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SEILLIÈRE Benoi?t Aime?

Industriel, conseiller ge?ne?ral, (C) (★ Reims 30.4.1802 (= 10 flore?al an X) † Paris IIIe 20.5.1852; inhume? a? La Broque). Fils d’Aime? Benoi?t Seillère, industriel, et de Marie Victoire Lelorrain. ∞ I 5.2.1828 a? La Braque Jeanne Marie Euge?nie Heywood (★ Nancy 31.8.1806 † La Broque 16.1.1841), fille de John Heywood, pionnier de la filature me?canique du coton dans les Vosges, et d’Euge?nie Duperrier. ∞ II 16.2.1844 a? Strasbourg Marie Jordy (★ 1802 1 1873), fille du ge?ne?ral Nicolas Louis Jordy, veuve de De?sire? Jordy, avocat a? Strasbourg. Tandis que la branche cadette des Seillie?re s’illustrait dans la haute banque parisienne, la branche ai?ne?e contribua a? l’industrialisation des valle?es vosgiennes de la Bruche et du Rabodeau. Apre?s un apprentissage a? la manufacture Saint-Maurice de Senones, fonde?e par John Heywood en 1806, Seillère exploita avec celui-ci, qui se retira biento?t, et son fils Gustave Heywood la filature de coton de Steige et quelques tissages a? bras. Ils profite?rent du boom cotonnier des anne?es 1832-1837 pour donner a? leurs affaires une nouvelle dimension en construisant trois usines, un tissage me?canique de 260 me?tiers a? La Broque (1833), une filature de 15 000 broches a? Lutzelhouse (1836) et un tissage de 520 me?tiers a? Muhlbach (1837). La socie?te? Seillie?re, Heywood & Cie, forme?e en janvier 1836 avec l’appoint du Mulhousien Georges Scheidecker, proche d’Édouard Vaucher ©, employait 910 ouvriers en 1840 et se plac?ait au deuxie?me rang des entreprises textiles bas-rhinoises. Seillère fut en outre maire de La Broque de 1836 a? 1841 et conseiller ge?ne?ral de Schirmeck, alors de?partement des Vosges, de 1848 a? 1852. Il e?tait chevalier de la Le?gion d’honneur. Son gendre, Constantin de Re?gel, lui succe?da a? la te?te de l’entreprise qui devint Scheidecker, de Re?gel & Cie. Son pe?re, son fre?re cadet, Ernest (1805-1864), puis ses neveux Edgard Aime? (1835-1870) et Fre?de?ric (1839-1899) exploite?rent de 1832 a? 1873 les usines textiles de la manufacture Saint-Maurice de Senones. C’est d’Edgard Aime? que sont issus Ernest (1866-1955), membre de l’Acade?mie franc?aise, et son petit-fils Ernest Antoine, pre?sident du CNPF (devenu MEDEF) en 1997.

J.-F. Belhoste, H. Rouquette, La Maison Seillie?re et Demachy, 1977, p. 145-151; A. Ronsin, Les Vosgiens ce?le?bres, Vagney, 1990; G. Poull, Les fondateurs de l’industrie textile vosgienne (1800-1870), article Heywood, Metz, 1997, p. 273-277; Dernières Nouvelles d’Alsace du 17.12.1997; N. Stoskopf, La re?volution industrielle des Seillie?re dans les Vosges (1832-1873), La banque Seillie?re-Demachy, une dynastie familiale au centre du ne?goce, de la finance et des arts, 1798-1998, Paris, 1999, p. 40-55.

Nicolas Stoskopf (2000)