Skip to main content

SIMMEL Georg

Philosophe, sociologue et critique d’art, (PI) (★ Berlin 1.3.1858 † Strasbourg 21.9.1918; inhume? au cimetie?re de Cronenbourg). Fils d’Edward Simmel (I, puis C), marchand et fondateur de l’entreprise Fe?lix und Sarotti, et de Flora Bodstein (I, puis PI), de Breslau. ∞ 1890 Gertrud Kinel (C), philosophe et auteur de plusieurs ouvrages, fille d’un inge?nieur des chemins de fer et employe? ministe?riel; 1 fils: Hans, professeur de me?decine a? Leipzig qui e?migra aux États-Unis pour fuir le nazisme. Simmel fit, a? partir de 1876, toutes ses e?tudes a? Berlin, d’histoire de psychologie des peuples de psychologie et de philosophie. Il obtint le grade de docteur avec un texte, Études psycho-ethnologiques sur les de?buts de la musique, et en 1885 soutint son habilitation. Quoique de confession protestante, il fut victime de l’antise?mitisme prussien et du conservatisme borne?, la majorite? des ses col¬le?gues estimant que la sociologie n’e?tait pas une discipline se?rieuse. Il devint professeur sans chaire a? Berlin en 1900 (Extraordinarius). Malgre? l’appui de M. Weber il ne put obtenir un poste de professeur titulaire (ordinarius) qu’en acceptant de venir a? Strasbourg en 1914 ; il eut pour assistant Ch. Hauter ©.

Entre 1914 et 1918 il publia notamment un essai philosophique consacre? a? Rembrandt (1916), un article traitant du proble?me du temps historique, et une « petite sociologie »; Les questions fondamentales de la sociologie. Individu et socie?te? (1917). Cette pe?riode strasbourgeoise, pendant la Premie?re Guerre mondiale fut aussi marque?e par sa participation aux entreprises intellectuelles de soutien au Reich, et il tint a? l’Aubette, le 7 novembre 1914, une confe?rence « Deutschland innere Wandlung », reprise dans le recueil Der Krieg und die geistigen Entscheidungen (1917) qui ne me?rite pas de passer a? la poste?rite?. Le « marginal » et le « stigmatise? » sur fond de pessimisme culturel et de critique de mamonisme s’identifie aux buts de guerre, ce que lui reproche?rent vivement, entre autres, E. Bloch et G. Luckacs qui avaient e?te? ses e?le?ves. Il est de plus en plus reconnu comme un des pe?res fondateurs de la sociologie moderne, a? l’e?gal d’E. Durkheim. Les œuvres comple?tes en 24 volumes sont en cours de publication chez Suhrkamp.

G. Simmel et les sciences humaines, Me?ridiens Klincksieck, Paris, 1996, sous la dir. d’O. Rammstedt et P. Watier; P. Watier, G. Simmel. Sociologue, Circe?-Poche, 2000.

Patrick Watier (2000)