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STOCKER Joseph Albert Marie

Religieux rédemptoriste, (C) (★ Epfig 21.7.1893 † Colmar 5.2.1965). Fils de Joseph Stocker, cultivateur, et d’Alphonsine Metz. Après un court passage au Progymnasium d’Obernai (1905-1906), il entra au juvénat de la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur à Uvrier, canton de Fribourg, Suisse. En 1912, à l’issue de ses humanités, il entra au noviciat de Goedenraad, Pays-Bas, où il prononça ses premiers vœux le 8 septembre 1913. Ses études de théologie à Echternach, Luxembourg, furent interrompues dès août 1914 par son incorporation dans l’armée allemande. Mobilisé d’abord comme pontonnier à Coblence, il fut affecté, en mai 1915, à l’hôpital militaire allemand installé à Vouziers, Ardennes, comme infirmier. Comme Alsacien, il fut muté, en 1916, sur le front oriental, à Riga. Démobilisé en novembre 1918, Stocker retourna à Echternach où il reprit ses études de théologie. Ordonné prêtre en 1922 à Beauplateau, Belgique, il fut affecté au couvent de Bischenberg, commune de Bischoffsheim. Privilégiant dès sa jeunesse une dévotion profonde à la Vierge, il fonda, en 1926, la supplique à Notre-Dame du Perpétuel
Secours (Gebetswache) dont il resta aumônier général jusqu’à sa mort. À l’usage des pratiquants, il rédigea plusieurs livres de piété en allemand et en français et fonda une revue en 1926 Maria Immer-Hilf. Zeitschrift für Seelenleben, devenue en 1947 : Le Perpétuel secours. Maria Immerhilf. Marianische Volkszeitschrift. Après avoir séjourné dans les couvents de Sarreguemines, Moselle (1928-1929), et de Haguenau (1930-1936), Stocker fut désigné par ses supérieurs pour fonder une nouvelle communauté à Cravanche, Territoire de Belfort, en 1936. Il y construisit un couvent et y introduisit la supplique en langues française et allemande. Après l’évacuation d’une partie des habitants des départements rhénans vers le sud-ouest de la France, il créa l’Œuvre de secours pour les évacués d’Alsace-Lorraine qui leur fournissait une assistance matérielle et financière. La guerre achevée, Stocker vécut dans les couvents de Riedisheim (1945-1948) et de Haguenau (1945-1949) avant d’être nommé supérieur de la communauté et directeur du pèlerinage des Trois-Épis en 1949, auquel il donna un nouvel essor. En 1950, il plaça dans la chapelle une statue de l’apparition, œuvre d’Albert Erny © de Colmar et, en 1952, il créa l’adoration perpétuelle de jour du saint Sacrement pour femmes et jeunes filles dans le sanctuaire marial. Son projet de construction d’un nouveau sanctuaire ne se réalisa qu’après son départ des Trois-Épis. Nommé conseiller du provincial en 1953, avec résidence à Strasbourg Montagne-Verte, il fut ultérieurement supérieur à Riedisheim (1955-1959) et au Bischenberg (1959-1962). Appartenant à une génération d’Alsaciens parfaitement bilingues, il consacra alors le plus clair de son temps au ministère de la prédication (missions, prédications et retraites).
Gebetswache bei der Immerwährenden Hilfe, Colmar, 1926, réédité plusieurs fois, en français et en allemand; Instruction pour le Comité de la Supplique. Unterricht für den Vorstand der Gebetswache, Colmar, [1930] ; Wachet und betet ! Zwölf Sühnestunden im Geiste des heiligen Alfons und vollständiges Gebetbuch für aile Herz Jesu Verehrer, Haguenau, 1931 et Kevelaer, 1934 ; Zwiegespräche mit Maria für Maimonat, Gebetswache, Betrachtungen und Exerzitien, Colmar, 1932 ; Der heilige Gérard Majella, Haguenau, 1932 ; St. Alfons von Liguori. Das Jesuskind. Besuche bei der Krippe, herausgegeben von P. Albert Stocker, Colmar, 1933 ; « Die Gebetswache », Missionskonferenzen der Norddeutschen Provinz der Redemptoristen, (Bonn), 5, 1934, p. 97-101 ; Douze heures saintes de Saint-Alphonse, Cravanche, s.d. ; Mon samedi, Cravanche, 1945 ; Association de Marie Corédemptrice, Cravanche, 1945 ; La supplique dans la paroisse, Cravanche, s.d. ; Le Salve Regina. Une supplique différente pour chaque semaine de l’année, Belfort, 1947 ; La supplique à Marie, mère du Perpétuel Secours. Manuel de prières, Haguenau, 1947 ; Salve Regina. Eine Marienandacht für jede Woche des Jahres, Haguenau, 1949 ; Notre-Dame des Trois-Épis, Colmar, 1955 ; « Notre-Dame des Trois-Épis », Marie (Nicolet, Québec), janvier-février 1955, p. 26-39 ; « Nachrichten aus unseren Gebetswachen », Maria Immerhilf, 30, 1962, p. 141.
Archives de la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur, province de Strasbourg, Ostwald, Conspectus personalis Provincia Argentoratensis C.SS.R., n° 121 ; M. De Meulemeester, Bibliographie générale des écrivains rédemptoristes. Deuxième partie. Auteurs rédemptoristes A-Z, Louvain, 1935, p. 409-410 ; P. Henlé, Lebensbilder verstorbener Redemptoristen der Strassburger Ordensprovinz nebst einer kurzen Geschichte der Provinz und ihrer Niederlassungen, Guebwiller, 1937, p. 18; A. Ulrich, « Der hochwürdige Pater Albert-Maria Stocker 1893-1965 », Maria Immerhilf, 33, 1965, p. 67-71 ; idem, « R. P. Albert-Maria Stocker und seine Tätigkeit in Drei-Aehren », ibidem 33, 1965, p. 88-90 ; « Gründer und Generalaumonier der Gebetswache. Der hochwürdige Pater Albert-Marie Stocker (1893-1965) », ibidem 33, 1965, p. 115-119 ; idem, « Ein nimmermüder Marienapostel. Marianische Tätigkeit des H. H. P. Stocker auf dem Bischenberg und in Riedisheim », ibidem 33, 1965, p. 177-179 ; C. Dungler, « Le R.P. Albert-Marie Stocker (1893-1965) », Almanach Notre-Dame du Perpétuel Secours, 23, 1966, p. 80-91 ; idem, Le père Albert-Marie Stocker, rédemptoriste 1893-1965, S.I., 1966 ; idem, « P. Albert-Maria Stocker (1893-1965) », Maria Immerhilf Kalender, 29, 1966, p. 81-91.

Jean-Paul Blatz (2000)

1. STOCKHAUSEN Franz Anton (François Antoine) et Marguerite, née SCHMOUCK, harpiste, (C) (★ Cologne 1.9.1789 † Colmar 10.9.1868). Fils de Philipp Stockhausen, forgeron, et d’Odilia Breuer. Naturalisé français le 10 janvier 1840. ∞ 16.4.1822 à Paris Marguerite Schmouck, cantatrice, (C) (★ Guebwiller 29.3.1803 † Colmar 6.10.1877), fille de Louis Schmouck, notaire, et de Marie Catherine Gilli, tessinoise. En 1812 il se fixa à Paris où il ouvrit une école de chant. C’est par son intermédiaire et celui de son ami, le violoniste Christian Urban, que Habeneck découvrit la Symphonie « héroïque » de Beethoven. Après son mariage, il mit son talent au service de la carrière de sa femme, élève de G. Caruffo, avec laquelle il se produisit dans les salons parisiens, puis en Suisse (1825) où le couple résidait à Genève. Par conviction religieuse, la cantatrice refusa un engagement au Théâtre italien de Paris en 1827 mais obtint, peu après, un premier triomphe à la Royal Academy de Londres. Pendant une dizaine d’années, elle fut fêtée dans toute l’Angleterre où elle se fixa en 1830, non sans faire des séjours prolongés en Allemagne, en Alsace et en Suisse. Chargée d’une très nombreuse famille, elle interrompit sa carrière en 1840. Après avoir fait ses adieux à Londres, elle chantait le 24 juin à Strasbourg, dans le cadre des fêtes de Gutenberg, aux côtés de sa nièce et élève Joséphine Bildstein. Les Stockhausen se retirèrent à Guebwiller, puis à Colmar
(1846) où ils s’attachèrent à développer le goût pour la musique classique.

2. STOCKHAUSEN François (Franz) Henri, pianiste et chef d’orchestre (★ Guebwiller 31.1.1839 † Strasbourg 4.1.1926). Fils de 1. ∞ 1888 Marie Pflieger (★ Guebwiller). Son frère aîné, Julius (★ Paris 1826 † Francfort/Main 1906), célèbre baryton allemand, le fit venir à Paris en 1856, où il travailla le piano avec Ch. Alkan. Il reçut ensuite une formation complète au Conservatoire de Leipzig (1860-1862) dans les classes de Moscheles et Playdy (piano), E. Richter et Hauptmann (théorie), Davidoff (violoncelle). Le pianiste se perfectionna ultérieurement auprès de Clara Schumann. En 1862, il s’établit à Thann comme professeur, participant à des concerts de musique de chambre classique dans toute la région. De 1865 à 1867, son frère l’appela à la Singakademie de Hambourg pour enseigner le piano et le chant. En 1868, il prit la direction de la maîtrise de la cathédrale de Strasbourg, qu’il conserva jusqu’en 1900, et celle de la très protestante Société de chant sacré. Le 4 septembre 1871, il fut nommé directeur du Conservatoire, poste qu’il occupa durant 35 ans. Il y enseigna le piano pendant quelques années, puis le chant. De 17, le nombre des classes passa à 23 pour atteindre 50 à la fin du siècle, cependant que de nouveaux locaux étaient affectés à l’établissement, en 1877, dans l’Aubette restaurée. Alors qu’on envisageait d’engager un ensemble extérieur pour assurer les représentations du nouveau théâtre impérial concessionné d’Alsace-Lorraine, le jeune directeur sut éviter le démantèlement de l’ancie orchestre, désorganisé à la suite du départ de Hasselmans © et de la destruction du théâtre. Il plaidna dès 1872 pour la création d’un orchestre qui serait mis gratuitement à la disposition du Théâtre, et celle de concerts d’abonnement gérés par la Ville. Ceux-ci prirent rapidement un essor remarquable. Brahms, que Stockhausen défendit inlassablement, Saint-Saëns et Richard Strauss furent invités à y jouer et diriger leurs œuvres; les solistes les plus réputés s’y firent entendre. En créant en 1878 le chœur du Conservatoire, Stockhausen ouvrit les programmes aux grandes partitions vocales de Bach à Schumann, de Berlioz à Franck, Verdi et Bruckner. C’est lui qui donna la première audition de la Passion selon Saint-Jean de J. S. Bach à Saint-Guillaume (1886). Homme d’ouverture, il joua un rôle de premier plan dans la vie musicale strasbourgeoise, sous l’annexion allemande.

J. Wirth, Julius Stockhausen, der Sänger des deutschen Liedes, Francfort/Main, 1927 ; Elsassland 7, 1927, p.332-335; M. Steinlen-Ensfelder, « Une dynastie d’artistes alsaciens, les Stockhausen », La Vie en Alsace, 1930, p. 105-109, 135-138, 161-168; Théodore Rieger, Françoise Thary, Philippe Jung, Destins de femmes-100 portraits d’Alsaciennes célèbres. Éditions le Verger, 1996, p. 12, 75; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, III, p.304, 314, 475; G. Honegger, Le Conservatoire et l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, Strasbourg, 1998 ; M. Geyer, La vie musicale à Strasbourg (1871-1914), Strasbourg-Paris, 1999, p. 295 (index).

Geneviève Honegger (2000)