Homme politique, sénateur, président du Conseil général du Bas-Rhin, (Pl) (* lngwiller 22.5.1953).
Fils d’Emile R., agent des Ponts et Chaussées, et de Frida Riffel. ∞ 26.7.1974 Louise Schell, originaire, comme lui, de Wimmenau ; 3 enfants. Etudes à l’Ecole normale d’instituteurs de Strasbourg (1968-1971), au Centre de formation d’enseignement général des collèges-certificat d’enseignement général (1971-1974), et à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg conclues par une licence ès Sciences naturelles. R. débuta sa carrière à l’Education nationale, comme professeur de sciences aux collèges d’Achenheim et de Reichshoffen de 1974 à 1986, puis il a été, après une formation à la Direction des établissements du secondaire, principal adjoint de collège à La Wantzenau de 1987 à 1992. Militant en 1982 du mouvement de réflexion et d’animation politique centriste « Initiatives alsaciennes » fondé par Adrien Zeller ©, R. a adhéré au CDS/Force démocrate et à I’UDF en 1985. Membre dès cette année du Comité directeur départemental, il a accédé en 1991 au Conseil politique national de cette formation et il en est, depuis 1994, secrétaire général adjoint. Depuis 1993, il est également délégué départemental de I’UDF du Bas-Rhin. Elu président du Conseil général du Bas-Rhin le 27.3.1998, R. conseiller général du canton de La Petite Pierre depuis 1982, réélu en 1988 et 1994, il a présidé la Commission de l’éducation et de la formation (1988 à 1994). Le 27.3.1998 il a été élu président du Conseil général du Bas-Rhin, succédant à Daniel Hoeffel ©. Egalement élu au Conseil régional d’Alsace en 1985, il y a siégé jusqu’en 1992 et en a été le président de la Commission pour l’environnement et le développement local (1986-1992) et le vice-président délégué, chargé de l’environnement en 1992. Suppléant du député Adrien Zeller de 1988 à 1992. Tête de liste, à Strasbourg, du groupe UDF-RPR lors des élections municipales de 1995, il en est conseiller municipal, mais a ensuite démissionné du Conseil de la Communauté urbaine. R. a été élu sénateur du Bas-Rhin en 1992. Il y a été membre et secrétaire de la Commission des affaires culturelles de 1992 à 1995, et il est membre et secrétaire du Bureau du Sénat depuis 1995. Il y préside le groupe d’Amitié France Israël depuis 1995, et le Groupe d’études sénatorial sur le patrimoine architectural depuis 1997. Spécialement intéressé par les problèmes de l’environnement, il s’est attaché à la mise en place d’un dispositif national de surveillance de la qualité de l’air. Par ailleurs le gouvernement et le Sénat l’ont chargé de la rédaction de rapports sur le rôle de la femme dans la vie publique. Dès sa jeunesse actif dans la vie associative au plan local, municipal et paroissial, R. s’est particulièrement investi dans l’ambitieux projet de restauration et d’animation du château de Lichtenberg. Il est vice-président du Parc naturel des Vosges du Nord; président d’honneur de l’Association régionale d’initiation à l’environnement et à la nature en Alsace (ARIENA) : ancien vice- président de l’Union nationale des centres d’initiation à la nature; ancien président (fondateur) de l’Union d’économie sociale d’Alsace (UES). Chevalier des Palmes académiques au titre de l’environnement.
La surveillance de la qualité de l’air. Rapport au premier ministre Edouard Balladur, 1995 ; La représentation des hommes et des femmes dans les livres scolaires, Rapport au premier ministre Alain Juppé, 1997 (en collaboration avec Simone Rignault); Les femmes dans la vie publique, Eléments pour une réflexion, Collection « Les rapports du Sénat », 1997.
DNA des 24, 28 et 29.3.1998 (portrait).
Marcel Thomann
RICHERT Philippe (compléments)
En tant que sénateur, il connaît alors une certaine ascension au sein du parti centriste en étant délégué départemental de l’UDF pour le Bas-Rhin de 1993 à 2002, ainsi que secrétaire général adjoint du CDS puis de Force démocrate (FD) de 1994 à 1998, et enfin membre du bureau national de la Nouvelle UDF de François Bayrou. Candidat malheureux de la droite à la mairie de Strasbourg lors de l’élection municipale de 1995 face à la maire socialiste sortante Catherine Trautmann, il prend la présidence du conseil général du Bas-Rhin en 1998. À ce poste il est notamment à l’origine de la création du Mémorial de l’Alsace-Moselle à Schirmeck, du Vaisseau (cité des Sciences) à Strasbourg ou du transfert de l’État au département du château du Haut-Kœnigsbourg. Il lance le projet d’un transport en commun en site propre baptisé « TSPO, le bus express » sur une trentaine de kilomètres en pleine campagne à l’ouest de Strasbourg et il défend, avec la région, la fusion des deux départements alsaciens ou tout du moins un regroupement des deux assemblées départementales en une seule collectivité, le « Conseil d’Alsace ».
Membre du bureau de la chambre haute du Parlement français sans discontinuer depuis 1995, il y est successivement secrétaire, de 1995 à 2004, vice-président, de 2004 à 2008, et enfin questeur, de 2008 à 2010. En 2002, il adhère à sa création à l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Aux élections cantonales de 2008, il décide de ne pas se représenter et abandonne donc la présidence de l’assemblée départementale afin de se consacrer uniquement à ses fonctions parlementaires.
Deux mois après le décès du président du conseil régional Adrien Zeller survenu le 22 août 2009, la fédération UMP d’Alsace organise des primaires pour désigner son chef de file à l’élection régionale de 2010. Seul candidat, Philippe Richert en sort vainqueur avec 84 % des voix.
Revendiquant l’héritage de son mentor Adrien Zeller, il fait de l’emploi son premier axe de campagne en période de crise, proposant par exemple la mise en œuvre de contrats d’excellence. Il milite également pour la création d’un « Conseil d’Alsace » qui réunirait les deux conseils généraux et le conseil régional. Le 14 mars 2010, lors du premier tour de scrutin, la liste de la majorité alsacienne et présidentielle conduite par Philippe Richert devance celle du socialiste Jacques Bigot, de l’écologiste Jacques Fernique et du Front national, qui parvient à se maintenir au second tour. Lors du second tour, le 21 mars 2010, la liste de la majorité alsacienne l’emporte avec 46,16 % des suffrages. L’Alsace est alors la seule région métropolitaine qui reste à droite. Le 26 mars 2010, R. succède à André Reichardt en étant élu président du conseil régional. Se définissant comme un « homme de dialogue », il annonce qu’il s’entourera d’une « équipe resserrée ».
Le 3 novembre 2010, Philippe Richert annonce son retrait de l’Association des régions de France (ARF), qu’il estime n’être qu’« une amicale d’opposition au gouvernement ». Il fonde par la suite l’Association des élus régionaux de France (AERF) avec les deux autres présidents de région affiliés à la majorité présidentielle, à savoir le Guyanais Rodolphe Alexandre et le Réunionnais Robert. Philippe Richert préside l’AERF jusqu’au 16 mars 2011, date à laquelle Hervé Novelli lui succède, à la suite de sa nomination au gouvernement.
Philippe Richert est ministre auprès du ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration, chargé des Collectivités territoriales, dans le troisième gouvernement Fillon, de 2010 à 2012. Il est notamment chargé de la phase d’application de la réforme territoriale.
S’attachant à mettre en place le processus de création d’un Conseil d’Alsace unique par fusion du conseil régional et des deux conseils généraux, l’une de ses principales promesses de campagne, qui entrerait en vigueur dès les prochaines élections territoriales de 2014, il fait voter par les élus régionaux, à l’unanimité moins les cinq voix du FN qui s’est abstenu, une résolution allant dans ce sens le 7 mai 2011. Comme il est prévu par la loi de réforme des collectivités territoriales du 16 décembre 2010 (que Philippe Richert est d’ailleurs chargé d’appliquer en tant que ministre), les conseillers régionaux se déclarent favorables à un Conseil unique qui serait créé après des délibérations concordantes de leurs assemblées respectives et un référendum où le « oui à la fusion » devra obtenir, dans chaque département, la majorité absolue et un nombre de suffrages au moins égal au quart des électeurs inscrits. Le projet est rejeté suite au référendum du 7 avril 2013, par une forte majorité d’électeurs (55,74 %) dans le Haut-Rhin. Dans le Bas-Rhin, le « oui » est majoritaire mais ne concerne que 22,90 % des inscrits.
R. est officier de la Légion d’Honneur.
Gabrielle Claerr-Stamm