Archéologue, (PI) (★ Strasbourg 2.1.1776 † Strasbourg 14.3.1844). Fils de Jean Schweighaeuser ©. ∞ 7.10.1816 à Strasbourg Marie Sophie Lauth, fille de Thomas Lauth, professeur à la faculté de Médecine, et de Marie Madeleine Grauel. Études au Gymnase. À l’âge de 16 ans, il s’engagea dans l’armée du Rhin et combattit dans la région de Wissembourg et dans le Palatinat. Établi à Paris, il devint précepteur dans la famille Voyer d’Argenson et fréquenta l’élite de la société parisienne sous le Consulat et l’Empire, tout en travaillant sur des manuscrits antiques qu’il collationna pour l’édition à la demande de son père. Il publia aussi de nombreux articles dans le Magasin encyclopédique et les Archives littéraires de l’Europe. Il fut nommé en 1810 professeur-adjoint et reçut le diplôme de docteur, mais ne prit possession de son poste qu’en 1812. Il suppléait son père pendant le semestre d’été et le remplaça au Séminaire protestant en 1813. Il succéda à son père en 1824 à la faculté des Lettres. Cette fonction lui valut d’être nommé en 1830 (?) aide-bibliothécaire et conservateur adjoint de la bibliothèque de Strasbourg et des collections d’antiquités qui y étaient conservées. Il était non seulement professeur à la faculté des Lettres, mais aussi professeur au Séminaire protestant. Paralysé, il dut renoncer à son enseignement de la faculté et du séminaire en 1829. Son intérêt pour le passé de la région l’amena à répondre aux enquêtes sur les antiquités départementales suscitées par l’Institut à partir de 1819. En 1822, il devint correspondant officiel de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, à laquelle il envoya de nombreux mémoires, solidement étayés. Son ouvrage le plus marquant est celui qu’il consacra en 1828, en collaboration avec son ami Golbéry ©, aux Antiquités de l’Alsace ou châteaux, églises et autres monuments des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, fruit du travail de recensement et d’inventaire entrepris lors de ses visites et voyages dans toute la région, avant d’être victime de la maladie et de la paralysie. Chevalier de la Légion d’honneur.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 750; Encyclopédie de l’Alsace, XI, p. 6780-6781; Archives municipales de Strasbourg, Notice sur Jean- Geoffroi Schweighaeuser, anonyme, s. d., imprimerie Huder de Strasbourg; Chr. Pfister, Jean-François Schweighaeuser, in: Les Schweighaeuser et la chaire de littérature grecque de Strasbourg 1770-1855, p. 23-32 (portrait); J. Sgard, Dictionnaire des journalistes 1600-1789, PU Grenoble, 1976, p. 346 (article J.-B. Suard); J. Rott, « Sources et grandes lignes de l’histoire des bibliothèques publiques de Strasbourg détruites en 1870 », Investigationes historicae…, Strasbourg, 1986, t. 2, p. 642, 651, 656, 660; G. Livet, L’Université de Strasbourg de la Révolution à la guerre de 1870, Strasbourg, 1996 (index); B. Schnitzler, La passion de l’Antiquité. Six siècles de recherches archéologiques en Alsace, Strasbourg, 1998, p. 308.
Bernadette Schnitzler (1999)
