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SCHUTZENBERGER Paul

Professeur, chimiste (★ Strasbourg 23.12.1829 † Mézy, Seine-et-Oise, 25.6.1887). Fils de Georges Frédéric Schutzenberger ©. ∞ 25.8.1855 à Strasbourg Léonie Lefebre; plusieurs enfants. Études à Strasbourg à la faculté de Médecine (thèse en 1855). Il s’intéressa particulièrement à la chimie et fut nommé préparateur au laboratoire de la faculté de Médecine, puis préparateur au Conservatoire des arts et métiers de Paris (1861). Nommé professeur à l’École professionnelle de Mulhouse, puis à l’École préparatoire à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres à Mulhouse. Directeur-adjoint au laboratoire de chimie à la Sorbonne, professeur de chimie minérale au Collège de France, successeur du savant Balard. Directeur de l’École municipale de chimie et de physique de la ville de Paris (1882), membre de l’Académie de médecine (1884), membre de l’Académie des sciences (1988). Dès 1855, Schutzenberger travailla sur la garance, matière colorante naturelle (rouge et rose). Il étudia d’autres couleurs naturelles: la gaude, le cachou, l’indigo, la cochenille. Ce sont surtout les couleurs chimiques, de l’aniline qui commençait à se répandre, qui furent l’objet de ses recherches. Il trouva un encouragement efficace auprès des industriels mulhousiens particulièrement intéressés par l’emploi des couleurs dans l’impression sur tissus. La grande découverte de Schutzenberger fut celle de l’acide hydrosulfureux et des hydrosulfides. Il fit de fructueuses études sur le carbure de silicium qui fut utilisé pour la fabrication du papier des meules des molettes. Il traça la voie pour l’obtention de l’acétate de cellulose et fit de grandes découvertes dans les méthodes de teinture à l’indigo. Il avait compris les avantages que l’industrie pouvait tirer en travaillant avec les sciences. L’impression sur tissus profita beaucoup de ses découvertes. Médaille d’honneur de la Société industrielle de Mulhouse; médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris (1867); chevalier de la Légion d’honneur.

Le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse a publié 19 mémoires et études de Schutzenberger dont il convient de mentionner: « Mémoire résumant l’histoire des couleurs d’aniline » (1865); « De l’outremer naturel et artificiel » (1865); « Des produits pectiques dans la garance et ses dérivés ». Paul Schutzenberger est l’auteur de Chimie appliquée à la physiologie animale et au diagnostic médical, 1864; Des matières colorantes, 2 vol., 1866; Traité de chimie générale, 5 vol. Il a traduit plusieurs ouvrages de chimie publiés en Allemagne. Schutzenberger participa aux publications de l’Académie des sciences et dans le Bulletin de la société chimique. On a pu recenser 88 titres signés de lui.

Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, V, n° 7, p. 38; Histoire de l’École de Chimie de Mulhouse, Strasbourg, 1905, p. 51; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 742; Jouve, Les Alsaciens-Lorrains, Dictionnaire, annuaire et album, 1896-1898; A. Scheurer, E. Noelting, « Paul Schutzenberger », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1913, p. 238-243; Th. Stricker, M. Battegay, « Paul Schutzenberger », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1929, p. 677-688; R. Oberlé, L’enseignement à Mulhouse 1798 à 1870, thèse lettres, Paris, 1961, p. 189; D. Todericius, La constitution de la chimie des colorants, 2, thèse, Paris, 1984; M. Hau, L’industrialisation de l’Alsace (1803-1939), Strasbourg, 1987; G.

Emptoz, « Des colorants à une grande école d’ingénieurs: la carrière de Paul Schutzenberger (1829-1897 »), Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 2/19194, p. 45 et s.

† Raymond Oberlé (1999)