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SCHÜRER Lazarus

Imprimeur, éditeur, humaniste (★ Sélestat † octobre 1531). Neveu de Mathias Schürer ©. Fils de Hans Schürer († 1501) et d’Odilia Krafft. ∞ Margaretha Westermann. On pense généralement qu’après des études à l’École latine de Sélestat, il suivit encore des cours universitaires. Il apprit sans doute le métier de typographe chez son oncle Mathias Schürer © dont il devint l’associé vers 1518. Après la mort de son oncle vers 1519-1520, il emporta le matériel typographique de celui-ci à Sélestat et s’installa dans la maison maternelle à l’enseigne zum grossen Greifen après avoir acquis le droit de bourgeoisie le8 octobre 1519. Il commença par imprimer des ouvrages classiques, des manuels scolaires et les écrits de ses amis humanistes (voir liste dans F. Ritter, op. cit., p. 586-587, n° 472, 473). Par la suite il imprima, souvent sous le voile de l’anonymat, des écrits luthériens et des pamphlets dirigés contre le pape et la hiérarchie de l’Église (voir liste dans F. Ritter, op. cit., p. 587-588, n° 476-477). On peut néanmoins reconnaître que ces imprimés sont de Schürer, soit à la forme du «d» qui se distingue par une tournure spéciale vers le haut (voir liste dans F. Ritter, op. cit., p. 588, n° 477), soit par l’emplacement de la date d’impression se trouvant généralement dans la partie inférieure de la bordure qui contient un ours. Cependant, à partir de 1523, suite à la prise de position du Magistrat de Sélestat contre la doctrine luthérienne, Schürer paraît avoir cessé de mettre ouvertement ses presses à la disposition des humanistes favorables à la nouvelle doctrine, notamment Sapidus © et Phrygio ©. Son officine semble alors avoir connu un déclin rapide et il fut reconnaissant au Magistrat de lui avoir confié en 1526 la succession de Sapidus à la tête de l’École latine, qu’il dirigea jusqu’à son décès. Il laissa des dettes qui entraînèrent des procès après sa mort avec la proche parenté et les enfants. Schürer utilisa comme marque typographique celle de son oncle, se contentant de remplacer le M par un L.

Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace à la fin du XVe s. et au commencement du XVIe s., Paris, 1879, I, p. XX, 83, 99, voir aussi la bibliographie de Mathias Schürer; F. Ritter, Histoire de l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe s., Strasbourg, 1955, p. 613 (passim); P. Adam, L’humanisme à Sélestat, Sélestat, 1962, p. 152 (passim); J. Benzing, Die Buchdrucker des 16. und 17. Jh. im deutschen Sprachgebiet, 2e éd., Wiesbaden, 1892, p. 407- 408; J. Rott, Investigationes historicae…, Strasbourg, 1986, p. 710 (passim).

† François-Joseph Fuchs (1999)