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SARTORY Auguste Théodore

Microbiologiste, doyen de la faculté de Pharmacie de Strasbourg (★ Limoges 24.5.1881 † Strasbourg 2.12.1950). Fils de Gustave Sartory, chef armurier du 17e régiment de Chasseurs, et de Marie Capismont. ∞ I 29.6.1908 à Versailles Marguerite Lipmanson. ∞ II 9.1.1928 à Paris Françoise Humbert. Issu d’une famille d’armuriers de la Manufacture nationale d’armes de Mutzig, il fit des études secondaires à Limoges et des études supérieures à l’École supérieure de pharmacie et à la faculté des Sciences de Paris. Interne des hôpitaux en 1902, diplôme d’État de pharmacien et licencié ès-sciences naturelles en 1904, docteur ès sciences en 1908. Chargé de cours à l’École supérieure de pharmacie de Nancy en 1912, agrégé en 1914 et professeur de pharmacie chimique dans la même école en 1914. En novembre 1919, nommé professeur de bactériologie et de cryptogamie à la faculté de Pharmacie de Strasbourg dont il devint doyen en 1936. Lors des événements tragiques qui marquèrent la présence de l’Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand, il fit preuve de courage devant l’adversité. En décembre 1943, sur l’ordre des autorités allemandes, il fut destitué avec le recteur Terracher © et les doyens Danjon © et Forster ©, et reprit ses fonctions après la libération de Clermont-Ferrand. En 1947, il succombait à l’attraction dont furent déjà victimes, au siècle précédent, les Persoz, Gerhardt et Pasteur et obtint la chaire de microbiologie de la faculté de Pharmacie de Paris. Après des travaux sur les champignons vénéneux dans sa thèse d’agrégation, Sartory s’orienta vers l’étude des mycoses parasitaires de l’homme et des animaux, en particulier les mycoses pulmonaires et les dermatomycoses.
En collaboration avec son frère René Sartory, également professeur dans la même faculté, et Jacques Meyer, il décrivit l’action du thorium et du radium sur certains Phycomyces et d’une manière générale sur la cellule végétale adulte. Il s’intéressa aux actinomycoses, à l’hémisporose pulmonaire, à l’action du traitement iodé sur les mycoses osseuses, aux teignes équines dues au trichophyton, etc. Sartory fut également un remarquable organisateur, en particulier d’expositions. Après avoir été président de groupes et de jurys à l’Exposition coloniale de Marseille en 1922, il devint président général de l’Exposition coloniale de Strasbourg en 1924 et aussi commissaire général de la Foire-Exposition de Strasbourg en 1926. Excellent conférencier et vulgarisateur, il dirigea chez son ami l’éditeur Aristide Quillet, l’Encyclopédie illustrée des actualités scientifiques. Il fut l’auteur de nombreux articles de vulgarisation dans la presse locale, surtout dans les Dernières Nouvelles de Strasbourg (il était membre de son conseil d’administration). Soucieux d’aider ses étudiants, il publia, entre autres, un Guide de microbiologie pratique en 1950, un autre des principales manipulations bactériologiques. Il fit connaître des modifications apportées aux méthodes de coloration des granulations, spores, capsules, flagelles des bactéries, etc. Membre correspondant de l’Académie de Médecine depuis 1934. Membre titulaire de la Société des Gens de lettres, grand voyageur, Sartory est l’auteur, entre autres ouvrages, de : Visions rouges, Voyages en URSS, Allemagne, provinces baltes et Pologne, 1935. Commandeur de la Légion d’honneur ; officier
de l’Instruction publique ; officier du Mérite agricole ; grand-officier du Dragon de l’Annam ; commandeur du Ouissam Alaouite.
Parmi ses publications, on peut citer : Les champignons vénéneux, Nancy, 1914 ; Champignons parasites de l’homme et des animaux, 1920, en collaboration avec Bailly ; Les mycoses pulmonaires, 1923 ; avec L. Maire, Compendium hymenomycetum. Un grand nombre de communications furent publiées dans les revues spécialisées, comme les Comptes rendus des académies des sciences et de médecine.

G. Dillemann, « Notice sur les personnels de rang magistral », La Faculté de pharmacie de Paris (1882-1982), Volume du centenaire, Saint-Cloud, 1992, p. 169 ; Journal de pharmacie d’Alsace et de Lorraine, 1936, p. 174-178 ; D.-E. Wirtz-Habermeyer, Histoire des Dernières Nouvelles d’Alsace, Strasbourg, 1987, p. 122 (avec photo) ; S. Gartner, L’exposition coloniale agricole et industrielle de Strasbourg, 1924, Mémoire de maîtrise, Strasbourg 1993-1994 ; Faculté de pharmacie de Nancy, Plaquette du centenaire 1872-1972, s.d., p. 15-16 ; Histoire de la médecine à Strasbourg, ouvr. coll., Strasbourg, 1997, p. 568 (avec portrait).

Pierre Bachoffner (1998)