbon des animaux et de l’homme (1887) ; Analyse bactériologique de l’air (1888) ; avec Adolphe Wurtz ©, Recherches microbiologiques sur l’utérus après la parturition physiologique (1888) ; Traité de bactériologie (1891) ; La tuberculose et son bacille (1895). Il traduisit enfin Pathologie de Virchow en français.

Archives départementales du Bas-Rhin, état-civil, 5 Mi 83 11 N ; G. Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, 1893, p. 1476 ; S. Wininger, Grosse Jüdische National-Biographie, t.6, 1896, p. 46 ; Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, V, p. 256-259 (portrait) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 840 ; Biographisches Lexikon der hervorragenden Ärzte, Nachträge II, 1962, p. 1527 ; Héran J. et Mantz J.-M., dir., Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, 1997, p. 297, 352, 381.

Théodore Vetter et Jean Daltroff (2000)