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STAHLECK Heinrich III von

Éve?que de Strasbourg († 4.3.1260). Issu d’une ligne?e de la haute noblesse, lignage dit aussi von der Dicke ©, possessionne?e dans la valle?e du Rhin moyen, pre?s de Bacharach. Chanoine de Mayence et de Strasbourg a? partir de 1238 au plus tard, il dut peut-e?tre son e?lection a? son opposition aux Hohenstaufen, car il put assurer ainsi la continuite? de la politique mene?e par son pre?de?cesseur, Berthold von Teck. Il joua en effet un ro?le important dans l’e?lection de l’anti-roi Heinrich Raspe, le 22 mai 1246. De retour en Alsace, il assie?gea les villes fide?les a? Fre?de?ric II et prit plusieurs forteresses tenues par les par­tisans de l’empereur de?pose? par le pape a? Lyon, en 1245. En 1248, il battit le fils de Fre?de?ric II, Conrad IV. La ville de Strasbourg e?tait dans le me?me camp que lui, bien que l’empereur de?chu y compta?t des amis; il est vrai que leur nombre diminua beaucoup; en 1252 ils n’e?taient plus que dix en tout, ce qui de?cida le le?gat pontifical a? exempter Strasbourg de l’interdit fulmine? contre les cite?s qui restaient fide?les a? Fre?de?ric II. L’e?ve?que mit a? profit sa situation pour faciliter l’installation en Alsace de membres de sa famille. Son fre?re, Alexander, devint burggrave de Strasbourg et avoue? de l’abbaye d’Andlau, ce qui l’incita a? ba?tir le cha?teau de Spesbourg.

Les Strasbourgeois qui cherchaient a? se de?bar­rasser de la tutelle e?piscopale, bien qu’ils aient adhe?re?, avec l’e?ve?que, a? la Ligue du Rhin en 1254, entre?rent en conflit avec lui. Ils avaient de?ja? du?, en 1249, promulguer le texte appele? « troisie?me statut municipal » pour enrayer les de?sordres dont les clercs, victimes d’une vive animosite? de la part des lai?cs, firent les frais ; mais, apre?s la dissolution de la ligue, l’e?ve?que put imposer son autorite?, car il contro?lait les voies menant a? Strasbourg et pouvait, le cas e?che?ant, interrompre les relations de la cite? avec le dehors. La tension resta vive et les Strasbourgeois se re?volte?rent peu apre?s la mort de Stahleck, en 1262.

L’e?ve?que entretenait des relations suivies avec la Curie. Les services administratifs de l’e?ve?che? se de?veloppe?rent, en particulier l’Officialite?. Les synodes se re?unissaient en principe tous les ans ; les statuts promulgue?s en 1251 et 1252 sont conserve?s. Le chapitre cathe?dral obtint d’Innocent IV, en 1259, la confirmation de son droit d’e?lire l’e?ve?que. L’installation en ville des religieux mendiants provoqua des conflits de ces Fre?res, mineurs et pre?cheurs, avec le clerge? se?culier. Des interventions re?pe?te?es du Saint Sie?ge reste?rent sans effets ; l’e?ve?que n’ayant pas pu — ou n’ayant pas voulu vraiment — re?concilier les adversaires.

Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II, p. 93-175 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 813 et s.; L. Pfleger, Kirchengeschichte der Stadt Strassburg im Mittelalter, Strasbourg, 1941, p.60 et s., 94 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, II, 1980, p. 45-47.

† Francis Rapp (2000)