Conseiller général, (C) (★ Strasbourg 14.7.1759 † Strasbourg 24.9.1827). Fils de Joseph François Sarez, négociant, et d’Anne Marie Orbon-Richarmé. ∞ 18.4.1780 à Strasbourg Marie Madeleine Lebreton (★ Paris 1762 † Strasbourg 2.5.1821), fille de Michel Benoît Lebreton, bourgeois de Paris, et de Françoise d’Autriche. Inscrit à la faculté de Droit de Strasbourg, il soutint sa thèse de licence en 1779. Échevin de la tribu des Fribourgeois depuis 1780, il fut avocat au Conseil souverain d’Alsace. Il fit partie de la délégation de la garde nationale du district de Strasbourg à la fête de la Fédération de Paris du 14 juillet 1790. Reçu membre de la Société des amis de la Constitution de Strasbourg le 31 mars 1791, il se rangea avec les Jacobins après la scission intervenue le 5 février 1792. Il fut choisi comme électeur de Strasbourg le 25 juin 1791 et réélu le 26 août 1792. Lorsque le 21 août 1792 les commissaires de l’Assemblée législative venus à Strasbourg suspendirent plusieurs membres de l’assemblée départementale, ils désignèrent Sarez pour siéger au Conseil général. Il fut élu à cette fonction le 19 novembre 1792 par l’assemblée électorale du département, mais le 26 du même mois, les électeurs du district de Strasbourg l’élurent aussi au directoire du district et il opta pour ce mandat qu’il exerça jusqu’à la suspension de cette administration le 12 brumaire II (2 novembre 1793) par Saint-Just © et Lebas. Au procès de Dietrich © en février 1793 à Besançon, Sarez intervint comme témoin à charge. Le 17 mai 1793 il se porta volontaire pour aller combattre en Vendée, partit avec le bataillon de l’Union, mais revint à Strasbourg dès le 22 août 1793. Le 8 octobre il fut nommé membre du comité de surveillance et de sûreté générale du département et le 18 frimaire II (8 décembre 1793) les représentants Baudot et J.-B. Lacoste le désignèrent comme juge au tribunal révolutionnaire renouvelé de Strasbourg. Il semble avoir refusé cette charge. Sarez fit partie de ceux qui, lors de la séance de la société populaire du 29 frimaire (19 décembre 1793), votèrent la mort de tous les suspects après établissement d’une commission populaire. En février 1794, il se rendit à Paris pour remettre au Trésor national les objets d’or et d’argent réquisitionnés dans les églises.
Deux fois secrétaire de la société populaire, membre de son comité de surveillance, il fut aussi président de son comité de présentation. En 1794, il fut commandant de la garde nationale. Poursuivi comme ancien terroriste après Thermidor, il fut arrêté le 14 prairial III (2 juin 1795) sur ordre du représentant Richou, mais élargi le 19 fructidor (5 septembre 1795) par le représentant Fricot. Il disparut alors de la scène politique. On le signale comme marchand épicier en 1800 et marchand de tabac en 1803. Il convient de préciser qu’il n’a pas existé de Simon Sarez à Strasbourg. L’erreur de prénom provient de la liste imprimée des membres de la Société populaire dressée le 25 brumaire III (15 novembre 1794), reprise par tous les historiens (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg – M 6 809,11 p. 24).
Archives municipales de Strasbourg, RAM-201 et 246 ; police 245/813 et 817 ; garde nationale 3/16 ; Div. C. 10/51 et 57 ; Div. II 573/2726 ; Archives départementales du Bas-Rhin, 1 L 145/82 ; 1 L 492, p. 216 et 529 ; 1 L 748 et 749 ; 1 L 1534 ; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 6 809,11 ; M 40 551,2 ; D 119 604, p. 60 ; Livre bleu, T. I ; Archives départementales du Doubs, L 2686 – Barth, « Hommes de la Révolution », Revue d’Alsace, 1882, p. 124 (avec erreurs) ; J. Ritter, Les sans-culottes de Strasbourg en Vendée avec le futur général Hugo : le huitième bataillon de volontaires du Bas-Rhin dit de l’Union (1793), [Paris], 1989 (Ms non publié, aux Archives municipales de Strasbourg, 1 NA 270).
Claude Betzinger(1998)