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SIERADZKI Ceslav

Re?sistant (★ Barr 16.7.1925 † Schirmeck 12.12.1941). Ses parents, pauvres, immigre?s de Pologne s’e?taient installe?s a? Barr en 1924. Orphelins de me?re, les quatre enfants furent place?s en 1932 a? l’orphelinat de Strasbourg, aujourd’hui Foyer Charles Frey. En 1939, Ceslav entra en apprentissage chez un boulanger de Strasbourg. A l’e?vacuation de Strasbourg, Ceslav et ses patrons furent e?vacue?s a? Saint-Amarin d’ou? ils revinrent en aou?t 1940. Un hasard fit que Ceslav Sieradzki rencontra Marcel Weinum. Ce dernier cre?a, de?s septembre 1940, avec des amis, le groupe de re?sistance « La Main Noire ». Ceslav et Marcel s’entendirent sur la me?thode a? suivre pour combattre les forces d ‘occupation. Ceslav embrassa cette action de re?sistance car il e?tait d’un anti-germanisme pousse? a? l’extre?me apre?s l’agression de la Pologne par Hitler. De?s ce moment, Marcel Weinum le fit prendre contact a? Ba?le avec le consulat anglais pour demander des subventions en vue de mener la lutte contre les Allemands, des ordres pour re?aliser des actes de sabotage et des informations. Ceslav fut arre?te? au retour a? la frontie?re, incarce?re? a? Mulhouse, et pour raison de sante? e?vacue? a? l’ho?pital de Strasbourg d’ou? il s’e?vada et retrouva Marcel Weinum. Il participa a? de nombreux actes de sabotage. Le 20 mai 1941, Marcel Weinum et son camarade Ceslav Sieradzki partirent a? bicyclette pour se rendre en Suisse et recontacter les repre?sentants britanniques. Interpelle?s par des douaniers, Marcel Weinum blessa par balle l’un d’eux et avec Ceslav, put s’e?chapper. Alerte?s, les autorite?s parvinrent a? arre?ter les deux fuyards pre?s de la frontie?re. Transfe?re?s a? la prison de Mulhouse, soumis a? des interrogatoires, ils place?rent leur confiance dans un co-de?tenu, qui en re?alite? avait e?te? mis dans leur cellule pour leur arracher des renseignements sur les autres membres de «La Main Noire». La?-dessus, 26 jeunes gens furent appre?hende?s au mois de juillet 1941. Ceslav Sieradzki, vu son a?ge, ne pouvait pas e?tre condamne? officiellement par un tribunal; mais Ceslav devait disparai?tre. Il fut donc transfe?re? au camp de Schirmeck. Le 12 décembre 1941, il y eut de l’agitation au camp. Des Kapos arme?s de gourdins en caoutchouc pourchassaient une victime criant « hinlegen – aufstehen – marsch – marsch – hupfen » (a? plat ventre – debout – courir – sauter – ramper). À ce re?gime, sur le gravillon coupant de l’alle?e, et sous les coups de matraque et de bottes des kapos, certains de?te¬nus ne virent pour commencer qu’une loque humaine. Le sang me?le? a? la poussie?re maculait son le?ger ve?tement de toile et sa te?te rase?e. Tout a? coup, cette jeune silhouette qui avait e?te? trai?ne?e a? terre, se releva, leva ses bras en «V» en signe de victoire et cria « Vive la France ». C’est a? ce moment-la? que ses camarades de de?tention, te?moins de cette abominable sce?ne, reconnurent Ceslav Sieradzki. Quelque temps plus tard, les hauts parleurs du camp annonce?rent qu’un de?tenu nomme? Ceslav Sieradzki avait e?te? abattu pour avoir voulu fuir… L’attitude ferme et stoi?que de Ceslav au cours de sa mise a? mort fait de lui un he?ros de la re?sistance. Il est a? conside?rer comme le premier re?sistant de la jeunesse alsacienne tue? par l’occupant. Le 21 novembre 2002, la mention « Mort pour la France a e?te? attribue?e a? Ceslav Sieradzki.

Georges Bickel (2006)