Homme de science, membre correspondant de l’Institut (★ Wintzenheim-Logelbach 1.4.1861 † Colmar 2.8.1927). Fils de Philippe Schwoerer, directeur de fabrique, et de Marie Antoinette Lamasse. ∞ Marie Amélie Eugénie Jeanne Lebert (★ Colmar 8.2.1872 † Colmar 17.1.1957), fille de Joseph Henri Lebert ©, magistrat, et d’Adèle Caroline Thaller; 2 enfants. Après des études secondaires au lycée de Colmar, Schwoerer entra au service des établissements Haussmann du Logelbach dont son père avait été directeur; il y fut rapidement remarqué par le savant Gustave Adolphe Hirn ©, qui y dirigeait un important laboratoire de recherches. Hirn se l’attacha comme préparateur, puis également comme secrétaire particulier. À ce titre, Schwoerer seconda plus particulièrement Hirn dans la publication de ses principaux ouvrages scientifiques. Après la mort de son illustre maître, Schwoerer poursuivit des recherches dans diverses branches de la science, et notamment en physique, en thermodynamique et en astronomie. Après de nombreuses expériences approfondies, il mit au point le premier surchauffeur qui, breveté sous son nom en 1890, a rendu d’immenses services à l’industrie mondiale en permettant de considérables économies d’énergie. L’ensemble de ses travaux valut à Schwoerer la médaille d’or de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale (1904) et la médaille d’honneur de la Société industrielle de Mulhouse (1906). En 1913, il fut nommé membre correspondant de l’Académie des sciences, section de Mécanique. Il devint également correspondant de nombreuses sociétés savantes et notamment de l’Académie de Madrid (1923). Connu et suspecté pour ses sentiments francophiles, Schwoerer fut arrêté au début de la Première Guerre mondiale. Interné à Colmar pendant trois mois, puis proscrit à Munich, d’où il parvint à s’enfuir avec sa famille en Suisse d’où il revint en 1919. L’année suivante, il fut l’un des principaux organisateurs du Congrès international des mathématiciens, tenu à Strasbourg. Il devint, par ailleurs, le président du comité de surveillance de la Filature de Colmar, ancienne filature T. Lamasse, Victor Haehl et Cie, Paul Schwoerer. Docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères (France, Angleterre, Brésil… ). Chevalier de la Légion d’honneur. Monument funéraire avec médaillon à son effigie au cimetière du Ladhof à Colmar.
Les relations réciproques des grands agents de la nature, 1886; Les travaux de G. A. Hirn sur la physique transcendante, 1889; Identité de la lumière et de l’électricité, 1890; Les interférences électriques et la doctrine de Hirn, 1890; Le milieu interstellaire et la physique moderne, 1891; G. A. Hirn, sa vie, sa famille, ses travaux, 1893.
Émile Schwoerer 1861-1827, Paris, s. d.; Biographie d’Emile Schwoerer et discours prononcés sur sa tombe le 5 août 1927, s. l. n. d.; En souvenir d’Émile Schwoerer. « À propos du centenaire de sa naissance », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1962, p. 94; L. Staub, « Émile Schwoerer », L’Alsace du 25.10.1975.
Portraits par Henner © (Musée Unterlinden), Léon Hornecker © et Camille Schlumberger ©.
Jean-Marie Schmitt (1999)