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SCHOTT Johann

Imprimeur (★ Strasbourg 19.6.1477 † Strasbourg, Saint-Guillaume, début 1548 (N 25 III f° 53 v°)). Fils de Martin Schott ©. ? vers 1501 Barbara NN. Études littéraires aux universités de Fribourg en Brisgau, de Heidelberg et de Bâle. Succéda à son père en 1499. S’établit temporairement à Fribourg en Brisgau en 1503 où il imprima la Margarita philosophica de Gregorius Reisch, ornée de 27 gravures. On retrouve Schott à Strasbourg à partir de février 1504, mais l’acquisition du droit de bourgeoisie comme fils de Martin Schott © ne fut officialisée qu’en 1509, au mois de décembre, et on ne connaît aucun ouvrage imprimé sous son nom pendant cette période. Certains indices semblent indiquer qu’il travaillait alors pour ou avec Hans Knobloch © dont il fut plus tard tuteur des enfants (Archives municipales de Strasbourg, KS 24, f° 201 r° ; KS 31 f° 261 v°- 263 r° et Fonds Mullenheim n° 562) ou qu’il était absent de Strasbourg. Son activité d’imprimeur à son propre compte commença réellement vers 1509-1510. Pendant les deux premières décennies, Schott imprima 51 ouvrages dont 33 écrits humanistes. Pour plusieurs d’entre eux Schott écrivit lui-même les préfaces en latin. Dans une lettre du 31 décembre 1515, Beatus Rhenanus © reconnut les services rendus par Schott à la cause de la littérature grecque. À partir de 1520, l’activité de Schott fut presque entièrement absorbée par la publication d’écrits réformateurs. Parmi eux, on compte environ 200 ouvrages de Luther et de ses principaux adhérents : Bucer ©, Brunfels ©, Hutten ©, Karlstadt © entre autres. Entre 1530 et 1548, Schott publia aussi des traités de médecine, d’histoire naturelle et des écrits historiques. Les ouvrages illustrés sortis des presses de Schott atteignirent une grande perfection. Son Ptolémée, paru en 1513 et de nouveau en 1520, passe pour un des meilleurs produits de la typographie strasbourgeoise. La carte du Nouveau Monde (Terra incognita) a été réalisée par Waldseemuller. Le Feldbuch der Wundartzney de Johann Gersdorf ©, 1517, contient des gravures attribuées à Wechtelin qui, pour se familiariser avec l’anatomie, semble-t-il, avait étudié le cadavre d’un pendu.

L’Enchiridion, 1514, est illustré de gravures de Hans Baldung ©. En 1530, Schott s’adressa à Weiditz © pour embellir le Kräuterbuch d’Otto Brunfels ©. L’ouvrage parut avec un poème de Sapidus © célébrant les mérites de Schott et de Weiditz. On attribue aussi à ce dernier la marque typographique que Schott employa à partir de 1523 représentant un cavalier tombant de sa monture, ainsi que les dessins des plantes ornant les Herbarum vivae icones d’Otto Brunfels dont une contrefaçon, plus ou moins ressemblante fut publiée en 1530 par Christian Egenolph © à Francfort. Schott aussi ne se gênait pas de réimprimer des ouvrages de confrères : en 1537 Johann Walder de Bâle se plaignit de ce que Schott imprimât des ouvrages pour lesquels lui, Walder, avait obtenu un privilège impérial de trois ans (Archives municipales de Strasbourg, AA 1815). À plusieurs reprises des actes de la Chambre des contrats font état de dettes ou de créances diverses de Schott : il devait, en 1523, 227 florins et, en 1525, 140 florins à Friedrich Prechter, © sans doute pour des fournitures de papier (Archives municipales de Strasbourg, KS 16, f° 23 r° et KS 20, f° 42 r°). Cette même année Schott se reconnaissait débiteur de Claus Lunthruff de francfort (?) de 200 florins pour une fourniture de morues (Archives municipales de Strasbourg, KS 20 f° 245-246). Il avait engagé au créancier sa maison zum Thiergarten qu’il avait achetée de Reinhart Beck ©. Inversement nous trouvons, en 1531 Schott créancier de Hans Schwartzenbach, libraire à Augsbourg, pour un montant inconnu (Archives municipales de Strasbourg, AA 2007, f° 12) et, en 1532, de Benoît Vaugris, libraire à Constance, pour 87 florins (Archives municipales de Strasbourg, KS 26, f° 146 v°). Dans les deux cas il s’agit de ventes de livres. Schott apparaît aussi comme prêteur d’argent : Hans Musler, recteur de l’église de Remich (?), évêché de Trêves reconnaît en 1531 devoir à Schott 10 florins et un ort (Archives municipales de Strasbourg, KS 26 f° 73 r°), argent prêté. Schott. avait son officine d’abord dans l’actuelle rue Thomann dans la maison zum Baumgarten (1519), puis dans celle zum Rosengarten (1523) (Archives municipales de Strasbourg, KS 16 f° 23 r°), à moins que les deux enseignes ne désignent un seul et même immeuble. Par la suite, on le trouve dans la maison zum Thiergarten, déjà citée. Pour la vente de ses livres il disposait d’une boutique près de la Pfalz. Signalons en terminant que nous avons encore trouvé un imprimeur florian Schott, ∞ 1548 Anna Albrecht, qui vendit sa maison zum Bart, rue des Veaux, en 1548 (Archives municipales de Strasbourg, KS 62, f° 39) et renonça à son droit de bourgeoisie le 11 octobre 1549 (Archives municipales de Strasbourg, KS 631, f° 5 r°)

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Ch. Schmidt, Zur Geschichte der ältesten Bibliotheken und der ersten Buchdrucker zu Strassburg, Strasbourg, 1882, p. 111 ; idem, Répertoire bibliographique strasbourgeois jusqu’en 1530, t. 2, Strasbourg, 1893 ; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben des XVI. Jh., Strasbourg, 1905, t. 2, p. 100 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 719 ; K. Schottenloher, Bibliographie zur deutschen Geschichte im Zeitalter der Glaubensspaltung 1517-1585, Leipzig, 1935, t. 2, p. 243 ; F. Ritter, Histoire de l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe s., Strasbourg, 1955, p. 613 (passim) ; J. Benzing, Die Buchdrucker des 16. und 17. Jh. im deutschen Sprachgebiet, 2e éd., Wiesbaden, 1982, p. 439 ; M. Usher-Chrisman, Bibliography of Strasbourg imprints 1480-1599, New Haven, Londres, 1982, p. 415-416 (passim); idem, Lay culture, learned culture…,1982, p. 399 (passim) ; J. Rott, Investigationes historicae, Strasbourg, 1986, II, p. 710 (passim) ; C. Dupeux, L’imaginaire strasbourgeois. La gravure dans l’édition strasbourgeoise 1470-1520, Strasbourg, 1989.

† François-Joseph Fuchs (1999)