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STOFFEL Jean Georges

Archéologue, bibliothécaire, (C) (★ Sainte-Croix-en-Plaine 4.1.1819 † Colmar 3.9.1880). Fils de Jean Georges Stoffel, cultivateur, et de Jeanne Heymann. ∞ Françoise Fanny Heymann ; 1 fils, Armand, commis de commerce établi à Belfort.
Il reçut les premières notions des langues française et classiques d’un jeune prêtre qui habitait Sainte-Croix. À l’âge de 12 ans, Stoffel entra au collège de Colmar. Un ami de la famille le présenta en mai 1836 au secrétaire général de la préfecture. Celui-ci, après lui avoir fait subir les épreuves de capacité en droit, recommanda le protégé au préfet qui, le 17 du même mois, le nomma surnuméraire, puis l’enrôla dans l’administration des forêts. Il employa ses moments de loisir à faire des recherches sur les constitutions des paysans au Moyen Âge, les droits, les mœurs, la langue. Étudiant l’Edda ainsi que les chants des Niebelungen, il devint un des membres les plus actifs de la Société littéraire (février 1845) et plus tard, de la Société républicaine de Colmar (avril 1848). En reconnaissance de ses services et de ses capacités, Stoffel fut, nommé, en 1849, percepteur à Durlinsdorf, avec résidence à Oberlarg, puis en 1851, sur place. Dans cette région, il trouva un terrain fertile pour poursuivre ses recherches sur les costumes, les langages. En 1856, Stoffel fut appelé à la perception de Habsheim. Dès lors, il dénombra dans la forêt de la Hardt une cinquantaine de tumuli et participa aux fouilles archéologiques entre Rixheim et Zimmersheim en octobre 1859. Mais à Habsheim, Stoffel rédigea et publia la première édition de son Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin en 1868 (réédité en 1876), à la demande du ministre de l’instruction Victor Duruy, ce qui lui valut une bague en or avec le titre d’officier d’Académie. En 1867, il fut appelé à Friesen avec l’autorisation de résider à Altkirch. Il donna également une intéressante étude sur l’ancienne Larga, habitat gallo-romain dans le Sundgau, publiée dans la Revue d’Alsace (1872 et 1873). Dans les colonnes du Journal d’Altklrch, il livrait régulièrement des articles comme « Sur la transformation réciproque des noms de familles allemands et français en Alsace ». En 1871, il obtint sa mise à la retraite par le gouvernement français après qu’il eut opté pour la France à Altkirch d’abord, puis à Belfort. Ses connaissances des affaires publiques le recommandèrent tout naturellement à siéger comme membre de la Commission mixte française chargée de surveiller l’exécution du traité. Le premier travail qu’on lui confia fut de trier parmi les titres qui se trouvaient aux Archives préfectorales de Colmar les documents relatifs à Belfort et à la centaine de communes restées françaises, de les classer et de les inventorier avant de les remettre aux autorités compétentes. Peu après, ses amis l’ayant décidé à rester à Colmar, il retira son option et reçut par décret impérial de Berlin une pension de 1400 marks à la place de la pension française. En 1873, il fut appelé à remplacer le professeur Thomas comme bibliothécaire de la ville de Colmar dont il contribua à enrichir les collections. La dernière publication importante de Stoffel est le Tomus miraculorum sancti Theobaldi, publié en 1875 dans son texte original avec relevé des localités, d’après le manuscrit retrouvé quelques années auparavant dans le grenier du presbytère de Heimsbrunn. Souffrant, Stoffel fréquentait les bains de Niederbronn et de Lenk, en Suisse, mais ne retrouva pas la santé.

Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, IV, n° 8, p. 44 (portrait). Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 835; B. Schnitzler, La passion de l’Antiquité. Six siècles de recherches archéologiques en Alsace, Strasbourg, 1998 (index).

Paul-Bernard Munch (2000)