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STEINC(K)ALLENFELS von

Famille issue de la région de Kirn (Hunsrück) où se trouve la localité de Kallenfels avec ses deux châteaux, le Stein et le Kallenfels, (PI) depuis la Réforme. En 1261, le comte Heinrich von Stein hérita les deux châteaux forts et prit ainsi le nom de Steincallenfels. Ses descendants, qui furent à l’origine de cinq branches, s’établirent dans le pays rhénan, le Westrich et l’Alsace et entrèrent en possession, à titre de fief mouvant de la maison palatine Veldenz-Deux-Ponts, des terres rattachées au village d’Asswiller, par le mariage, en 1570, de Catharina von Dalheim, veuve de Bernhard Flach von Schwarzenberg, avec Heinrich von Steincallenfels († 1605), fils de Jean Melchior de Steincallenfels-Bundenbach († 1557). Possessionné dans le pays de Deux-Ponts, il transmit le fief à ses descendants qui le possédèrent jusqu’à la Révolution. Exerçant à Asswiller la haute, la moyenne et la basse justice, les Steincallenfels ne jouissaient toutefois pas de la supériorité territoriale, mais participaient aux privilèges et prérogatives qui étaient de la compétence immédiate de l’Empire. À sa mort en 1606, Catharina von Dalheim laissa comme héritiers Hans Wilhelm Flach von Schwarzenberg et deux filles issus du premier lit, et Hans Jacob (1572-1658), issu du second lit. Ce dernier épousa vers 1600 Susanna Maria Ursula von Koppenstein-Geispitzheim et Asswiller lui échut en partage. À sa mort, les biens furent administrés en commun par ses fils, Hans Jacob II, lieutenant-colonel († 1688) et Hans Heinrich I, conseiller privé des Rhingraves et bailli de Diemeringen. Ce dernier acheta en 1648 le Hansmannshof, ancienne ferme du comte palatin Georg Johann II von Veldenz située sur le territoire de Struth. De son épouse Anna Juliana von Helmstatt, Hans Jacob II eut trois enfants dont Georges Jacques, officier du régiment lorrain des cuirassiers Lobkowitz, au service de l’armée impériale, et Bernard Frédéric (★ 1650 † 1726), marié avec Félicité de Hunolstein-Merxheim. De la roturière Cécile, fille du lieutenant autrichien François Wursten, Georg Jacob eut deux enfants: Jean Jacques Constantin et François Joseph Albert. Anoblis le 5 avril 1709 par l’empereur Joseph I, ils furent autorisés à se nommer « von Kallenstein » et élurent domicile à Ingwiller. En 1680, le rhingrave Johann X von Diemeringen fit don à Bernard Frédéric de biens situés à Dehlingen. Pendant la guerre de Hollande (1672-1679), Asswiller fut épargné, car les Steincallenfels avaient rendu des services militaires à la France et Louis XIV leur donna une sauvegarde qui assura à leur seigneurie la protection royale et la dispense du logement des troupes. Asswiller devint française pour la première fois en 1680, par décision de la « Chambre de réunion » de Metz. Considérée, deux ans plus tard, comme faisant partie de la Lorraine, elle resta néanmoins sous souveraineté française. Régie par les frères Jean-Jacques III († 1730), Guillaume Casimir et Jean Henri II de Steincallenfels, dit le Jeune († 1699), époux de Maria Eve de Bundenbach, elle retourna, après le traité de Ryswick (1697), à l’empire germanique. Jean Jacques de Steincallenfels se mit également au service de la France et eut plusieurs distinctions comme lieutenant-colonel du régiment Alsace-lnfanterie. Il mourut le 15 mai 1730 et fut inhumé en l’église d’Asswiller. Son fils Jean Frédéric (★ 13.2.1699 † Asswiller 13.5.1758), baron d’Asswiller, fut maître de chasse et conseiller aulique de l’héritier du duché de Deux-Ponts, le comte Christian de Birkenfeld. Il fit rénover l’église luthérienne en 1752 et assura la liberté de conscience aux réformés venus de Suisse, du Palatinat et du duché de Deux-Ponts. Sous son règne, les juifs furent également autorisés à s’établir sur ses terres, en payant un droit de protection. Le 16 mai 1758, il fut inhumé au cimetière de Deux-Ponts, à côté de son épouse Marie Charlotte Eckbrecht de Durkheim. Son fils Christian Frédéric (★ Asswiller 25.5.1733 † Strasbourg 15.11.1771) fut, comme son père, conseiller et grand veneur du duc de Deux-Ponts. Le 2 septembre 1761, il épousa à Sulzbach la baronne Jeanne Louise Catherine de Zillenhardt, née en cette localité le 10 octobre 1739. C’est à lui qu’on doit, en 1760, le renouvellement du cadastre. En 1770, il emprunta une importante somme d’argent et engagea pour 12 ans le château, le village et tous les biens s’y rapportant. Emporté par la tuberculose et sans descendance mâle, il fut inhumé le 18 novembre 1771 derrière l’autel de l’église d’Asswiller. Avec lui s’éteignit la lignée masculine des Steincallenfels. Un pacte de famille passé en 1772 et confirmé l’année suivante, en sa qualité de seigneur suzerain, par le duc palatin de Deux-Ponts, assura la jouissance commune à ses trois sœurs : Henriette épousa, le 2 avril 1760, Christian Frédéric de Kellenbach, ancien officier du régiment Alsace-lnfanterie, domicilié à Grumbach, Palatinat ; Louise Henriette Charlotte (★ 1736 † Neu-Sarrewerden 16.5.1784), unit, le 16 juillet 1778, sa destinée au baron Jean François de Zillenhardt, alors au service de la France et officier au régiment de Nassau. D’abord domicilié à Asswiller, ce couple se fit construire une grande maison à Neu-Sarrewerden. Le 20 mai 1784, Louise Henriette Charlotte fut enterrée à côté de son frère, devant la chaire de l’église d’Asswiller. Frédérique († Deux-Ponts 8.7.1808) épousa le 8 février 1756 Christian Cathcart de Carbiston, noble d’origine anglaise, capitaine au régiment royal de Deux-Ponts, seigneur de Gross et Kleinbundenbach, Palatinat, nommé conseiller privé du duc Charles II de Deux-Ponts. Étant réformé, il fit construire, en 1776, grâce à des dons collectés en Hollande, d’abord un temple pour les calvinistes d’Asswiller et du comté de La Petite-Pierre, puis le presbytère en 1782. Il assura la liberté de conscience aux coreligionnaires venus de Suisse, du Palatinat et de Deux-Ponts. Les deux sœurs de Frédérique n’ayant pas eu de descendants mâles, celle-ci resta en 1784 l’unique héritière d’Asswiller avec ses enfants. Par suite des événements politiques, les Cathcart, partis s’établir à Bundenbach, Palatinat, furent inscrits sur la liste des émigrés, la seigneurie d’Asswiller réunie à la France le 14 février 1793 et leurs biens frappés de séquestre national en vertu du décret du 11 mars 1793. Le baron Christian Cathcart de Carbiston mourut à Heidelberg le 6 octobre 1794. Sa veuve ayant été radiée de la liste des émigrés par un arrêté du préfet du Bas-Rhin (3 septembre 1802), le séquestre qui frappait les terres patrimoniales de la famille de Steincallenfels fut levé. Leur fils, le baron Charles Marie Louis Guillaume Cathcart de Carbiston (★ Deux-Ponts 29.10.1776 † Deux-Ponts 1838), épousa la roturière Julienne Catherine Folz († Deux-Ponts 1862). Sans descendance, il devint propriétaire à Asswiller, mais lourdement grevé de dettes, il fut obligé de vendre une partie à divers particuliers. Par suite d’une expropriation forcée, il perdit les biens et le château. Celui-ci, restauré en 1561, par Bernard Flach de Schwarzenberg, reconstruit en 1769, fut témoin de la démolition du corps central en 1839. Les derniers vestiges, dont deux tours, ont été transformés en habitations particulières. La lignée des Steincallenfels s’éteignit avec le décès de Gabrielle de Callenstein (★ Niederbronn-les-Bains 20.3.1894 † Bitche 4.2.1995), dernière descendante patronymique de Georges-Jacques de Steincallenfels-Callenstein.

Das Reichsland Elsass-Lothringen, Statistisches Bureau, Strasbourg, 1901-1903 ; J. M. B. Clauss, Historisch-Topographisches Wörterbuch des Elsass, Saverne, 1895 ; D. Fischer, Die ehemalige Herrschaft Assweiler, Mulhouse, 1876 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 819 ; O. Conrad, « Die Geschichte des Steinkallenfelser Adels », Kreuzmacher Heimatblätter 3/1961 ; B. H. Bonkhott, « Die Geschichte von Grossbundenbach », Heimatkalender 1977 für das Pirmasenser und Zweibrücker Land ; A. Lieb, Th. Rieger, L’Alsace Bossue, p. 45; Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, n° 104/1978, p. 30; E. Kieffer, « Die Herrschaft Assweiler », Cahier n° 4/1980 de la Société d’histoire de Dehlingen et environs ; France Journal du 18.6.1989; G. Wolf, U. John-Wolf, A.-M. Boyer-Mathia, Assweiler von den Anfängen bis in unsere Zeit, Sarrebruck, 1993; Dernières Nouvelles d’Alsace du 22.2.1995. Documents transmis par M. Sander (Saarland-Landsesarchiv), H. Klein et R. Hilgers (Stadtarchiv Saarbrücken), H. Stepp (Historischer Verein der Pfatz-Kreisgruppe Kusel) ; D. Wesner (Simmern-Kirn).

Jean-Louis Wilbert (2000)