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SAUTTER Albert

Journaliste, (PI) (★ Schiltigheim 9.5.1888 † Strasbourg 14.11.1954). Fils de Gustave Sautter, mécanicien-constructeur, et de Marie-Ève Schultz, d’Eckwersheim. ∞ 29.7.1922 à Strasbourg Marthe Knecht ; 1 enfant : Guy Sautter ©. Études secondaires à Strasbourg puis supérieures aux facultés de Droit et de Sciences économiques et des Lettres de l’Université de Strasbourg. De 1911 à 1914, stagiaire puis rédacteur à la Bürgerzeitung de Strasbourg. Lors du déclenchement de la guerre de 1914, il fut congédié pour cause de « sentiments français trop prononcés », puis un temps interdit de publication en raison notamment de ses relations avec des hommes tels que Maurice Barrès et de ses interventions aux côtés de journalistes comme Paul Bourson ©, Lucien Minck ©, Charles Frey © et Joseph Kaestlé © dans les affaires de Saverne et de Graffenstaden. Mobilisé dans l’armée allemande, il fut par la suite détaché à la rédaction du Düsseldorfer Generalanzeiger jusqu’en novembre 1918. De 1918 à 1939, il fut rédacteur en chef du quotidien démocrate de Charles Frey et organe de la bourgeoisie protestante francophile bas-rhinoise Le Nouveau Journal de Strasbourg. En 1930, il fut l’un des fondateurs de l’Association Radio Strasbourg PTT. Il dirigea le service des informations et assura la responsabilité du journal parlé en langue allemande de Radio-Strasbourg, très écouté outre-Rhin après 1933, de 1930 à 1939. Il correspondait et collaborait à des journaux étrangers dont les Basler Nachrichten et la Vossische Zeitung (avant 1933). Au printemps 1940, il fut nommé au cabinet du ministre de l’Information, mais dut renoncer à se rendre à Paris en raison des combats qui l’empêchèrent de quitter l’Alsace. Réfugié tout d’abord à Grendelbruch chez Charles Frey, il resta à Strasbourg durant toute la Seconde Guerre mondiale, surveillé de près par les Allemands et arrêté à deux reprises. En 1940, alors que les bureaux du Nouveau Journal de Strasbourg, situés 20, rue du Vieux Marché aux Grains, étaient placés sous séquestre, il parvint à s’y introduire clandestinement en compagnie de son fils, afin d’y faire disparaître une partie des archives et de la correspondance, notamment celle entretenue avec des opposants allemands, préservant ceux-ci d’une arrestation certaine. À partir de 1942, il participa aux études que menait René Hatt pour le compte du Comité général des études du Conseil national de la Résistance qui avait pour mission de conseiller le gouvernement du général de Gaulle sur les mesures à prendre à la Libération. Il fut à nouveau rédacteur en chef et gérant du Nouveau Journal de Strasbourg d’avril 1945 à juin 1947, puis rédacteur en chef du Journal de Strasbourg de tendance gaulliste qui lui succéda de juillet 1947 à mars 1948, après sa fusion avec Le Rhin. À la mort d’A. Hauth en 1949, il prit sa succession à la direction de la revue Cigognes éditée par les Dernières Nouvelles d’Alsace dans laquelle il publia des chroniques artistiques, littéraires, théâtrales. En 1945-1947 il publia également des traductions allemandes de poèmes français dans le Nouveau Journal de Strasbourg. Il fut correspondant du Monde jusqu’en 1952 environ. Homme d’esprit et de culture, il écrivit dès l’âge de dix sept ans, inspiré par les poètes Heine et Busch, des essais, des nouvelles, des petits poèmes et était un fin connaisseur des littératures française et allemande. Au point de vue professionnel, il était apprécié de ses confrères, y compris de ceux de bords politiques opposés, pour sa discrétion, son intégrité et sa haute exigence en matière de déontologie journalistique. Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre chérifien du Ouissam Alaouite, officier du Nicham Iftikhar, officier des Palmes académiques.

Archives départementales du Bas-Rhin, D339 paquet 7 n° 13, curriculum vitae de juin 1947; Dernières Nouvelles d’Alsace des 15, 16 et 18. 11. 1954 et des 15 et 16. 11. 1964; Presse Libre du 16. 11. 1654; Le Nouvel Alsacien des 16 et 18. 11. 1954; Honneur et Patrie du 19. 11. 1954, Basler Nachrichten du 18. 11. 1954; G. Sautter, Claude Lorentz: La presse alsacienne du XXe siècle. Répertoire de journaux parus depuis 1918, Strasbourg, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, 1997, p. 219, 379, 479.

Claude Lorentz (1998)