Poête dialectal, (PI) (★ Strasbourg 5.12.1881 † Strasbourg-Koenigshoffen 9.10.1961). Fils de Frédéric Stephan, directeur d’école à Koenigshoffen, et de Marie-Madeleine Haury. Épouse décédée en 1953 ; 2 fils. Instituteur, directeur d’école. A
l’issue de ses études à l’École normale, il débuta sa carrière comme auxiliaire dans les faubourgs de Strasbourg, à Cronenbourg et à Koenigshoffen. Il fut nommé instituteur dans ce dernier lieu en 1908 et devint directeur de l’école en 1936. Il était apprécié pour ses déclamations dès avant la Première Guerre mondiale. Il était alors membre du Herderbund et de l’Alsabund. La désaffection de la littérature allemande dans l’opinion après 1918 conduisit Stephan à écrire lui-même de petits poèmes en alsacien (Schnirichle), ce qui fit qu’on lui donna le surnom de Schnirichlefritz. Il en publia trois petits volumes dès 1926: Des minem Repertoire. La presse locale lui ouvrit ses colonnes, surtout le dimanche. Les lecteurs appréciaient les traits de l’esprit alsacien et l’évocation de la vie quotidienne (Vum Handwerk). Stephan composa également des sketches, des pièces de théâtre et des opérettes. La Grossi Waesch fut ainsi mise en musique par Ernest Heyler. Ses séjours dans sa résidence au Freudeneck, près de Waldersbach, inspirèrent cet auteur. Son E richer Ernedaa célèbre l’œuvre de Jean Frédéric Oberlin ©. Cette pièce fut représentée dans les cercles protestants en 1927. Ses contes de Noël, animés par le groupe théâtral et musical de l’Orphelinat de Strasbourg, étaient retransmis par Radio Strasbourg. Membre de la Société des écrivains d’Alsace et de Lorraine.
Théâtre et contes : Discheldeckdich (Finele), 1920 ; S’Reisefiewer (1922) ; D’r Küechehansel ; Sunnegold ; D’r wild Mann ; D’bekehrt Bubbemamme ; D’r klein Hans im Schnokeloch ; D’r Flennepeterle ; E richer Ernedaa (1927) ; Wiewerkriej in Zwiwelshüese, Grossi Wäsch, In d’r Schmidde, Maistubb, D’r Ziginerschangi ; Erne im Steintal. Poésies : Unseri Kneckes, Elsässischi Schnirichle, 1937 ; Er und Ess, Luschtigi Elsässer Schnirichle, 1937 ; Uss min Repertoire (Luschtigi Elsässer Schnirichle züem Vortrawe), 1945 ; Lache isch gsund, Neji elsässer Schnirichle üss unser miese Zitte, 1946 ; Alts und Nejs zum Lache, Luschtigs Dings üss güete un schlachte Zitte, 1947 ; D’Johrszitte, Frohi Vers ; Gsundheit, Frohi Vers, Vum Bubbel bis züem Bababa, e Läwesspiejel in luschtiche Vers ; Vun Jäjer, Jächdler, Haas un Hund, Neji Schnirichle, 1954 ; Verreisse, Rumspaieise, Neji Schnirichle, 1955 ; Lumpepack un Bettelsack, Neji Schnirichle, 1956 ; D’r Amorin d’r Narrekapp, Luchtigs Dings vun Ihm un Ihre, 1956 ; Vum Handwerik un sim goldne Bodde (1957) ; Neji Schnirichle – Es isch emole gsinn, 1957, Hümor un Ernscht üss alte Zitte.
Le Nouvel Alsacien des 5.12.1956, 19.11.1957, 4.12.1960 (portrait), 13.10.1961 (portrait) ; Dernières Nouvelles d’Alsace des 12 et 15.10.1961 ; Voix d’Alsace du 1.11.1961 ; G. Holderith, Poètes et prosateurs d’Alsace, une anthologie, Strasbourg, 1978, p. 188-190. R. Matzen, 100 Schnirichle von Fritz Stephan, Strasbourg, 1999 (avec J. Wurtz).
† Jean-Pierre Kintz (2000)