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SAPIDUS Johannes (de son vrai nom Hans WITZ)

Enseignant, humaniste, poète (PI) (★ Sélestat 1490 † Strasbourg 8.6.1561). Marié 3 fois ; sa fille du 1er mariage en 1537 Johannes Sturm ©. Études à l’école latine de Sélestat dirigée par Crato Hofmann ©, puis par Jérôme Gebwiler ©, ensuite à partir de 1506 à l’Université de Paris (Sorbonne) où il eut comme professeurs Lefebre d’Etaples, Clichtove, Fauste Andrelin. De retour en Alsace, Sapidus fut d’abord correcteur chez l’imprimeur Matthias Schürer © à Strasbourg. Sapidus dirigea l’école latine de Sélestat du 1er décembre 1510 à 1525. Sous sa direction, l’école connut sa plus grande prospérité (900 élèves en 1517 selon son ancien élève Thomas Plater). À côté de l’enseignement du latin, Sapidus introduisit l’étude du grec. Eminent pédagogue, doté d’une vaste culture littéraire et philosophique, Sapidus se passionnait pour les classiques anciens et l’humanisme italien. Sapidus fut en relation avec de nombreux humanistes, comme Erasme de Rotterdam ©, Beatus Rhenanus ©, Mélanchton. Partisan enthousiaste de Martin Luther, Sapidus condamna les abus de l’Église, rédigea des pamphlets et présenta ses idées dans divers lieux à Sélestat. Le magistrat de Sélestat lui fit plusieurs remontrances. Sapidus persista et le 6 août 1525 refusa de participer avec ses élèves à la procession et à la distribution d’eau bénite. Finalement, le 8 août 1525, il fut contraint de démissionner de son poste de maître d’école. Le 30 octobre 1526 il renonça à son droit de bourgeoisie à Sélestat et Sapidus se rendit à Strasbourg. En 1526-1527, il enseigna le latin à l’école du couvent des Dominicains de Strasbourg. Puis Sapidus dirigea l’une des trois écoles latines de la ville de Strasbourg (1528-1538). Son gendre, le recteur Jean Sturm, lui confia, en 1538, le poste de professeur dans les classes supérieures du Gymnase qui venait d’être ouvert. En 1539, les élèves de l’école jouèrent une pièce de théâtre de sa composition : Anabion sive Lazarus Redivivus, (imprimée à Strasbourg par Crato Mylius © en 1539 et en 1540. Le 29 septembre 1540 Sapidus fut nommé professeur à la chaire de poésie (et de littérature) du Gymnase de Strasbourg. En 1548, il fut reçu chanoine au chapitre Saint-Thomas.
Sa première publication, un recueil de poésies intitulé Epigrammata, fut aussi la première œuvre imprimée par Lazare Schürer © à Sélestat en 1520. Sapidus est l’auteur anonyme du pamphlet Ursach, warumb der vermeint geystlich uff mit yren patronen das Evangelion Jesu Christ nit annimpt, sunder schendet, lestert, und verfolget, mit kurtzer Contrafactur der Pfafferey, Müncherey, Nonnerey, Allen liebhabern der warheyt nützlich zu lesen publié sous le pseudonyme Johann Sonnentaller en 1524. Sapidus publia, en 1534, Sylva epistolaris seu Barba (Strasbourg, 1534) qu’il signala avoir écrit huit ans plus tôt. Après l’épidémie de peste de 1541, qui causa la mort de 3208 Strasbourgeois, il écrivit Epitaphia sive Gymnasii Argentoratensis luctus (Strasbourg, 1542). L’année suivante il publia Paraclesis sive Consolatio de Morte Illustrissimi Principis Alberti Marchionis Badensis. Sapidus fut célèbre comme pédagogue, poète et écrivain. Erasme lui dédia son Antibarbari.

W. Struewer, Die Schule zu Schlettstadt von 1450-1560. Ein Beitrag zur Culturgeschichte des Mittelalters, Leipzig, 1880 ; J. Geny, Die Reichsstadt Schlettstadt und ihr Antheil an den sozial-politischen und religiösen Bewegungen der 1490-1536, Fribourg/Br, 1900 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 650-651 ; J. Knepper, Das Schul- und Unterrichtswesen im Elsass von den Anfängen bis gegen das Jahr 1530, Strasbourg, 1905 ; P. Adam, L’humanisme à Sélestat, Sélestat, 1962 (avec bibliogr.) ; idem, Histoire religieuse de Sélestat, t. I, Sélestat, 1967 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, t. II, Strasbourg, 1981 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, p. 6643 ; Dictionary of Literary Biography, volume 179, 1997, p. 253-259.

Hubert Meyer (1998)