Lieutenant général et ministre de la Guerre, (C) (★ Bouquenom/Sarre-Union 22.3.1779 † Paris 11.7.1847). Fils de Christophe Schneider († Bitche 3.1.1816), médecin stipendié à Bouquenom et à Sarralbe, Moselle, plus tard à l’hôpital de Bitche, et d’Élisabeth Marin († Bitche 26.1.1817), ∞ à Kiev, Ukraine, Catherine, comtesse Zalewska (★ 1795 ?); 3 enfants. Études à Strasbourg et, en 1799, à l’École polytechnique à Paris. Assista en tant que lieutenant du génie militaire à la victoire de Marengo (14 juin 1800). Garde adjudant au Dépôt central des fortifications en juin 1803, lieutenant aide de camp du général Dalesme (1805), puis du général Musnier (1806). Capitaine au 115e régiment d’Infanterie de ligne (1808), Schneider se distingua à la défense de Saragosse et à l’investissement de Figueras (1808-1809). Promu chef de bataillon, il fut affecté au ministère de la Guerre, poste alors occupé par Henry Clarke © qui le choisit en 1811 pour aide de camp. Promu chevalier de l’Empire le 23 février 1811, puis envoyé en mission à Corfou dont il fit paraître un Mémoire. Major dans la 12e demi-brigade d’Infanterie, le 1er juin 1812, Sch. participa avec le général Rapp © au siège de la ville forte de Dantzig (1813). Considéré comme prisonnier de guerre par les Russes, il fut conduit vers Kiev. Libéré de captivité en 1814, il se rallia à Louis XVIII et devint chef d’état-major de la 16e division d’infanterie, puis de l’armée du Rhin. Après le désastre de Waterloo (18 juin 1815), le colonel Schneider s’enferma avec Rapp à Strasbourg où il fut témoin de l’insurrection du sergent-voltigeur Dalouzi dit «général Garnison». En non-activité de 1815 à 1819, Schneider fut nommé au commandement de la légion départementale de l’Indre. Le 17 septembre 1823, il contribua avec le 20e régiment d’Infanterie légère à la capitulation de Pampelune (Espagne). Promu en 1825 maréchal de camp par Charles X, puis mis en disponibilité, Schneider participa aux travaux de la commission chargée de la révision des manœuvres de l’infanterie du ministère de la Guerre (1827). Responsable, en 1828, d’une brigade de l’expédition militaire en Morée (Péloponnèse), il fit signer à Ibrahim Pacha la capitulation de Patras et la reddition de la forteresse de Morée, puis fut nommé commandant en chef du corps d’occupation de 6000 hommes destiné à rester en Morée. À son retour de Grèce, il fut promu au grade de lieutenant général (1831) et désigné, inspecteur général de l’infanterie à la 5e division militaire à Strasbourg et au comité de l’infanterie et de la cavalerie du ministère de la Guerre, puis chargé de la Direction du personnel et des opérations militaires. Le 28 juin 1832, il devint conseiller de l’arrondissement de Sarreguemines (canton de Rohrbach-lès-Bitche), puis fut élu à la fois conseiller général du département de la Moselle et député de l’arrondissement de Sarreguemines (1834-1747). Nommé ministre de la Guerre le 12 mai 1839, Schneider prit pour chef de cabinet le chef d’escadron Max Théodore Cerfbeer ©. On lui doit la remise sur un meilleur pied de la remonte et la grande loi sur l’Organisation de l’état-major général de l’Armée. Quittant le ministère le 1er mars 1840, il déposa lors du gouvernement Soult-Guizot un amendement en faveur des forts détachés, mais contre l’enceinte continue prévue par le nouveau plan des fortifications de la capitale. Investi du commandement supérieur de la division d’infanterie rassemblée autour de Paris et chargé de mission d’inspection du 3e arrondissement de l’infanterie (1844-1845), il fut réélu conseiller général (1842) et député de la Moselle (1846). Schneider, cousin germain d’Adolphe et d’Eugène, créateurs des Fonderies du Creusot en 1836, fut inhumé le 14 juillet 1847 au cimetière du Père-Lachaise. Son nom figure sur l’Arc de triomphe de l’Étoile, à Paris. Officier (1821), commandeur (1824), grand-officier (1829) et enfin grand-croix de la Légion d’honneur (1844) ; titulaire de plusieurs décorations étrangères.
Mémoire historique et statistique sur l’île de Corfou et les îles environnantes (1812), Historique de l’armée du Rhin (30 avril-20 juillet 1815), Reconnaissance de la frontière de la Sarre (1818), Résumé des attributions et devoirs de l’infanterie légère en campagne (1823), Histoire et description des îles Ioniennes (1823), Mémoire sur l’organisation de l’infanterie légère (1824), Projet d’opérations pour une armée du Rhin et Moselle (1831), L’intervention de l’armée dans les grands travaux d’utilité générale (1847).
Archives nationales, F/7/9693 ; LH/2484/6 ; AP/156/III/14 ; C/1263 ; C/769 ; F/1 bI/230/15 ; F/1bl/521 ; Bibliothèque nationale, V. 52538 ; colonel Bory de Saint-Vincent, Expédition scientifique de Morée, 1832 ; Le Moniteur de 22.6.1839 ; Ordonnances royales des 20 août et 9 septembre 1839 ; Le Constitutionnel, journal du commerce, politique et littéraire du 19.2.1840 ; Bulletin de Paris de la Préfecture de Police du 18.2.1840 ; Le Courrier du Bas-Rhin du 24.7.1847 ; J. Rapp, Mémoires du général Rapp, aide de camp de Napoléon, 1895 ; R. Bittard des Portes, Les campagnes de la Restauration, 1899 ; Maréchal Soult, Correspondance politique et familière avec Louis-Philippe et la famille royale, 1959 ; J. Houpert, La Prévôté d’Insming, 1975 ; A.- J. Tudesq, Les Directeurs sous la monarchie de Juillet, 1976 ; L. Girard, W. Serman, Ed. Cadet, R. Gossez, La Chambre des députés en 1837-1839, 1976 ; J.-L. Beaucarnot, Les Schneider, une dynastie, 1986 ; B. Yvert (dir.), Dictionnaire des ministres (1789-1989), Paris, 1990, p. 184 ; J.-E. Tollé, Bidestroff, documents généalogiques, 1995 ; D. et B. Quintin, Dictionnaire des colonels de Napoléon, 1996 ; R. Woelfflé, Si Rapp m’était conté, 1996 ; P. Marque, J.-E.Tollé, Bidestroff de 1815 à nos jours, 1996.
René Ratineau et Jean-Louis Wilbert (1999)