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STOLTZ (STOLZ) Hans

Agent seigneurial, chroniqueur, (C) (★ v. 1475 † Guebwiller après 1546). On dispose de peu de renseignements sur sa vie. Un dénommé Stoltz figure — sans plus de précisions — sur les rôles de la taille (Gewerff) levée à Guebwiller entre 1523 et 1526, ainsi qu’en 1546. Stoltz est l’auteur de la plus ancienne chronique connue consacrée principalement à la cité du Florival depuis les origines jusqu’en 1540 : Ursprung und Anfang der Statt Gebweyler. L’original de ce récit mêlant éléments mythiques et historiques est perdu. Une copie établie en 1620 par un certain Nicolas Talloutsche, de Lure, est conservée à la Bibliothèque municipale de Colmar (Ms 539). Ce manuscrit de 57 feuillets, que la tradition locale a désigné également sous le nom de Chronique du cordonnier, « dénote une main exercée, mais l’orthographe et l’incorrection du langage trahissent le Welche » (Sée). En dépit de ses imperfections, ce texte a constitué la principale source pour la partie médiévale de la Chronique [des Dominicains] de Guebwiller compilée autour de 1720 par frère Séraphin Dietler ©. C’est à l’initiative de l’éditeur-imprimeur Jean Baptiste Jung © que Julien Sée © publia dans la série des « Chroniques d’Alsace », en 1871, le journal de Stoltz sous le titre : Hans Stoltz‘s Ursprung und Anfang der Statt Gebweyler. Sagen und Tagebuch eines Bürgers von Gebweiler zur Zeit des Bauernkrieges. L’ouvrage fournit des indications précieuses tant sur les événements de la vie quotidienne locale, entre 1520 et 1540, que sur les incidences de ces deux mouvements majeurs qu’ont constitué en cette première moitié du XVIe s., dans la vallée du Rhin, la guerre des Paysans et la Réforme. Par ailleurs, la déférence de ton adoptée envers le seigneur territorial — le prince abbé de Murbach —, la condamnation sans appel des hérétiques bâlois ainsi que les rares informations autobiographiques relevées dans la Chronique (nominations à la corporation des vignerons de la ville haute et à la commission d’abornement du fief d’Oberhergheim) permettent de voir en Stoltz un bourgeois de Guebwiller ayant occupé une fonction d’une certaine importance au sein de l’administration murbachoise.

Archives municipales Guebwiller, BB 7, CC 47 ; J. Baquol, P. Ristelhuber, L’Alsace ancienne et moderne ou Dictionnaire topographique historique et statistique du Haut et du Bas-Rhin, Strasbourg, 1865, 3e éd., p. 159 repris par Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 837 (erreur sur la date de naissance ; cite également à tort Stoltz comme l’un des auteurs de la Chronique [des Dominicains] de Guebwiller rédigée, en fait, par frère Séraphin Dietler ; J. Sée, Hans Stoltz’s Ursprung und Anfang der Statt Gebweyler. Sagen und Tagebuch eines Bürgers von Gebweyler zur Zeit des Bauernkrieges, Colmar, Guebwiller, 1871; Les ouvrages généalogiques de W. Stolz : Zwischen Vorgestern und Gestern. Werdegang einer elsässisch-breisgauischen Familie, Fribourg-Br., 1978, Die Hans Stolz’sche Gebweyler Chronik. Zeugenbericht über den Bauernkrieg am Oberrhein, 1979, et Sie hatten kein leichtes Leben die Sundgauer Stolz. Daten und Fakten aus der Geschichte einer oberrheinischen Familie, Fribourg-Br., 1980, sont à utiliser avec précaution, l’auteur se fondant principalement sur une documentation de seconde main et des notes familiales en partie disparues pour développer sa thèse (Stoltz dit l’aîné, originaire de Strasbourg, serait issu de la famille Stoltz von Staufenberg, du nom d’un fief épiscopal situé près d’Offenbourg. Arrivé à Guebwiller en 1499, sa formation humaniste et juridique l’aurait conduit à exercer les fonctions de secrétaire de chancellerie et de greffier municipal. Stoltz serait décédé de la peste en 1540). Pour une mise au point, cf. le chap. de F. Gueth, « La Chronique des Dominicains de Guebwiller. Origines, formes et destin d’un manuscrit », in : Frère Séraphin Dietler. Chronique des Dominicains 1124-1723, publ. par la Société d’histoire et du musée du Florival, sous la dir. de Ph. Legin, Guebwiller, 1994, p. 49 avec notes infra-paginales (mise en garde contre les transcription et traduction « souvent approximatives » de la Hans Stoltz’sche Chronik, éd. en 1979 par W. Stoltz, ainsi que sur sa « longue préface [qui] relève quelquefois plus de la reconstitution journalistique que du document historique »).

† Pierre-Marie Maulbecker (2000)