Philanthrope, industriel, (Pr) (★ Mulhouse 12.6.1776 † Cernay 24.7.1859). Fils de Henry de Sandoz, originaire des Brenets, Neuchâtel, Suisse, capitaine-propriétaire d’une compagnie dans le régiment de Castella, et de Marthe Wild. Célibataire. Après une bonne formation de base, il entra dans la compagnie de son père et fut nommé, pour sa bravoure, à l’âge de 14 ans lieutenant et chevalier du Mérite militaire ; il vit sa décoration refusée par son père qui l’estimait prématurée. Il resta attaché toute sa vie aux idées royalistes et devint un fidèle partisan du comte de Chambord. Pendant la Révolution, il quitta l’armée et entra dans les affaires. J.-J. Zurcher, manufacturier à Cernay, en fit son associé. Il lui confia en 1803 la direction de sa succursale de Paris. Il revint à Cernay en 1806 et travailla dans la manufacture d’indiennes. Il quitta en 1818 la maison Zurcher pour fonder la filature de coton « Baudry et Cie ». En 1853, il créa la filature Sandoz qui devint plus tard la filature de laine peignée de Cernay. Sandoz déploya une action philanthropique envers la ville de Cernay. En 1846, il la dota d’un hôpital, puis d’une salle d’asile (école maternelle), d’une maison de retraite pour les vieillards ; il créa la cité ouvrière Sandozville qui fut détruite durant la Première Guerre mondiale. Il légua à sa mort 100.000 F à l’hôpital et 36.000 F pour les caisses de retraite. Légitimiste, il rendit plusieurs fois visite au comte de Chambord. Décoré de l’ordre d’Isabelle la Catholique.
Archives de la Société d’histoire et d’archéologie de Cernay ; J. Depierre, Cernay, son passé, son présent, Cernay, 1907, p. 433-434 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 649 ; M. Hau, L’industrialisation de l’Alsace (1803-1939), Strasbourg, 1987 (index).
Jean Sutter (1998)