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SPRENGER Jacob

Provincial dominicain (★ Rheinfelden, Suisse, 1436 (1438) † Strasbourg 6.12.1495 7/1496 ; inhume? dans le chœur de Saint-Nicolas aux Ondes). Sprenger entra chez les Fre?res Pre?cheurs a? Ba?le le 25 novembre 1452. Dans le cadre de la re?forme dominicaine, il fut ensuite envoye? a? Cologne ou? il s’inscrivit a? l’Universite? (6 avril 1467). Licencie? (1471), puis docteur en the?ologie (1472). Professeur titulaire a? la faculte? de The?ologie en 1478 et doyen en 1480. L’anne?e suivante, Sprenger fut autorise? a? doter le couvent de Saint-Andre? de Cologne — dont il e?tait prieur — d’un studium et a? pre?senter des bacheliers a? la faculte? de The?ologie. Il obtint e?galement l’autorisation de l’e?ve?que de Strasbourg, en 1483, pour pre?sen­ter le corps d’Albert le Grand (conserve? dans ce couvent) a? la ve?ne?ration des fide?les. Ardent pasteur, il s’investit aussi en faveur des confre?­ries du Rosaire. À partir de juin 1474, Sprenger fut vicaire ge?ne?ral de la re?forme dominicaine dans la province de Brabantie; sa pre?sence est atteste?e a? Francfort (1474) et a? Bruxelles (1476). Membre du chapitre ge?ne?ral des Pre?cheurs de Pe?rouse. En fe?vrier 1479, Sprenger apparait comme assistant de Gerhard von Elten, inquisiteur de la valle?e du Rhin. Le 19 juin 1481, il fut nomme? inquisiteur pour les Églises me?tropolitaines de Mayence, Tre?ves et Cologne. La bulle Summis desiderantes (5 décembre 1484) le confirma dans ses pouvoirs qui furent e?tendus aux dioce?ses de Salzbourg et de Bre?me. Il participa ainsi a? plu­sieurs enque?tes sur des affaires de sorcellerie a? Cologne (1486) et sur les activite?s des astro­logues Hartung (1489) et Lichtenberger (1492). Vicaire du provincial dominicain en 1485, Sprenger fut e?lu provincial de toute la province de Teutonie le 8 mai 1488. Re?formateur, il se rendit a? Se?lestat (1490), au Mans (1491), a? Aix-la-Chapelle (1493) et a? Bamberg (1495), puis a? Strasbourg ou? il de?ce?da pendant une visite au couvent Saint-Nicolas-aux-Ondes.

Sa participation a? la re?daction du Malleus maleficarum (le Marteau des sorcie?res) fait l’objet de controverses. Ses multiples activite?s indiquent que Sprenger n’a fait que veiller a? la composition et a? la re?daction, l’essentiel du travail ayant tre?s certainement e?te? effectue? par son colle?gue Heinrich Institoris ©. Si le nom de Sprenger s’est trouve? place? en te?te des auteurs du livre, c’est principale­ment pour rehausser l’autorite? de l’œuvre : le Malleus ne pouvait parai?tre dans le pe?rime?tre d’influence de l’Universite? de Cologne sans la caution d’un homme agre?e? par elle. Si le premier texte parut sans lieu ni date, ni nom d’imprimeur, il fut ensuite e?dite? a? Strasbourg, au cours de l’hiver 1486/1487, par Johann Pru?ss l’Aine? ©. Sprenger est aussi l’auteur de Commentarium in IV librum Sententiarum (1468) ; De institutione et approbatione societatis seu confraternitatis sacratissimi rosarii, Augsburg, 1476/1477 ; Responsio ad quaestiones qualdem ; Sermon an unser frawen visitacio Tag, 1492.

H.-Ch. Lea, Histoire de l’Inquisition au Moyen Âge, 3 vol., New York, 1887 (re?e?d. fr. 1997), index; Allgemeine deutsche Biographie, XXXV, 303; J. Hansen, Quellen und Untersuchungen zur Geschichte des Hexenwahns und der Hexenverfolgung im Mittelalter, Bonn, 1901 (re?e?d. 1963), index ; A. Barthelme?, La Re?forme dominicaine au XVe sie?cle en Alsace et dans l’ensemble de la province de Teutonie, Strasbourg, 1931, index ; Dictionnaire de théologie catholique, XIV/2, 1941, col. 2553-2554; Lexikon für Theologie und Kirche, IX, 987 ; Dictionnaire de spiritualite?, V, 1964, col. 1497, XIV, 1990, col. 1176-1178 ; P. Adam, Histoire religieuse de Se?lestat, I, 1967, p. 265, 267 ; A. Danet, Le marteau des sorcie?res, Paris, 1973; Th. Kaeppeli, Scriptores ord. Praedicatorum medii aevi, 1975, II, p. 341-342 ; G. H. Allard (dir.), Aspects de la marginalite? au Moyen Âge, Montre?al, 1975, index ; Le Marteau des sorcie?res, Malleus maleficarum, traduit du latin et pre?ce?de? de L’inquisiteur et ses sorcie?res par A. Danet, Grenoble, 1990, p. 11-18; A. Schnyder, Der Hexenhammer, Arbeiten zur Kirchengeschichte, 1992, p. 323-364 ; R. Muchenbled, Le roi et la sorcie?re. L’Europe des bu?chers (XVe-XVIe sie?cles), Paris, 1993, p. 39 et s .; A. Vauchez (dir.), Dictionnaire encyclope?dique du Moyen Âge, II, p. 1452 (art. Sorcellerie); Verfasserlexikon, IX, 1995, col. 149- 157 ; Lexikon des Mittelalters, VII, 1995, col. 2134 ; Biographisch-bibliographisches Kirchenlexikon, X, 1995, col. 1072-1073.

Nicolas Mengus et Jean-Luc Eichenlaub (2000)