Skip to main content

SCHUMACHER Henri

Résistant et sportif, (C) (★ Riedisheim 7.5.1899 † Lausanne 19.12.1968). fils de François Xavier Schumacher, et d’Eugénie Schmitt. ∞ 9.8.1929 à Bourbonne-les-Bains Annie-Madeleine Wehner. Mobilisé dans l’armée allemande en 1917, il s’évada début août 1918 devant Hazebrouck, face aux lignes anglaises. Il servit les Anglais jusqu’au traité de paix et, notamment, comme interprète et comme agent de renseignement en Allemagne; il combattit sur la Somme sous le nom de guerre de sergent Harry Robertson. En 1919, il devint membre du football-Club de Mulhouse (FCM), fut nommé capitaine de l’équipe première et remporta avec elle le championnat d’Alsace. En 1924, il accéda à la présidence de la section de football du FCM et conduisit, en 1928, l’équipe à la demi-finale de la Coupe de France. Cette même année, il s’établit professionnellement à Strasbourg et fut nommé membre d’honneur du FCM. En 1929, il fit partie du groupe de dirigeants du Haut-Rhin qui tentèrent vainement d’éliminer le président Levy de la direction de la LAFA, sous les motifs de mauvaise gestion et d’alliance avec des dirigeants sympathisant avec le mouvement autonomiste. Il accepta la présidence du Comité de propagande pour le développement de l’athlétisme national en Alsace et, en 1939, créa la première école de football sous l’égide de la Ligue d’Alsace de football. Schumacher fut mobilisé, la même année, comme lieutenant de réserve. Démobilisé, il fut nommé responsable pour la Haute-Vienne des services sportifs. Il démissionna au bout de six mois et se rendit à Lyon où il œuvra à l’accueil et au soutien des 17-L. Recherché par la Gestapo pour faits de résistance, il s’évada, en 1942, pour rejoindre les Forces Françaises Libres du général de Gaulle à Londres. Après le 11 novembre 1942, il gagna Lisbonne par l’Espagne et arriva à Londres en juin 1943 où les Anglais cherchèrent à le conserver à leur service. Dès avril 1943, devenu Mangeon, il s’adressa aux Alsaciens à la BBC (quart d’heure français). Il fut muté en Algérie en avril 1944. Dès l’origine, le lieutenant Mangeon fut attaché au Service d’Alsace et de Lorraine auprès du Commissariat à l’Intérieur et au Travail que dirigeait Me Kalb (alias Jacques d’Alsace) qui avait une antenne à Londres. Il rédigea des mémoires en vue de la reconstruction de l’Alsace et de la Lorraine. Il y proposa la non reconstitution des organismes spécifiques, donc une intégration totale tout en conseillant de préserver les spécificités religieuses. Le 13 septembre 1944, il gagna la France à la tête de l’équipe spéciale de l’Alsace et de la Lorraine (30 officiers) chargée de préparer le retour de l’Alsace et de la Lorraine à la France. Il rencontra les militaires et responsables civils de Metz, Mulhouse et Strasbourg dès la Libération. Il plaida auprès de de Gaulle la défense de Strasbourg en décembre, entre à Colmar début février 1945. Après la guerre, Schumacher devint le premier directeur régional de la Jeunesse et des sports de l’académie de Strasbourg et créa le Centre régional d’éducation physique et sportive à Strasbourg-Koenigshoffen (CREPS). Plus tard, en reconnaissance des services rendus, le gouvernement le nomma inspecteur général honoraire de l’éducation physique et des sports. Sa dernière grande œuvre fut la « maison de repos et de retraite des accidentés et des vieux du sport » (1968) dans le domaine de Boisseron dans l’Hérault. Elle a été aménagée par l’Association nationale des médaillés de l’Éducation physique et des sports (ANMEPS), dont il fut le président-fondateur. Officier de la Légion d’honneur, croix de Guerre (citation armée et corps d’armée), médaille de la Résistance, médaille des évadés 1914-1918 et 1939-1945, médaille de la Reconnaissance française, médaille de la France Libre, croix du combattant de la Résistance, commandeur dans l’ordre des Palmes académiques, commandeur du Mérite sportif, médaille de la Reconnaissance en or de la Fédération française d’athlétisme, médaille d’or des Ligues d’Alsace d’athlétisme (LAA) et de football (LAFA).

R. Muller, « Henri Schumacher », Bulletin de la Société des amis du Vieux Riedisheim (Comité Alphonse Boog), n° 16, décembre 1988.

René Muller et Alfred Wahl (1999)