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SCHWEIGHAUSEN von

Ce n’est pas de Trutmann von Schweighausen [sur Moder], témoin roturier pour Koenigsbrück en 1227 (Schoepflin, Als. Dipl. I, p. 361) que descendent les von Schweighausen, mais des Hack, dont le premier connu est Meier du comte de Ferrette à Thann en 1296 (Urkb. Basel, III, n° 317). Heinrich Hack est Schaffner (procurator) de Saint-Amarin en 1327 (Archives départementales du Haut-Rhin, 158J 135/1) et 1337 (Trouillat, Monuments de l’histoire de l’ancien évêché de Bâle, III n° 285) ; c’est sans doute lui qui figure vers 1356 dans le livre des fiefs de Murbach (Archives départementales du Haut-Rhin, 9G fiefs 1/1 p. 19, prénom et fief non indiqués). Conrad Hack von Thann a un fief-gage du duc de Lorraine en 1344 (P. Boyé, Les Hautes-Chaumes des Vosges, 1903, p. 115 n. 5). La famille accède à la noblesse avec Cunemann, sans doute son fils: en 1362 et 1366, il est appelé C. Hagke von Tanne, et cité après les écuyers (R. Thommen, Schweizer Urkk. aus öst. Archiven, I n° 695 ; Archives départementales du Haut-Rhin, 108J 33/1, avec son sceau) ; en 1375, il n’a pas de titre (Archives départementales du Haut-Rhin, 158J 85). Mais, dès 1363, il est appelé jungherre C. Hagk, vogt ze Tanne (Archives départementales du Haut-Rhin, 158J 81) et, en 1377 [non 1397], il fait oblation du château de Schweighouse au duc d’Autriche, qui lui confère en fief les villages de Schweighouse, Ennwiller et Michelbach, qu’il tenait jusqu’alors en gage (Archives départementales du Haut-Rhin, 2E 211/3). À une date inconnue, il fait aussi oblation au même du château de Hirtzbach (Archives départementales du Haut-Rhin, 108J 158/1), sur lequel ses descendants ont encore des droits en 1510, bien qu’ils l’aient engagé aux Tavannes en 1443 (Archives départementales du Haut-Rhin, 2E 166, 108J 201/91). En 1386, il devient vassal des Rappoltstein/Ribeaupierre © (Rappolt. Urkb., II, 221, n° 261), dans la mouvance desquels on retrouvera son arrière-petit-fils Friedrich (Rappolt. Urkb., V n° 1, 721, 1041). En 1393, il marie sa fille Agnès à Hans von Masmünster (de Masevaux), d’une famille de vieille noblesse (Archives départementales du Haut-Rhin, 158J 121). Il est bailli d’Altkirch de 1388 à 1404 (Archives départementales du Haut-Rhin, 1C 8580, 8618). Ses descendants se nommeront von Schweighausen, abandonnant le nom de Hack (mais gardant leurs armes parlantes : deux crochets), et leur noblesse ne sera plus contestée — alors qu’en 1393, Thoman Hack von Thann est encore cité après les écuyers (K. Schadelbauer, Innsbrucker Archivnotizen, 2, 1964, p. 25). À la même époque, Johann Hack est prévôt de Saint-Amarin (1365-1386: Archives départementales du Haut-Rhin, 9G cartul. 8, p. 137-143) et son frère Heinrich chanoine de Saint-Amarin (ibidem) et de Saint-Thomas de Strasbourg (Ch. Schmidt, Hist. de Saint-Thomas, 1860, p. 277). Hans von Schweighausen, fils de Cunemann, et son fils Hans sont baillis d’Altkirch de 1401 à 1409 (Archives départementales du Haut-Rhin, 1C 8636, 8429, 8456); le second est ensuite bailli de Florimont (1414-1419: Archives départementales du Haut-Rhin 1C 8352 f° 7) et de Thann en 1419 (Archives départementales du Haut-Rhin, 158J 93, 105/5). Ulrich est prévôt de Saint-Morand en 1405 et 1409 (Revue catholique d’Alsace, 4, 1862, p. 6). Nicolaus, grand cellérier de Lucelle en 1429 et 1433 (Archives départementales du Haut-Rhin, 10H 153), serait le dernier abbé de Pairis, qui résigne en 1449 (Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, n° 22, 1908, p. 93; risque de confusion avec l’abbé Nicolaus von Ingwiller, attesté de 1411 à 1447). À la génération suivante, Brigitta est chanoinesse à Klingental (Kleinbasel, Suisse); elle en est chassée lors de l’introduction de la Réforme dominicaine en 1480. Après l’échec de celle-ci en 1482 (R. Wackernagel, Gesch. d. Stadt Basel, 11/1, 1916, p. 834-840), elle devient la première abbesse de cette maison qui s’avéra irréformable. En 1505, Conrad von Schweighausen, sans enfants, prend son beau-frère Anstett Waldner en communauté de ses fiefs autrichiens, puis se brouille avec lui (Archives départementales du Haut-Rhin, 2E 211/3, 158J 65). Ce n’est qu’après la mort du dernier Schweighausen, Hans Ludwig († 14 janvier 1572), que les Waldner héritent de ses fiefs. Les cotes des Archives départementales du Haut-Rhin 158J sont provisoires.

Ph. A. Grandidier, Œuvres hist. inéd., VI, 1867, p. 300-303; [f. J. Waller], Notice… sur le village de Scweighausen, 1870; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 680-682 (sous Hack, sans valeur); J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschlechterbuch I, 1898, p. 507-510 (erreurs et lacunes, notamment pour les origines); G. Bischoff, Noblesse, pouvoirs et société. Les Pays antérieurs de l’Autriche (milieu XIVe siècle – milieu XVIe siècle), thèse inédite, 4 vol., Strasbourg, 1997, p. 252, 287, 290, 592.

Bernhard Metz et Nicolas Mengus (1999)