Homme de lettres, mathématicien et astronome, (PI) (★ Müllheim/Bade 2.2.1614 † Strasbourg 26.12.1665). Parents inconnus. Du côté de sa mère, il était le petit-fils d’un surintendant ecclésiastique, ∞ 1638 Agnès Hunn, fille de Karolus Hunn († 1654), conseiller à la cour des comptes du Wurtemberg. De 1626 à 1634, Scheuber suivit une formation humaniste aux collèges de Montbéliard, appartenant alors à la maison de Wurtemberg, et à Durlach dans le margraviat de Bade. Après la bataille de Nordlingen, il se réfugia à Strasbourg et se fit inscrire à l’Université en 1634. L’étudiant ambitieux adhéra à la Société littéraire du sapin (Tannengesellschaft), fondée en 1633 par Jesajas Rompler von Löwenhalt, et fut promu poeta laureatus en 1635. Après avoir passé sa maîtrise en 1635, il fut nommé professeur de poésie en 1637, professeur de mathématiques en 1638 au Gymnase protestant de Strasbourg et professeur de poésie à l’Université en 1642. C’est en 1649 qu’il atteignit l’apogée de sa carrière de professeur lorsqu’il fut nommé directeur du Gymnase de Strasbourg. Il garda cette fonction jusqu’à sa mort.
Il publia des ouvrages d’astronomie sur l’apparition de comètes. D’autre part, il était l’auteur le plus fécond de vers de circonstance (Geiegenheitsgedichte) latins et allemands. Dans ses poèmes, il s’efforça d’atteindre le nouvel idéal stylistique créé par Martin Opitz. Ses poèmes allemands furent édités sous le titre Gedichte en 1644 et Teutscher Gedichte Anderer Theil en 1656, et ses poèmes en langue latine dans Fasciculus Poematum Latinorum en 1656. Le recueil de poèmes allemands lui valut en 1648 l’admission à la Société allemande la plus renommée de poètes, la Fruchtbringende Gesellschaft. Georg Philipp Harsdörffer de Nuremberg avait recommandé Scheuber, en le caractérisant d’« érudit éminent » («Wohlgelehrten Mann und kein Schulfuchs»), Günter Grass a fait revivre son souvenir en 1979 dans la nouvelle Das Treffen in Telgte.
Archives municipales de Strasbourg, Jean Rebhan : Programma funebre ; A. G. Strobel, Histoire du Gymnase protestant de Strasbourg, Strasbourg, 1838, p. 142 et s. ; R. Gosche, « J. M. Schneuber », Archiv für Literaturgeschichte 2, 1872, p. 234-244 ; ADB XXXII, p. 172-173 ; R. Reuss, Samuel Gloner, Festschrift des Protestantischen Gymnasiums zu Strassburg, Strasbourg, 1888, p. 203 et s. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 706-707 ; A. Weber, « J. M. Schneuber, der Ich-Erzähler in Grass. Das Treffen in Telgte », Daphnis, 1986, p. 95-122.
Walter E. Schäfer (1999)