Artiste peintre et archéologue (* Durlinsdorf 12 juin 1921 + Rouffach 17 mai 2004).
Fils d’Emile S. et de Marguerite Dantzer. ∞ 31.10.1951 à Mulhouse avec Mireille Elise Constance Dommanget. Deux enfants.
Roger Schweitzer passe son enfance dans le Haut Sundgau, région qui va le marquer toute sa vie. Il fréquente d’abord l’école primaire de Raedersdorf puis, suite à une mutation de son père, il est affecté à l’école Wolf de Mulhouse.
Passionné par les arts plastiques et plus particulièrement par l’expression graphique, Roger s’inscrit aux cours de dessin académique puis, en 1937, il réussit le concours d’entrée à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg, qu’il fréquente jusqu’en 1941 avant de devenir décorateur au Théâtre municipal.
En 1943, Roger Schweitzer est condamné à vingt ans d’emprisonnement pour faits de résistance Emprisonné à Nuremberg, puis à Straubig, en Bavière, il est libéré par les Alliés en mai 1945. De retour à Mulhouse, il est nommé professeur d’éducation artistique à l’Ecole Technique des Apprentis, rue de Verdun (devenu plus tard le Lycée Technique du Bâtiment) à Mulhouse.
L’enseignement va constituer son activité principale jusqu’à sa retraite, mais Roger Schweitzer s’applique à faire évoluer en parallèle sa pratique artistique personnelle. Avec un collectif de peintres alsaciens, il participe à la création de la Société d’Art Contemporain et il est également sociétaire de l’Association des Artistes Indépendants d’Alsace et organise une multitude d’expositions de la région à la capitale.
A cette époque, Roger Schweitzer réalise de nombreuses lithographies, peintures ainsi qu’une foule d’esquisses et aquarelles d’une grande finesse. Son œuvre la plus notable reste probablement l’immense fresque de la Salle du Conseil de la Mairie d’Illzach.
Roger Schweitzer met parallèlement ses dons artistiques au service de sa seconde passion : l’archéologie. Ses dessins révèlent un graphisme précis et sensible et trouvent une place de choix au cœur des différents rapports de fouilles.
En 1962, lors de fouilles à Steinbrunn-le-Bas, il découvre une multitude de vestiges. C’est le début d’une aventure longue de près d’un demi-siècle au cours duquel Roger Schweitzer recense plusieurs centaines de sites dans le sud de l’Alsace et s’impose dans le milieu archéologique. Nommé correspondant des Antiquités d’Alsace dès 1963, il entre en relation avec des chercheurs européens et obtient, l’année suivante, le poste de Directeur Technique de l’Ecole de fouilles du Pègue (Drôme), mission qu’il assume sous la direction scientifique de Jean Jacques Hatt ©.
En 1965, il organise sa première exposition archéologique au Musée Historique de Mulhouse et est nommé conseiller pour les questions archéologiques. Riche de son expérience d’enseignant, il diffuse largement ses connaissances afin de démocratiser ce patrimoine et le rendre accessible à tous les publics : scolaires, non-initiés, spécialistes…
Au cours de fouilles de sauvetage en 1964, il met à jour une nécropole danubienne (vers – 5000 avant J.-C.) dans la zone industrielle de Mulhouse-Est avant de retrouver, l’année suivante, le temple romain de Larga à Friesen. Plus tard, entre 1969 et 1982, en révélant l’important site gallo-romain d’Illzach, il pense avoir découvert Uruncis. Il effectue de fructueuses recherches à Riedisheim et y trouve entre autres le village disparu de Leibersheim.
Fasciné par le site du Britzgyberg (Illfurth), Roger Schweitzer lui consacre de nombreuses campagnes de fouilles jusqu’en 1989. C’est notamment dans l’optique de faciliter la conservation et la présentation des vestiges issus de ces expéditions que l’archéologue amateur est nommé à mi-temps conservateur au Musée historique de Mulhouse. Au cours de toutes ces recherches archéologiques, il est efficacement et sans relâche secondé par son épouse et leur fils Joël.
Malheureusement, sa santé se fragilise courant 1990 et l’archéologue doit se résoudre à prendre sa retraite. Dès lors, il se consacre à sa première passion : la peinture. L’artiste restera en activité jusqu’à sa mort, en mai 2004.
Il a été décoré de la Médaille du Patrimoine (1980) et des Palmes académiques (1984).
André Heckendorn