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STEIB Joseph

Peintre, miniaturiste, (C) (★ Mulhouse 26.7.1898 † Brunstatt 30.1.1966). Fils de Justin Steib, serrurier et contremaître à la SACM à Mulhouse, et de Madeleine Liechty. ∞ 21.4.1930 Rose Marie Ruetsch (★ Obermorschwiller 20.1.1897 † ?), fille de Joseph Ruetsch, agriculteur et forgeron à Luemschwiller, et d’Eugenia Schneider. Après des études chez les Frères de Matzenheim, à Mulhouse, il fut apprenti chez Camille Kirchacker en 1913-1914, puis apprenti-lithographe chez Beck. Il entreprit ensuite une carrière d’employé municipal à Mulhouse qui s’arrêta, en 1942, par une mise en invalidité pour des raisons de santé. Il fut un grand collectionneur de meubles, de peintures, de gravures, d’armes anciennes, d’appareils photographiques, de livres d’art, de catalogues de musées, etc. Il fréquenta, à l’âge de 27 ans, l’École de dessin industriel de Mulhouse où il fut l’élève de Robert Plantey ©. Il fut membre et passe pour être un des fondateurs, en 1931, du Cercle d’art de Mulhouse. Il est l’auteur de nature mortes, de paysages, de portraits, de nus ou d’ex-voto. Il copia également de nombreuses œuvres dont celles du peintre Auguste Zwiller. Membre de la Société des artistes français au début des années 30, il exposa régulièrement et obtint quelques distinctions (médailles d’argent au Salon des artistes français en 1935 et de la Société lorraine des Beaux-Arts en 1939). Il fut très productif pendant les années de l’Occupation. Son œuvre — soit 57 tableaux — fut exposée à Brunstatt en 1945 sous le titre : « Salon des rêves ». Steib, qui s’inscrit dans la ligne de la « Widerstandsmalerei », y dénonce les crimes du régime national-socialiste et de ses dirigeants : arrestations (Nous sommes venus vous libérer, 1944), pendaisons et exécutions diverses (Les horreurs des nazis, 1944), déportation (L’amour du prochain). Il espérait aussi la fin de Hitler et la libération (L’espoir des peuples, La damnation du Führer, 1941, Justice sera faite, 1941 -1942, La joie du retour dans les vallées, 1943). Steib n’hésite pas à détourner la Sainte Cène de Léonard de Vinci pour dépeindre Hitler comme un dieu des enfers entouré de ses « apôtres » : Goebbels, Goering, Rommel, Ribbentrop ou encore Wagner © (La dernière scène).

F. Pétry, « Le « Salon des Rêves » ou le combat du peintre naïf Joseph Steib contre le régime nazi », Revue d’Alsace, n° 122, 1996, p. 375-419 (portrait) ; idem, « La passion noire de Joseph Steib », Saisons d’Alsace, n° 5, hiver 1999, p. 80-87.

Nicolas Mengus (2000)