Professeur de chimie, botanique et matie?re me?dicale, (PI) (★ Strasbourg, Temple Neuf, 31.3.1722 † Strasbourg, Temple Neuf, 9.9.1783). Fils de Jean-Jacques Spielmann, apothicaire, et de Marie-Elisabeth Friderici, fille d ‘ammeistre. ∞ I 5.6.1743 a? Strasbourg, Temple Neuf, Marie-Madeleine Sachs, fille de Jean Jacques Sachs ©, professeur de me?decine, et de Marie Salome? Christiani (★ 1723 † 1750). ∞ II 2.5.1751 a? Strasbourg, Saint-Thomas, Marie-Élisabeth Engelhardt (★ 1726 † 1806), fille de Jean Daniel Engelhardt, marchand d’e?pices, et d’Anne Marguerite Bamberg. Issu d’une dynastie d’apothicaires tenant l’antique pharmacie a? l’enseigne du « Cerf d’or », Spielmann rec?ut une formation premie?re a? l’officine paternelle apre?s la fre?quentation du Gymnase ; en me?me temps, il suivit des cours prive?s aupre?s des mai?tres de l’Universite? en philologie ancienne, en histoire naturelle et en anatomie. Une anne?e de stage a? la pharmacie de J. A. Beurer (1716-1754) le fixa ensuite a? Nuremberg, ou? il eut l’occasion de comple?ter ses connaissances anatomiques et botaniques. Ayant assorti son pe?riple acade?mique de quelque inde?pendance au de?ce?s de son pe?re survenu le 24 août 1740, le jeune compagnon-apothicaire visita les principales universite?s germaniques; au retour en Alsace, sans prolonger son se?jour a? Strasbourg, il voulut, selon la tradition, se familiariser avec la me?tropole du royaume de France, ou? les personnalite?s du monde des sciences l’accueillirent avec bienveillance. Se de?cidant enfin a? rejoindre sa ville natale, apre?s un dernier arre?t a? l’Universite? de Reims, il se soumit a? l’examen professionnel devant les « pre?pose?s a? la pharmacie et a? l’art obste?trical » prescrit par le Magistrat. De?sormais agre?ge? au Corps des pharmaciens de la ville, il put assumer la direction de l’officine du Cerf. L’attirance des sciences me?dicales, cependant, prit biento?t une forme concre?te a? la suite de son premier mariage. Âge? de 21 ans, il entreprit des e?tudes a? la faculte? de Me?decine sous la conduite de son beau-pe?re. Celui-ci lui remit le bonnet doctoral, le 6 juin 1748, apre?s la soutenance d’une dissertation pour la licence De principio salino. De?sormais s’ouvrit une nouvelle e?tape avec l’engagement de Spielmann dans la carrie?re professorale. Nomme? professeur extraordinaire a? la faculte? de?s le 25 juin 1749, il dispensa un enseignement diversifie?. Passant par la voie pluridisciplinaire en usage, il se pre?para par l’acquisition, en 1754, du grade de docteur en philosophie qui lui ouvrit le poste de professeur public ordinaire de poe?sie a? la faculte? de Philosophie. Enfin, en 1759, il put re?inte?grer celle de Me?decine dans la chaire de chimie, botanique et matie?re me?dicale. Concernant la chimie, on peut retenir les ide?es attarde?es sur le « phlogistique », avant que Lavoisier n’e?tabli?t la the?orie de?finitive sur la combustion et la respiration chez les animaux. Il convient surtout de signaler la part revenant a? la chimie biologique dans les dissertations de ses e?le?ves re?alise?es sous sa direction, de me?me que l’e?tude des eaux thermales d’Alsace, la chimie alimentaire. Il faut ajouter ici que si la pharmacie du Cerf devait e?tre confie?e a? un ge?rant par la suite de l’incompatibilite? de l’exercice de deux professions, le laboratoire restait a? la disposition de Spielmann pour l’enseignement pratique, avec les fourneaux et les ustensiles. Il en e?tait de me?me pour la pre?sence des drogues et leur utilite? dans la connaissance de la matie?re me?dicale ne?cessaire a? l’art de formuler. Les cours prive?s e?taient dispense?s dans une salle meuble?e de 20 fauteuils et la bibliothe?que de 4000 volumes e?tait ouverte aux auditeurs. Quant aux lec?ons de botanique, troisie?me matie?re de son enseignement, elle se tenait au jardin de l’Universite? que Spielmann, en sa qualite? de directeur, s’efforc?ait d’enrichir par les e?changes avec ses correspondants. Par dela? son ro?le pe?dagogique, il ne laissa pas de s’inte?resser aux proble?mes e?conomiques, notamment comme expert en mine?ralogie dont son me?moire Sur le bitume d’Alsace (Berlin, 1758) est un exemple. S’il reste l’un des repre?sentants les plus illustres de l’ancienne Universite? strasbourgeoise, l’estime europe?enne dont il be?ne?ficiait se refle?te dans son appartenance aux socie?te?s savantes: Acade?mie royale de Prusse (1758), Acade?mie de Mayence (1759), Socie?te? des naturalistes de Halle (1760), agre?ge? honoraire du colle?ge royal de me?decine de Nancy (1761), Acade?mie de Saint-Petersbourg (1764), Acade?mie Palatine (1765), correspondant de l’Acade?mie des sciences de Paris (1774), Acade?mie des curieux de la nature (1774), Acade?mie de Stockholm (1776), Socie?te? royale de me?decine de Paris (1777), Acade?mie de Hesse-Hombourg (1777), Acade?mie de Turin (1783). À l’Universite? de Strasbourg, il fut e?lu 20 fois au de?canat et assura cinq fois le rectorat.
Outre les discours prononce?s a? l’Universite?, les e?loges fune?bres, les articles et me?moires, une vingtaine de dissertations re?dige?es ou dirige?es par lui, on lui doit les ouvrages didactiques suivants: Institutiones Chemiae, praelectionibus academicis accomodatae, Strasbourg, 1763; Prodromes florae Argentoratensis, Strasbourg, 1766 ; Instituts de Chymie, Paris, 1770 ; Institutiones materiae medicae, Strasbourg, 1774; Syllabus Medicamentorum, Strasbourg, 1777; Pharmacopoea Generalis, Strasbourg, 1783.
Eloy, Dictionnaire historique, t. II, Paris, 1778, p. 307; S. F. Lorentz. Progr. fune?bre, Strasbourg, 1783; F. Vicq d’Azyr. Histoire de la Société royale de me?decine, 1782-1783, Paris, 1787, p. 116-120; « L. Hahn », notice dans A. Dechambre, Dict. encycl. des sciences me?dicales, 3e se?rie, t. II, Paris, 1883, p. 215-216 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p.807-808 ; BL p. 231 ; Chr. Vetter, Strasbourg et l’Europe des Lumie?res. Lettres de Jacques Reinbold Spielmann a? Albrecht von Haller. 1753-1777, the?se, Faculte? des Sciences historiques de l’Universite? de Strasbourg, 1986, 3 tomes, multigr.
Portrait en me?daillon grave? en 1783 par Christophe Gue?rin © = frontispice de la Pharmacopea Generalis – silhouette = frontispice des Institutiones chemicae.
The?odore Vetter (2000)