Re?demptoriste, journaliste, (C) (★ Colmar 7.6.1865 † Bischenberg 26.10.1940). Fils d’Aloyse Sipp, mare?chal-ferrant, et de Louise Roman. Issu d’une famille profonde?ment attache?e a? la foi catholique, il fit ses humanite?s a? Colmar, d’abord dans l’e?cole de la Socie?te? de Marie, jusqu’a? sa suppression en 1874, puis dans la Realschule (1874-1880). Apre?s avoir travaille? dans l’atelier de son pe?re, il entra au Grand Se?minaire de Strasbourg en 1887. Ordonne? pre?tre le 10 août 1892, il couronna ses e?tudes par un doctorat en sciences sociales: Die Gewerbegerichte in Elsass-Lothringen (1903). À la fin du XIXe sie?cle, pour s’opposer a? la presse gouvernementale et socialiste, l’abbe? H. Cetty forma plusieurs jeunes pre?tres au jour¬nalisme. Parmi ceux-ci figurait Sipp. qui fut envoye? en stage dans les re?dactions du Lorrain, a? Metz, et de la Koblenzerzeitung a? Coblence. Revenu en Alsace, il occupa la fonction de re?dacteur dans deux journaux catholiques locaux: la Mu?lhauser Zeitung (1892-1895) et la Kolmarer Zeitung (1895-1897). Dans ce journal, il signa en 1897 un article intitule? « Wir machen nicht mit », demandant aux lecteurs de ne pas participer aux festivite?s qui devaient marquer le centenaire de la naissance de l’empereur Guillaume Ier. Les autorite?s du Reichsland sus¬pendirent les deux journaux qui durent changer de re?dacteurs et de titres pour reparai?tre. Sipp poursuivit sa carrie?re comme re?dacteur de l‘Elsa?sser Volksbote (1898-1905) et du Katholisches Vereinsblatt fu?r Ma?nner und Ju?nglingsvereine (1905-1918). De 1922 a? 1935, il dirigea une revue de spiritualite?, le Sankt Anna Blatt. L’e?ve?que lui avait aussi confie? le secre?tariat ge?ne?ral du Verband der katholischen Ma?nner- und Ju?nglingsvereine der Dio?zese Strassburg de 1905 a? 1914. Politiquement, Sipp e?tait d’abord partisan, avec d’autres eccle?siastiques du dioce?se, de la cre?ation d’un parti alsacien non confessionnel, autour d’un programme de revendication re?gionale, puis se rallia au parti catholique alsacien. Au lendemain de la Premie?re Guerre mondiale, Sipp sollicita son admission dans la Congre?gation du Tre?s-Saint-Re?dempteur. À l’issue de son noviciat au cou¬vent des Trois-Épis, il fut admis a? la profession religieuse en 1920. Du couvent de Riedisheim, il visita les paroisses, a? la demande des cure?s, pour y pre?cher des missions (1920-1938). En 1938, il se retira aux Trois-Épis, puis a? Orbey.
A. Kannengiesser, L’abbe? H. Cetty, Colmar, 1923, p. 276-291 ; L. Brunner, « Die katholische Presse im Elsass in den letzten 60 Jahren », Im Dienst der Kirche und des Volkes. Festschrift zum 60. Geburtstage des H. Abbe? Dr. X. Haegy, Colmar, 1930, p. 472-474; J. Henle, Le R. P. Charles Sipp, Nouvelles figures de reli¬gieux re?demptoristes de la province de Strasbourg, Colmar, 1949, p. 45-53; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 294; Chr. Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland a? la Re?publique jacobine, Paris, 1982, p. 761 (index); B. Rall, « Missions paroissiales des re?demptoristes en Alsace. Esquisse historique de leur orga¬nisation et de leur de?veloppement », Archives de l’Église d’Alsace, 42, 1983, p. 143 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, 1985, p. 6904-6905; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 405-407; J.-P. Blatz, Le clerge? se?culier et re?gulier du dioce?se de Strasbourg (1801-1918), the?se d’histoire, Strasbourg, 1994, p. 1990, 1993, 2010.
Jean-Paul Blatz (2000)